Je cherche des informations sur la culture du tournesol au Cameroun
Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur la culture du tournesol au Cameroun. Quel est l'itinéraire technique pratiqué ? quelles sont les possibles maladies ? Quel est le rendement potentiel ?
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
Des expérimentations sur la culture du tournesol au Cameroun ont été réalisées dans la deuxième moitié des années 2000. Elles sont disponibles en ligne. Des paysan.nes ont plus récemment entrepris une production et semblent satisfait.es de la compatibilité de la plante avec les conditions locales.
Bonjour,
Nous trouvons des études sur la faisabilité d'une culture de tournesol au Cameroun sur le site du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et sur le site de Institut de Recherche Agricole pour le développement camerounais :
Rapport de mission du 13 septembre au 24 septembre 2008
Synthèse de la campagne expérimentale de SOJA et TOUNRESOL 2009
Ce second document est le résultat d'une expérimentation sur trois sites aux pluviométries et caractéristiques de sols différentes : Soucoundou, Tcholliré et Djalingo. Vous découvrirez les résultats à partir de la p.29 :
Les densités obtenues varient d’un site à l’autre. Cette différence s’explique par les conditions d’installation et la texture du sol. L’objectif de 66 600 plants/ha est presque atteint à Soucoundou avec 61 666 plants/ha. Les sites Djalingo et Tcholliré sont largement en dessous de la moyenne comme le montre le tableau 24. (1) Il est précisé qu’il a été semé deux graines / poquet, puis éclaircissage à 1 plante par poquet deux semaines après semis. Ces résultats concernent la levée avant éclaircissage.
[...]
Les conditions pluviométriques de levée ont été particulièrement défavorables cette année et très mal supportées par le tournesol. La situation à Tcholliré est encore la plus favorable avec un taux de levée voisin de 50%. Dans les autres sites, on note une levée désastreuse (entre 20 et 30%).
En conclusion, p.41 :
La levée du tournesol a été médiocre dans son ensemble, probablement expliquée en partie par les mauvaises conditions pluviométriques de départ. On a pu atteindre la densité visée de 66 600 pantes /ha à Soucoundou, grâce au semis à deux graines par poquet (environ 50% de levée). La situation été particulièrement médiocre à Djalingo et Tcholliré où on ne note que 20 à 30% de levée. Cette densité est restée stable en cours de cycle à l’exception de Djalingo où on a déploré de fortes attaques sur les jeunes plantes (probablement phoma et sclérotinia) et à l’âge adulte (probablement verticilium) qui ont encore fait chuter la densité de plantes (19 000 à la récolte). On n’a pas décelé de résistance variétale significative. Mis à part ces problèmes de maladie centrés sur Djalingo, on n’a pas recensé de pression parasitaire notable. Toutes les variétés ont à peu près une taille de 90 à 120 cm de hauteur et un diamètre capitulaire de 11 à 13 cm, sauf Piponero qui s’individualise avec une taille de 128 cm et un diamètre capitulaire de 15 cm. Dans ces expérimentations, les rendements moyens par site sont évidemment fortement liés à la densité de plante, et secondairement au comportement variétal. Dans les trois sites de notre étude, les variétés Piponero, FFH 63 et Heliasol semblent souvent plus productives avec des rendements situés entre 1200 kg/ha et 2000 kg/ha (sauf le site de Djalingo qui reste < à 1000 kg/ha). Les variétés PAN 25000, PAN 10763 et PAN 23111 sont fréquemment en dernière position avec des rendements inférieurs à 1000 kg/ha. Le cycle de l’ensemble des variétés testées est situé entre 105 et 108 jours.
Des années après ces essais, des cultures ont été entreprises au Cameroun. L'organe local La Voix du paysan en fait écho dans son article Cameroun : Technique de culture du tournesol, concluant que 'Le tournesol se développe bien dans de nombreux types de sols. Les sols qui conviennent pour le maïs, mil, ou coton le sont également pour la production de tournesol.". Nous n'avons pas pu consulter l'article (payant), mais la chaîne YouTube du journal évoque un faible besoin d'eau et "un rendement très intéressant, 31q/ha". Selon les paysans interrogés, la plante se développe particulièrement dans les pays très ensoleillés - ce qui est le cas du Cameroun - et se distigue par son faible besoin d'eau. Pour l'un des paysans interrogés, les intrants tels que pesticides ou engrais sont inutiles :
L'un des intervenants décrit un modus operandi assez simple :
Défricher un champ, le nettoyer et semer. Faire ce qu'on appelle le semis direct. Et quelque deux semaines après, venir au désherbage/binage à la houe et laisser faire. Pour l'instant nous n'avons pas utilisé d'engrais organique ou chimique. Pendant les semis nous mettons 2 graines par poquet et nous faisons du 40/60 cm, donc 40 dans les lignes et 60 entre les lignes.
Un de ses collègues renchérit :
Nous avons observé que le tournesol a besoin d'un champ bien riche en fumure, que le sol soit bien meuble et qu'il soit bien drainé. Que l'eau ne stagne pas dans le sol, sinon la plante pourrit, ou bien même les graines pourrissent au lieu de germer.
Selon les producteur.trices interrogé.es, trois ou quatre récoltes annuelles peuvent être attendues. Les intervenant.es soulignent toutefois la difficulté de trouver des graines non-hybrides et donc non stériles.
Voyez aussi cette vidéo d'Agri TV web :
Bonne journée.