Question d'origine :
Bonjour,
De nouvelles théories ont-elles été formulées sur le manuscrit de Voynich, depuis ce quelques années?
Grand mystère, ou grosse supercherie?
Merci d'avance.
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 20/09/2006 à 08h30
Le manuscrit tire son nom de Wilfried Voynich, marchand de documents anciens, qui découvrit le manuscrit en 1912 à Frascati, près de Rome, dans la villa Mondragone. Après la mort de Voynich, le manuscrit est acquis par le libraire américain Kraus en 1961 qui en fit don à la Beinecke Rare Book and Manuscript Library (Yale University) en 1969. Il y est désormais conservé sous la cote Ms 408.
Le manuscrit est repéré pour la première fois à Prague entre 1584 et 1588, à la cour de l’empereur Rodophe II de Bohème. Il semble y avoir été vendu par deux Anglais, John Dee (1527-1608), astrologue, mathématicien, alchimiste, connaisseur de la cryptographie et Edward Kelley (1555-1595), à la réputation douteuse. Il passe ensuite, entre 1608 et 1622, entre les mains de Jacobus de Tepenecz, directeur des jardins botaniques, dont la signature effacée est visible en lumière infrarouge sur la première page. Il appartient ensuite à Georg Baresh qui le donne à Johannes Marcus Marci. Celui-ci le confie en 1666 au célèbre jésuite Athanasius Kircher. Récupéré plus tard par Pierre-Jean Becks (1795-1887), alors Général de la Compagnie de Jésus, le manuscrit est intégré à la collection de livres anciens découverte en 1912 par Voynich à la Villa Mondragone.
Plusieurs publications récentes de 2004 et 2005 se sont intéressées à ce manuscrit, sans percer complètement le mystère entourant ce texte crypté.
Le livre de Pierre Barthélémy, Le code Voynich : le manuscrit le plus mystérieux du monde : le manuscrit MS 408 de la Beinecke Rare Book and Manuscript Library Yale University, Jean-Claude Gawsewitch éditeur, 2005, reproduit l’intégralité du manuscrit en couleurs et résume bien l’histoire mystérieuse de ce manuscrit et les efforts faits pour comprendre le contenu du manuscrit.
Vous trouverez également une bonne synthèse du dossier sur le site de l’Observatoire Zététique d’où est extraite la description suivante :
« Le manuscrit de Voynich est un petit livret de 15 cm de large pour 23 de long, composé de 234 pages, dont 42 sont manquantes, manuscrites et illustrées de dessins identifiés comme des représentations astronomiques, des symboles alchimiques, des plantes, des schémas biologiques… Le texte demeurant indéchiffrable, ce sont ces illustrations qui ont permis, en admettant que les dessins sont liés au texte, de diviser le manuscrit en cinq parties distinctes :
La première partie, appelée l’Herbier, comporte 112 pages et semble traiter de botanique. Elle est largement illustrée de dessins de plantes et de fleurs pour la plupart inconnues, d’aspect plutôt fantastique, accompagnés de courts paragraphes de texte.
La deuxième partie, constituée de 34 pages, semble aborder des descriptions astronomiques ou astrologiques. Elle est illustrée de dessins circulaires semblant représenter le soleil, des constellations et des signes du zodiaque.
La troisième partie, composée de 19 pages est illustrée de dessins de femmes nues, de figures humaines, reliées par des tubes d’apparence organique et est donc supposée traiter d’anatomie ou de biologie.
Les 45 pages de la quatrième partie forment la section Pharmacie, agrémentée de dessins de récipients remplis de plantes, de feuilles et de racines.
La dernière partie est une liste de formules ou recettes. Elle contient 324 paragraphes courts débutant par une étoile. »
Ce site reprend aussi le contenu d’articles parus dans les revues La Recherche, n° 373, mars 2004 et Pour la science, n° 323, septembre 2004.
Vous pouvez également consulter deux sources en anglais : un site et l’ouvrage de Gerry Kennedy et Rob Churchill, The Voynich manuscript, Orion Books, 2004.
Le manuscrit a fait l’objet d’une thèse de doctorat en science de l’information et de la communication d’Antoine Casanova, soutenue en 1999, Méthode d’analyse du message crypté : une contribution à l’étude du manuscrit de Voynich et est aussi source d’inspiration d’un jeu vidéo.
Grand mystère ou (et) grosse supercherie ? La vision et la lecture de ces documents vous permettront, peut-être, de vous faire votre propre opinion.
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