Question d'origine :
Pourquoi le roi Philippe Le Bel a-t-il fait disparaître les Templiers? Est-ce que l'Ordre a survécu? Si oui, comment? Merci de votre réponse.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 12/05/2006 à 14h18
Comme vous pouvez le lire dans l’extrait de l’Encyclopaedia Universalis cité dans la réponse à une question précédente, les raisons les plus souvent invoquées pour justifier l’attitude de Philippe Le Bel sont la puissance et la richesse des Templiers , qu’il jugeait excessives.
« …les jugeant trop encombrants et ayant besoin d'argent, Philippe le Bel décida de les faire supprimer ; l'entrée dans l'ordre lui avait été, en effet, refusée…
Voir question sur Les templiers et le Graal.
Voir aussi :
www.templiers.net
Les templiers : histoire du Temple
Mais Jean Favier dans Philippe Le Bel, aux chapitres « Le Temple » et « La fin du Temple », développe beaucoup la question. Il montre que la transformation des Templiers dans cette période sans croisades en Terre Sainte (fin de leur rôle militaire, développement de leur rôle d’usuriers), et leur attitude (indépendance farouchement défendue, refus d’une fusion avec l’ordre Hospitalier, orgueil) les ont rendus très impopulaires et ont favorisé les décisions prises contre eux.
« Quinze ans à peine après la perte de l’Orient latin, l’orgueil et l’âpreté au gain caractérisaient mieux l’ordre que la bravoure et la générosité. Les templiers n’étaient plus des preux. » (p. 432). Il n’est pas tendre non plus avec le grand maître du Temple Jacques de Molay.
Il ajoute à toutes ces raisons la campagne de calomnie exercée contre les templiers et des aveux certes forcés mais qui suscitèrent l’indignation dans tous les milieux de la chrétienté.
« Parmi les causes que la postérité a attribuées à la détermination de Philippe Le Bel et de Nogaret, peut-être a-t-on sous-estimé leur propre indignation. Le roi avait cru les dénonciations, si incroyables fussent-elles, et voilà que les aveux les confirmaient. Que ces aveux – du moins les premiers – fussent obtenus après torture suffit à nous faire douter de tout. Philippe Le Bel n’était pas un homme du XXe siècle, et la torture faisait partie de l’arsenal normal de la justice. Il ne venait à personne l’idée que des aveux étaient viciés par les moyens grâce auxquels on les obtenait.
Mais il ne s’élevait pas une seule voix pour jurer, en bloc, que tout ce qu’on reprochait au Temple n’était qu’un tissu de calomnies. Plus que des « crimes » eux-mêmes […], le Temple mourait de lâcheté. » (p. 442).
L’article Arrestation des Templiers sur Herodote.net donne un petit aperçu de cette argumentation.
Quant à la deuxième partie de votre question, le département Civilisation y a déjà répondu dans La survivance templière.
DANS NOS COLLECTIONS :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter