boullir un corps dans un chaudron
DIVERS
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Le 15/01/2006 à 15h58
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Question d'origine :
dans le conte "la montagne noire" recueilli par Henri Pourrat, une jeune femme se fait bouillir dans un chaudronafin que son amoureux puisse faire une échelle de ses os. en remettant tous les os dans le chaudron, le héros la fait sortir plus vive et plus vivant qu'auparavant. ce motif est aussi retrouvé dans le conte "les fondeurs de vieilles", et surtout dans le mythe de Médée (ainsi que dans d'autres mythes).
bref, ça fait beaucoup pour une simple coïncidence, donc je me dit qu'il y a certainement uneportée symbolique importante. en saurais-tu quelque chose cher guichet? d'ou vient l'idée de faire rajeunir les êtres en plongeant leur corps dans l'eau bouillant jusu'à ce que les os soient blancs?
merci d'avance!!
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/01/2006 à 15h48
Ambigu, maléfique ou miraculeux, le chaudron est l'instrument domestique dans lequel réduit la drogue, cuit le repas cannibale, s'accomplissent le rajeunissement, l'immortalisation ou le meurtre.
Tour à tour, lieu de rajeunissement, de mort ou de renaissance, les légendes que le monde grec a élaborées autour du "chaudron" et du feu reflètent une tradition mythologique qui a été perpétuée jusqu'au XIIe siècle.
L'un des plus anciens ustensiles culinaires connus, le chaudron a longtemps tenu une place prépondérante dans les divers rites qui accordaient de l'importance à la préparation des repas sacrés : repas au cours desquels s'accomplit le destin (c'est dans un chaudron, par exemple, qu'Atrée, le roi de Mycènes, fait cuire la chair de ses neveux pour en faire manger à leur père, son jumeau Thyeste), ou, plus généralement, repas qui sont une introduction à des cérémonies équivalentes à celles de la communion chrétienne
Mais le chaudron tient également une place importante dans la mythologie celte.
Le chaudron celte où bouillait le liquide de la prophétie (c'est après avoir bu trois gouttes du chaudron de la déesse-mère Cerridwenn que le jeune Gwyon-Bach est illuminé et devient-le grand barde gallois Taliesin), ou les chaudrons de l'Edda où l'on préparait tous les jours la nourriture des nobles guerriers défunts (voir Walkyrie). Les chaudrons qui servaient aux sacrifices et dans lesquels on recueillait le sang des victimes, passaient pour des chaudrons de régénération et étaient un symbole de renaissance (chaudron de Gundestrup au Danemark).
On peut sommairement traduire le passage dans le chaudron (bassin,...) comme un retour à la matrice originelle, c'est à dire le ventre des femmes ; la purification et la renaissance par la fontaine de Jouvence (le baptême).
sources :
- Cannibalisme et immortalité : l'enfant dans le chaudron en Grèce ancienne
- Encyclopédie des symboles (éd. française établie sous la dir. de Michel Cazenave)
Quelques sites sur :
Médée
Médée
les celtes
Bacchus
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