Que sait-on de l'ancien hippodrome de Perrache à Lyon ?
Question d'origine :
Bonjour,
Que sait-on de l'ancien hippodrome de Perrache à Lyon ?
Merci
Cordialement
Georges B.
Réponse du Guichet
L’ancien hippodrome de Perrache a laissé son nom à la place de l’Hippodrome, dans le 2ème arrondissement, mais pas un souvenir mémorable pour les Lyonnais.
Bonjour,
Dans Lyon à cheval, l’auteur Khalif [pseud. de François de Veyssière] va jusqu’à dire qu’avant 1867, Lyon n’a pas eu de lieu pour les courses hippiques.
L’espace sur lequel s’est tenu cet éphémère hippodrome était auparavant utilisé comme champ de manœuvres par l’armée, d’où son nom premier de champ de Mars. Or un marché aux chevaux débordait sur cet emplacement. Ce fut donc assez logiquement qu’on le transforma en hippodrome en 1841. C’est ce que nous apprennent Jean Pelletier et Charles Delfante dans Places de Lyon, portraits d’une ville.
L’inventaire général du patrimoine en Auvergne-Rhône-Alpes nous fournit de précieux renseignements complémentaires :
«En 1840, les architectes René Dardel et Montrobert déposent un projet pour reconvertir la place en hippodrome, entouré d´une plantation de 324 platanes : une piste de 18 m de large entoure la pelouse centrale ; une enceinte gazonnée formant un talus sert à la fois de limites et de tribune pour les spectateurs. Le 19 mars 1840, le maire se félicite de l´avancée des travaux qui procurent une activité à « 1000 ouvriers indigents ». L´hippodrome fonctionne pendant quelques années : en 1839, lors de la fête de Louis-Philippe, en 1843, sans doute lors de la venue du duc et de la duchesse de Nemours, comme le représente probablement le tableau d´Antoine-Jean Duclaux ; mais dès 1850, l´emplacement est loué à Soulier pour y tenir des spectacles équestres. En 1853, plusieurs demandes de location sont déposées à la mairie, mais ne reçoivent pas de suite, en particulier par opposition de l´armée qui y fait toujours des exercices.
En 1858, après la construction de la gare de Perrache, l´ingénieur en chef de la voirie urbaine propose sa diminution et le lotissement des masses qui lui seraient soustraites. Le conseil municipal approuve ce plan le 23 juillet 1858.»
A noter que l’indigence des ouvriers dont parle le maire de l’époque (vraisemblablement Christophe Martin, qui fut maire du 9 mai 1835 au 9 octobre 1840) était due à une crise de la soierie.