Question d'origine :
Bonjour,
Qui a inventé le code de la route?
Dans quel pays?
quel date?
comment est-il devenu quasi universel?
Merci d'avance
Cécile
Réponse du Guichet
L'américain William Phelps Eno est internationalement reconnu comme pionnier de la sécurité routière. Il est l'auteur des toutes premières réglementations de la route, d'abord adoptées par la ville de New York en 1909 puis par Londres et Paris les années suivantes.
En France, même si des lois réglementaient déjà le partage de la route, c'est Jules Perrigot, président de l’Automobile Club des Vosges, qui est à l’origine de la rédaction du premier code de bonne conduite en 1904.
Mais ce n'est que le 27 mai 1921 que parait un décret sur la réglementation de l'usage des voies ouvertes à la circulation publique qui donnera naissance au Code de la route français.
Bonjour,
Le Code de la route français est né en 1921 :
Né il y a cent ans…
Le Code de la route est né sous la forme d’un décret le 27 mai 1921. Cette « réglementation de l’usage des voies ouvertes à la circulation publique » est promulguée à une époque où les véhicules à traction animale, les charrettes et les premières voitures se côtoient. C’est Jules Perrigot, président de l'Automobile-Club vosgien, qui se lance en 1904 dans la rédaction de 10 articles pour définir quelques règles. Cela aboutira à la création, le 1er juin 1909, d’une Commission nationale chargée de proposer un vrai texte. Depuis cent ans, le Code de la route a connu de nombreuses évolutions, mais des fondamentaux comme la priorité à droite ou le dépassement uniquement par la gauche sont encore d’actualité. Tout comme l’âge minimum de la conduite, fixé à 18 ans.... mais certaines règles édictées bien avant !
« Il y a toujours eu des règles avec l'objectif d'organiser un partage de la route qui permette à chacun de circuler en toute sécurité » explique à l'AFP Marie Gautier-Melleray, la déléguée interministérielle à la sécurité routière. En 1725, une ordonnance royale imposait « une plaque d'identification sur les carrosses pour pouvoir retrouver leurs chauffeurs quand ils font l'objet de plaintes », et le nombre des chevaux était limité en fonction du nombre de roues des charrettes et de leur poids pour préserver l’état des routes. En 1804, Napoléon Ier rend obligatoire la circulation à droite de la chaussée (auparavant on circulait à gauche), tandis qu’en 1912 les premiers panneaux (quatre sortes au total) fleurissent sur la route entre Paris et Trouville.
source : L'argus
La revue Historia, no. 893 du samedi 1 mai 2021 nous apprend qu'auparavant, la loi de 1851, sur « la police du roulage et des messageries publiques » réglementait tout ce qui circulait sur terre. "Elle a servi de fondement juridique aux divers Codes de la route français et n'a été abrogée qu'en... 1958 ! Avec l'apparition des véhicules à moteur, de nouvelles réglementations deviennent nécessaires. C'est l'objet d'un décret pris en mars 1899, ainsi présenté par le ministre des Travaux publics : « On ne doit entraver sa liberté que lorsqu'il devient nécessaire de la sacrifier à des intérêts plus généraux ou d'un ordre supérieur. » Bref, il faut concilier l'intérêt croissant pour l'« automobilisme », selon le mot de l'époque, et la dangerosité de son utilisation, due à la vitesse - que le code de 1921 ne limite pourtant pas : les conducteurs ont pour seule obligation de rester maîtres de leur véhicule ! Les décennies suivantes donneront lieu, quant à elles, à des réglementations liées au progrès et à des questions de sécurité. "
Comme indiqué dans l'extrait ci-dessus, il a toujours existé des lois réglementant la circulation, et ce dans la plupart des pays. Le code de la route n'est autre qu'un recueil de textes législatifs et réglementaires régissant la circulation et la sécurité routières.
Toutefois, un article intitulé The History of Traffic nous apprend qu'aux Etats-Unis, William Phelps Eno est qualifié de "père de la sécurité routière" car il a rédigé le "Rules of the Road". Il est à l'initiative de plusieurs réglementations routières, telles que la nécessité de rouler à droite, le dépassement par la gauche, ainsi que la création des rues à sens unique, les passages pour piétons, les panneaux d'arrêt et les distances de sécurité. Voici quelques extraits de l'Encyclopédie universalis :
L'Américain William Phelps Eno fut le pionnier de la « science » dutrafic urbain fondée sur une spécialisation des flux de circulation. [...]
En 1903, W. P. Eno supervisa les premières mesures de police destinées à réguler les trajectoires de tous les différents véhicules (attelages, tramways, automobiles...) évoluant sur la chaussée dans la ville de New York. Celles-ci furent rassemblées et publiées dans un « code de la rue », le premier du genre, qui consistait en une série de prescriptions (sens unique, passages piétons, refuges de chaussée...) bientôt exportées et adoptées dans les grandes capitales internationales. [...]
En 1909, il publia à New York Street Traffic Regulation. General Traffic Regulations et ses théories sur le trafic firent rapidement autorité. C'est pourquoi les instances en charge de la réglementation des flux des villes de Londres et de Paris firent appel à ses services avant 1914 alors que le processus d'automobilisation de ces grandes cités s'engageait. Dans la capitale française, Eno fut consulté comme « grand circulateur » (surnom moliéresque donné par la presse) et obtint le grade de chevalier de la Légion d'honneur en 1925.
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Eurêkoi - Droit : Quelle est l’origine du code de la route en France ?
Aux origines du code de la route (1842 - 1921) / Jean Orselli
Il y a cent ans, la naissance du Code de la route / Jean Orselli
Kletzlen Anne. De la protection de l'infrastructure routière à la responsabilisation du conducteur: les enjeux de la création du code de la route. In: Déviance et société. 1996 - Vol. 20 - N°1. pp. 37-58.
The Rules of the Road: Then Versus Now
Flonneau Mathieu. « Temps réel » et « longue durée », l'automobile dans l'espace parisien (The "long durée" of automobile in the Paris area : genealogy of advanced traffic management systems). In: Bulletin de l'Association de géographes français, 76e année, 1999-1 (mars). Géographies de l'automobile. Rhône-Alpes et la Suisse Romande, sous la direction de Gabriel Dupuy et Henri Rougier. pp. 14-31.
Bonne journée.