Je recherche des informations sur Henri Pourrat et "Gaspard des Montagnes"
Question d'origine :
Bonjour, je viens de lire "Gaspard des Montagnes" de Henri Pourrat. Dans ce roman, il est fait allusion à des guerres napoléoniennes. Je ne suis absolument pas féru d'histoire française ; pouvez-vous m'en dire un peu plus sur ces conflits? En outre, j'aimerais pouvoir lire quelques articles ou ouvrages de référence concernant Pourrat et son oeuvre, et plus spécifiquement "Gaspard". Avez-vous quelques références à me donner? Grand merci...
Réponse du Guichet
Sauf erreur de notre part, Gaspard des Montagnes semble avoir participé aux guerres de 1813-1815, c'est-à-dire aux campagnes d'Allemagne et de France.
Bonjour,
Les guerres napoléoniennes (1803-1815) constituent une série de guerres dirigées contre l'Empire français par des coalitions de pays européens hostiles à la Révolution française. Plusieurs coalitions se sont succédées. La Sixième Coalition rassemble le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, auxquelles se joignent au fur et à mesure des difficultés françaises, la Suède, l’Autriche et la plupart des petits États allemands. Sauf erreur de notre part, Gaspard des Montagnes semble avoir participé aux guerres napoléoniennes de 1813 à 1815, c'est-à-dire aux Campagne d'Allemagne (1813) et Campagne de France (1814).
N'ayant pas lu le roman, nous nous basons sur ce qui est indiqué dans l'article intitulé Les farces dans Gaspard des Montagnes d’Henri Pourrat de Jacques Chocheyras, à savoir : " Gaspard et ses amis partent pour se battre et participer à la campagne d’Allemagne (Lützen, Bautzen) et de France".
Peut-être a-t-il combattu lors de la bataille de Reims (Champagne) qui eut lieu le , entre les troupes françaises et les troupes russes et prussiennes, durant la campagne de France de 1814 ? Les Français conduits par Napoléon furent victorieux.
Concernant le contexte de sa conscription :
D'après Wikipedia et les ouvrages intitulés : L'armée de Napoléon : 1800-1815 : organisation et vie quotidienne / Alain Pigeard et Lendemains d'Empire : les soldats de Napoléon dans la France du XIXe siècle / Natalie Petiteau :
Le (1er vendémiaire an XII), l'armée révolutionnaire française est réorganisée par Napoléon Bonaparte, alors premier consul.
L'institution du tirage au sort (loi du ) a pour effet que le service militaire ne touche que 30 à 35 % des conscrits célibataires ou veufs sans enfant, chaque canton ne devant fournir qu'un contingentement d'hommes qui sont groupés, après affectation, en détachement dont les officiers de recrutement prennent ensuite la charge. Certains préfèrent rejoindre le dépôt de leur régiment par leurs moyens personnels ou reçoivent leur feuille de route pour rejoindre leurs cantonnements lorsque l'armée est en campagne.
Entre 1804 et 1813, 2 300 000 Français sont ainsi appelés. La légende noire de Napoléon forgée à la Restauration veut qu'il ait plongé l'Europe dans un état de guerre continuel, comme en atteste la déclaration du député de Bordeaux Joachim Lainé qui accuse la conscription d'être devenue « pour les Français un odieux fléau, parce que cette mesure a toujours été outrée dans son exécution », décimant la population des campagnes.
En réalité, sous l'Empire, 7 % à 8 % des Français en âge de porter les armes sont appelés sous les drapeaux alors que les prélèvements opérés durant la Première Guerre mondiale représentent 20 à 21 % de la population.
Le site Napoleon.org précise :
Avec quelles troupes combattre ?
Napoléon a, de fait, laissé un grand nombre de troupes en Russie en 1812. Mais comme 1813 le montre, il en eut beaucoup plus qui en revinrent. Il avait des garnisons dispersées en Silésie et en Prusse orientale, ou les troupes comme celles de Macdonald, près de Danzig. Il avait aussi de riches gisements de main-d'oeuvre à exploiter au sein de l'Hexagone. Le Sénat vota au début de janvier l'autorisation aux troupes sédentaires de servir à l'étranger, mettant à disposition ainsi plus de 350 000 hommes.
