Que pouvez-vous me dire de la sculptrice Mara Vaiere ?
Question d'origine :
Bonjour, j'ai une sculpture de Mara Vaiere, je voudrais savoir ce que vous savez sur lui, ses llieux d'exposition, sa technique , les supports de son travail ainsi que sa cote.
Merci par avancer de votre retour.
Michel
Réponse du Guichet
Il existe peu de sources sur cet artiste polynésien extrêmement prolifique.
Il existe, semble t-il, un unique document vidéo sur Mara Vaiere. Nous vous livrons tel quel,ce qu'en dit la Dépêche de Tahiti juste avant sa diffusion :
"Qualifié à tour de rôle de “plus grand sculpteur que la Polynésie ait jamais connu” et de “parfait inconnu”, il a longtemps vécu de son art avant de sombrer dans l’oubli.
Miguel Hunt, galeriste reconnu en Polynésie française pour sa galerie “L’art en fusion”, s’était intéressé à l’oeuvre de Mara, unique en son genre. En effet, non content de sculpter sur bois, ce dernier a été le premier à initier la sculpture sur corail, un matériau plus tendre et plus facile à façonner. Il s’essaiera par la suite à la pierre, mais aussi à d’autres supports insolites, tels que l’ébène et des matières composites.
Le galeriste argentin a rapidement compris ce qui se jouait dans l’oeuvre de Mara, sculpteur innovant de l’art polynésien. Il avait donc entamé plusieurs recherches pour dénicher des oeuvres phares du sculpteur, en vue d’une exposition qui verra le jour en octobre 2015.
Jonathan Bougard, collaborateur et ami de Miguel avait pris le train en marche et découvert le talent de l’artiste polynésien.
Subjugué par son savoir-faire, il a suivi le galeriste dans ses recherches, et après son décès, il a repris le flambeau.
Des années de travaux oubliés
Confronté aux difficultés inhérentes au travail de recherches, il a lancé un appel sur le réseau social Facebook, espérant toucher les internautes qui, sans le savoir, possédaient une pièce d’un sculpteur de renom aujourd’hui oublié. Il faut dire que cela n’avait pas toujours été le cas. En effet, de son vivant, Mara V a été un artiste très productif. Il travaillait nuit et jour à l’abri de sa bâche bleue, avec pour seul support, ses genoux et sculptait au minimum une oeuvre par jour.
Ayant commencé à 18 ans, et ce, jusqu’à 79 ans, imaginez donc le nombre de sculptures que ce grand artiste a façonnées de ses mains ! Il laissait libre cours à son énergie créatrice ou répondait à descommandes précises.
Rappelons que ce dernier était un des rares artistes de l’époque à pouvoir vivre décemment de son art. Souvent contacté pour des réalisations personnelles et pour des présents pour des occasions spéciales comme la fête des Mères, ou des naissances, le sculpteur était souvent sollicité pour son thème “La femme à l’enfant”. Il le déclinait sur divers matériaux, et dans des esthétiques différentes, mais ces oeuvres représentaient toutes une mère et son enfant, unis dans la matière. Il avait aussi longtemps oeuvré de conserve avec les bijoutiers, sculptant des pièces qui leur servaient de présentoirs pour magnifier leurs bijoux. Il a aussi longtemps raflé tous les prix des salons de sculpture de la place, avant de se retirer dans les années 1970, pour laisser la place à la jeune génération de sculpteurs qui voyaient le jour. Inutile donc d’en rajouter davantage pour confirmer que Mara Vaiere est un des sculpteurs polynésiens les plus connus de la sphère artistique polynésienne.
À ce jour, plus de 400 pièces ont été recensées, parmi lesquelles on trouve les pièces les plusemblématiques, les plus paradigmatiques et les plus spectaculaires du sculpteur originaire de Rurutu. Cette oeuvre a bénéficié du soutien de la Polynésie française."
Le film documentaire de Jonathan Bougard, Mara V,reste l'unique document que nous ayons trouvé.
La Bibliothèque municipale de Lyon n'en possède aucun relatif à ce sculpteur polynésien. Par ailleurs, cet artiste n'est pas référencé dans le Bénézit ni dans Artprice (recensement des ventes), ni dans le SUDOC ou dans WorldCat. Il est donc impossible en l'état de donner une cote du fait de l'absence d'adjudication comme de possibles éléments informatifs. Sur le Net, les recherches orientent sur le Fonds d'archives départementales du Finistère, celui de Charles Chassé. Nous n'avons pas de visibilité sur la nature de ce qui le relie à l'artiste...
Par ailleurs ce lien sur Facebook indique :
"Te pu fenua, une sculpture en corail blanc de Vaiere Mara conservée dans une collection privée depuis quarante ans est actuellement présentée au public pour la première fois à la bibliothèque universitaire de Punaauia, dans le cadre de l'exposition "Les peuples de l'eau". Une sculpture autour de laquelle il faut tourner.
Il y aura un évènement le 15 à l'occasion de la journée internationale de l'art. On peut aussi découvrir des travaux de Titouan Lamazou et d'une quarantaine d'autres artistes jusqu'à la fin du mois. Entrée libre et possibilité de réserver une visite guidée de l'exposition auprès du secrétariat de l'université."
Il apparait que L'oeuvre de Mara Vaiere a été sélectionnée dans le cadre du, WAD, la journée mondiale de l’art (World art day) :
Il a été fêté cette année par le biais de l’exposition intitulée Mona Lisa TAPA tout dit et mis en place à la bibliothèque universitaire suivie de Mona Lisa TAPA tout dit le OFF à la galerie Winkler. Cette journée reviendra en 2021 sur le thème des peuples de l’eau. Un appel aux artistes est lancé.
(L’équipe du WAD Tahiti ne change pas, le concept non plus, seul le thème est nouveau. Il vient tout juste d’être dévoilé à l’occasion du lancement de l’appel à candidatures. Ce n’est plus le tapa qui sera source d’inspiration pour les expositions 2021 mais les peuples de l’eau.
Le WAD est le World art day, ou journée mondiale de l’art. Elle a lieu le 15 avril et est reconnue par l’Unesco. Elle est célébrée en Polynésie depuis cette année 2020. Elle est à l’initiative de Valmigot, Hereiti Vairaaroa et Claire Mouraby, qui entendent ouvrir le dialogue entre les artistes polynésiens contemporains.
Nous vous invitons à contacter le commissariat de cette manifestation. Celui-ci pourrait vous orienter sur des sources :
Mail : wad.tahiti@gmail.com
Facebook : World Art Day - Tahiti
et vous conseillons, in fine, la lecture de ces ouvrages :
-L'art en mouvement : émergence d'un art contemporain à Tahiti de Tauhiti Nena & Chantal Selva
-Tiki : [exposition, Tahiti, Musée de Tahiti et des îles-Te Fare Manaha, du 15 septembre 2016 au 19 mars 2017], ouvrage publié sous la direction de Tara Hiquily & Christel Vieille-Ramseyer
-Mata Hoata : arts et société aux îles Marquises : [exposition, Paris, Musée du quai Branly, 12 avril-24 juillet 2016] sous la direction de Carol Ivory