Qu'est-ce que le plan ORSEC-iode ?

Bonjour,

Le plan ORSEC iode prévoit, à l'échelle des départements, la distribution de comprimés d'iode à la population en cas d'accident nucléaire, afin de prévenir le cancer de la thyroïde. Voici quelques-unes des informations que nous trouvons dans un document élaboré par la préfecture de la Vienne : PLAN ORSEC DÉPARTEMENTAL DISPOSITIONS GÉNÉRALES MODE D’ACTION PLAN IODE :

En cas d’incident nucléaire ou de transport nucléaire, le plan mis en place organise la distribution de comprimés d’iode sur le département afin de protéger la population des effets radioactifs sur la glande thyroïde (à partir d’une dose équivalente à la thyroïde de 50 mSv minimum) [...]

 

1. Objectifs du Plan Iode

 

1.1. Pourquoi distribuer des comprimés d’iode ?

 

Face au risque potentiel que présente un accident nucléaire, plusieurs actions peuvent être prescrites aux personnes susceptibles d’être exposées au risque radiologique :

- mise à l’abri ou évacuation ;

- ingestion de comprimés d’iode.

 

Outre les actions de mise à l’abri ou d’évacuation, l’ingestion de comprimés d’iode constitue une action complémentaire de protection des populations dans les zones susceptibles d’être contaminées. L'iode radioactif, s'il est respiré ou avalé, peut se fixer sur la thyroïde et augmenter le taux de cancer de cette glande.

 

Ainsi, la prise d'un comprimé d'iode stable (non radioactif) peu de temps avant ou après les rejets d'iode radioactif sature la thyroïde en empêchant l'iode radioactif de s'y fixer (annexe 9). L'efficacité maximale de l'absorption d'un comprimé d'iode stable est constatée s'il est ingéré une heure avant l’exposition au rejet contenant de l’ioderadioactif et au plus tard 24 heures après l'exposition.

 

Le comprimé d'iode doit être pris uniquement et immédiatement à la demande du Préfet ou des personnes qui le représentent. La demande d'ingestion sera formulée si la dose prévisible d'expositionde la thyroïde est supérieure à 50 milliSievert.

 

En France, le choix a été fait de mettre en place deux dispositifs complémentaires :

• Mise à disposition de comprimés d’iodure de potassium aux personnes vivant dans une zone à proximité d’une installation nucléaire pour laquelle le Plan Particulier d’Intervention (PPI) prévoit la pré-distribution d’iode stable. A cet effet, les exploitants des installations ont organisé une distribution préventive de comprimés dosés à 65 mg d’iodure de potassium (soit 50 mg d’iode stable par comprimé) à la population concernée. La dernière distribution s’est déroulée en 2016, et ses modalités sont détaillées sur le site d’information mis en place par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) : http://distribution-iode.com.

• Planification d’une distribution à l’ensemble de la population de comprimés d’iodure de potassium en cas de besoin.

 

L'objectif de ce plan est d’organiser ce second dispositif, et donc de planifier le dispositif général de distribution des comprimés d’iode afin d'assurer la couverture de l'ensemble de la population du département le plus rapidement possible. [...]

 

Les types d’alerte

La distribution d’iode stable peut être décidée pour différents types de situation : nécessité de distribuer les comprimés à l’ensemble du département (accident au CNPE, ...) ou dans une zone géographique plus restreinte (accident lors du transport de matières nucléaires, ...). Les paramètres suivants sont à prendre en compte pour la gestion de l’alerte :

- la proximité de l’accident ou de l’attentat ;

- sa portée ;

- l’heure où il s’est produit ;

- la cinétique.

 

Différents cas de figures supposent ainsi des stratégies adaptées :

- un accident s’est produit dans une installation nucléaire située à proximité du département ;

- l’accident est de faible portée (perte d’une source radiologique, accident de transport par exemple) : seul un secteur du département est concerné ;

- un nuage radioactif est annoncé mais n’est pas encore parvenu dans le département ;

- un nuage radioactif est parvenu dans le département ;

- l’accident survient pendant les heures de fonctionnement des écoles (public prioritaire). En fonction des circonstances, le préfet peut décider de déclencher le présent plan et ordonner la distribution et l’ingestion des comprimés d’iodure de potassium du stock départemental. [...]

 

1.4. Qui est concerné par la prise de comprimés d’iode

 

Le risque de développer un cancer de la thyroïde s’amenuise avec l’âge et les études montrent que la prise de comprimés d’iode ne revêt aucun caractère de nécessité après 60 ans. Ce seuil a été déterminé de manière très extensive. En effet, à titre d’exemple, l’Allemagne l’a fixé à 40 ans. La glande thyroïde étant nécessaire à la croissance et au développement de l’être humain, c’est surtout pour les jeunes et le fœtus de plus de 3 mois que la prise de comprimé d’iode est essentielle.On considère donc comme public prioritaire (annexe 20) : les nourrissons, enfants, jeunes de moins de 20 ans et les femmes enceintes (protection du fœtus de plus de 3 mois).

Un autre document, disponible sur le site de la préfecture de Seine-et-Marne, fournit certaines précisions sur ce dispositif : CAMPAGNE COMPLEMENTAIRE D’INFORMATION ET DE DISTRIBUTION D’IODE 2019 :

Une distribution d’iode en urgence est prévue au-delà du rayon des 20 km [ autour des centrales nucléaires ], dans le cadre du plan ORSEC iode.

 

Concrètement :

• L’Etat a pré-positionné, sur l’ensemble du territoire, des stocks de comprimésd’iode stable pour être en mesure de couvrir les besoins de toute la population française en cas de risque d’exposition à de l’iode radioactif

• Ils peuvent être distribués aux personnes concernées sur ordre des pouvoirs publics selon une organisation prévue dans l’ORSEC iode

• En cas de crise, une information spécifique de la population, notamment par radio, sur la localisation des points de distribution

Quelques autres ressources consultables en ligne :

Le plan ORSEC Iode, préfecture du Lot-et-Garonne

Disposition spécifique : Distribution comprimés d’iode (hors zone PPI) , préfecture de l'Ain

Circulaire interministérielle DGS/DUS no2011-340 et DSC no2011-64 du 11 juillet 2011 relative audispositif de stockage et de distribution des comprimés d’iodure de potassium hors des zonescouvertes par un plan particulier d’intervention (PPI)

L'Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) : comment investir dans la sécurité sanitaire de nos concitoyens ?, senat.fr

Le plan Orsec iode et les enfants, ouest-france.fr

Bonne journée.