En avril, le Sénat vota cette fois-ci la mobilisation de la Garde nationale. Le même mois, la conscription de 1814, les célèbres « Marie-Louise », prenait forme. Ainsi, malgré la perte de plus de 100 000 hommes en Russie, l'armée française devait être relativement et rapidement de retour en force. Naturellement, un bon pourcentage de ces recrues était inexpérimenté ; leurs performances étaient imprévisibles, même par Napoléon. Mais les bains de sang monumentaux, typiques de la fin de la période napoléonienne, ne requéraient pas de manoeuvres complexes apprises sur le terrain d'entraînement, tout au plus la capacité à rester là, à tuer, ou être tué. En fait, les « Marie-Louise », la Garde nationale et les autres recrues de 1813 allaient se battre avec une ténacité à mettre à leur honneur, que ce soit à Lützen, Bautzen, Dresde, Leipzig ou Kulm en août. En outre, dans presque tous les temps forts de la campagne de 1813 (mis à part les derniers jours de Leipzig), Napoléon se trouvait avec un effectif supérieur en hommes. Bautzen en est l'exemple le plus édifiant. Mais ce fut le cas à Dresde et à Kulm également.
Sur la réaction royaliste à Lyon, également mentionnée dans le roman, vous pouvez consulter ces articles :
- Dutacq François. La réaction royaliste à Lyon , 1815-1816. In: La Révolution de 1848 et les révolutions du XIXe siècle, Tome 32, Numéro 154, Septembre-octobre-novembre 1935. pp. 421-430.
- Dutacq François. La réaction Royaliste à Lyon (1815-1816) (fin). In: La Révolution de 1848 et les révolutions du XIXe siècle, Tome 32, Numéro 155, Décembre 1935-janvier-février 1936. pp. 435-453.
Quelques sites qui abordent cette période de l'histoire :
- Les guerres napoléoniennes du Consulat et de l’Empire : la France face aux coalitions européennes
- Les guerres napoléoniennes : les batailles du Premier Empire
- La campagne d'Allemagne (1813)
- Campagne de France et chute de Napoléon (1814)
- Terreur blanche en France : la réaction royaliste de 1815
- L'Entrée de Napoléon à Grenoble en 1815
Ces ouvrages pourront également vous permettre d'approfondir le sujet :
- Napoléon : 1813, la campagne d'Allemagne / Jean Tranié, J. C. Carmigniani
- Napoléon : la campagne de France / Pierre Miquel
- Napoléon et la campagne de France. 1814 / Jacques-Olivier Boudon
- Hiver 1814 : campagne de France / Michel Bernard
- Une histoire des Cent-Jours : mars-novembre 1815 / Charles-Eloi Vial
- La conscription au temps de Napoléon, 1798-1815 / Alain Pigeard
Le département Langues et littérature viendra prochainement compléter cette réponse sur l'oeuvre d'Henri Pourrat.
Bonne journée.
Réponse du Guichet
Plusieurs auteurs se sont intéressés à l’œuvre d'Henri Pourrat et vous trouverez certainement des éclaircissements quant à son travail d'écriture sur le roman Gaspard des montagnes.
Bonjour,
Romancier et conteur invétéré, Henri Pourrat a travaillé dans l’ensemble de ses écrits à mettre en valeur la région auvergnate, mettant l’accent sur ses légendes, ses parlers régionaux et ses paysages. Vous pourrez en apprendre plus sur cet écrivain et son œuvre à travers les ouvrages suivants :
- Un écrivain au travail, Henri Pourrat : genèse de «Gaspard des montagnes» de Roger Gardes, publication de la Faculté des lettres et sciences humaines de Clermont-Ferrand, 1980
- Du terroir à l'universel : Henri Pourrat, chantre de l'Auvergne, de Jacques Migeon, article paru en 1992 dans la revue de la Société des bibliophiles de Guyenne.
- Henri Pourrat et la grande question de Pierre Pupier, biographie parue aux éditions Sang de la Terre en 1999.
- Dans les pas de Gaspard des montagnes : itinéraire illustré du roman épique d'Henri Pourrat de Nicole Prival et Marie-Claude Tournilhac, ouvrage publié en 2013 qui permet de revisiter les lieux emblématiques du roman d’Henri Pourrat, avec une préface rédigée par sa fille, Annette Lauras. Dans le même genre, Bernard Plessy a rédigé dans les années 80 une sorte de guide de voyage pour partir sur les pas de Gaspard des montagnes intitulé : Au pays de Gaspard des Montagnes.
- Le savoir et la saveur : Henri Pourrat et «Le trésor des contes» de Bernadette Bricout s’intéresse à l’autre facette pour laquelle Henri Pourrat est particulièrement connu : son travail sur les contes régionaux.
Bonne poursuite dans vos recherches et bonne lecture.