En quoi les stimulations par électrode diminueraient-elles la maladie de Parkison ?
Question d'origine :
Bonjour,
Je me permet de vous ecrire concernant la maladie de Parkinson.
En quoi les stimulations par électrode permettrait-elle de diminuer la maladie de Parkison ? Je sais que des électrodes peuvent être implanté dans le cerveaux mais leur stimulation augmente le taux de dopamine ?
Réponse du Guichet
La stimulation Cérébrale Profonde, avec implantation d'électrodes dans le cerveau, permet de réduire les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson et donc de réduire les doses de médicaments dopaminergiques. Cependant, cette stimulation par électrodes n'augmente pas les doses de dopamines dans le cerveau.
Bonjour,
Pour vous apporter ces éléments de réponse, nous nous appuyons sur les documents notés en bibliographie et sur le dossier Parkinson du site de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
La maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, rare avant 45 ans bien que cela soit possible. Les causes exactes de cette dégénérescence neuronale ne sont pas connues.
Cette maladie qui évolue lentement, touche environ 1,5 % de la population de plus de 65 ans. L’âge moyen de début se situe entre 55 et 65 ans.
La lésion fondamentale est la dégénérescence d’un certain type de neurones, les neurones dopaminergiques, qui produisent de la dopamine : avec la maladie de Parkinson, le déficit en dopamine dans le cerveau entraine des troubles du mouvement.
Les signes de la maladie
Les premiers symptômes sont les troubles moteurs comme la lenteur (akinésie), la rigidité (hypertonie) et le tremblement. Les signes non moteurs sont très variés avec des manifestations multiples, comme des signes physiques (cardiovasculaires, sommeil/fatigue), des signes psychologiques (dépression) ou encore des signes cognitifs (troubles d’organisation, de concentration ou ralentissement cognitif). Tous ces signes ne sont pas présents en même temps et apparaissent avec des intensités variables. La maladie devient invalidante au fur et à mesure des années.
Diverses formes de traitement pour une prise en charge par étapes
Les traitements pour la maladie de Parkinson sont aujourd’hui bien standardisés : emploi de médicaments, approche de rééducation non médicamenteuse et parfois une Stimulation Cérébrale profonde avec intervention chirurgicale. La recherche clinique tente de décrypter les mécanismes de cette dégénérescence neuronale et teste de nouveaux traitements, mais à ce jour, cette maladie ne peut être guérie.
Les médicaments
Comme la maladie de Parkinson résulte fondamentalement d’un manque de dopamine suite à la dégradation puis destruction des cellules nerveuses qui produisent la dopamine dans le cerveau, le traitement de base consiste en un l'utilisation de médicaments dopaminergiques et anticholinergiques, en particulier la L-Dopa. Ces médicaments ont des effets secondaires au long cours.
La neurostimulation ou Stimulation Cérébrale Profonde
Depuis les années 1990 se pratiquent des opérations qui peuvent être très efficaces sur les symptômes moteurs de la maladie : les opérations de Simulation cérébrale profonde sont envisagées quand apparaissent des fluctuations motrices ou des dyskinésies (mouvements anormaux et involontaires) importantes.
Grâce à des électrodes implantées dans le cerveau et reliées à un boitier mis en place sous la peau, les régions cérébrales impliquées dans la motricité et qui ne fonctionnement plus en raison de la disparition de la dopamine, sont stimulées. Ces électrodes envoient un courant électrique de faible intensité dans certaines structures ciblées du cerveau comme le thalamus, le noyau sous-thalamus et le globus pallidus.
La mise en place de ce traitement nécessite une intervention chirurgicale réalisée par des neurochirurgiens spécialistes de Parkinson, et l’opération est lourde pour le patient (jusque10 heures d'intervention) qui reste conscient. Les risques de complications suite à l’intervention chirurgicale sont importants, bien que rares.
La Stimulation Cérébrale Profonde n'augmente pas directement le taux de dopamine dans le cerveau mais le traitement dopaminergique est cependant diminué : en réduisant l'activité excessive des neurones qui causent les symptômes de la maladie, les patients peuvent réduire la dose de médicaments dopaminergiques avec donc une réduction des effets secondaires liés à ces mêmes médicaments. Suite à l'opération, les phénomènes de dyskinésie (difficulté du mouvement), de dystonie (contractions musculaires anormales) et les tremblements sont moins importants.
Seules 5 à 10% des personnes atteintes de la maladie de Parkison sont susceptibles d’être opérées, car il existe diverses conditions pour pouvoir bénéficier de l’opération : le patient doit avoir moins 70 ans, répondre favorablement au traitement L-dopa classique, avoir gardé un état cognitif correct et avoir une maladie de Parkinson déclarée depuis plus de 5 ans.
Les patients doivent continuer à être suivis par une équipe médicale qui ajuste en permanence le traitement en fonction de l'évolution de l'état de santé du patient et des symptômes qui évoluent avec le temps.
Bonne lecture, bien cordialement
Dans nos collections
Tremble, Ramon Ricart (Bande dessinée)
Comment j'ai géré mon Parkinson et rêvé d'un traitement qui fonctionne, Olivier Paul (DVD)
Il s'agit du témoignage d'Yves Auberson, qui décrit son combat contre la maladie de Parkinson, avec la mise en place du traitement par Stimulation Cérébrale Profonde.
Alzheimer, Parkinson, Charcot... : quand les neurones ne répondent plus : comprendre et vivre avec une maladie neurodégénérative , Dr Pascal Mespouille
Sur la route de Parkinson : mon chemin vers la guérison, Claire Garnier