Je cherche des sources mentionnant le pigment du nom de Sinopia.
Question d'origine :
Bonjour,
Je viens de lire que dans un écrit d'Agobard de Lyon, était mentionné un pigment du nom de Sinopia. Comme je recherche le sinopis, une terre rouge, je serai friande de sources écrites de l'archevêque où je pourrai chercher ce nom de pigment.
Il serait intéressant de savoir si cette terre était importée pour la peinture ou/et la médecine, de rechercher des publications d'analyses physico-chimiques (de peintures et de manuscrits de l'époque carolingienne et antérieure) en France notamment pour que je puisse éventuellement faire un circuit des centres où la sinopis était utilisée jusqu'au Haut Moyen Âge. J'ai des noms de cités grecques où on trouve des mentions de sinopis de Miltos. Pollux semble citer dans son Onomasticon la fabrication artificielle du rouge Miltos en faisant brûler de l'ocre jaune.
La seule indication que j'ai du texte d'Agobard est qu'il est écrit contre les adorateurs des images.
Je n'ai pas la date ni ne sais où chercher, que ce soit dans les manuscrits ou les imprimés.
Auriez-vous des pistes de travail à me communiquer ?
Je vous remercie d'avance,
Bien à vous,
Claudine Brunon
Réponse du Guichet
Les oeuvres d'Agobard ont connu plusieurs éditions latines à partir du XVIIe siècle, mais le De picturis et imaginibus sanctorum n'a pas été encore traduit en français. Le manuscrit le plus souvent cité est conservé à la BnF et est numérisé. Plusieurs ouvrages traitent de l'histoire des pigments. Ils contiennent des bibliographies qui pourront vous aider à vous guider dans vos recherches très spécifiques sur le sinopis.
Agobard de Lyon, évêque de Lyon de 816 à 840 (avec une déposition et un exil entre 835 et 839) a en effet pris position dans la querelle sur le culte des images dans le De picturis et imaginibus sanctorum. Il défend une position sinon iconoclaste, du moins très virulente contre l'usage des images dans le culte. Il peut, à cette occasion, avoir citer certains pigments.
Les oeuvres d'Agobard ont été publiées en 1605 (numérisées depuis notre site web) et ont connues plusieurs éditions, dont voici la liste :
3 éditions au 17e s. (numérisés)
éd. dans la Patrologie latine de Migne
éd. Macé 1846
éd. Boshof 1969
éd. van Acker, de loin la plus récente et la plus complète en termes critiques, 1981 (voir aussi sur le site de l'éditeur).
La traduction française est en cours par l'équipe des Sources chrétiennes. Seul le premier tome est paru, qui ne contient pas le De picturis, mais les textes d'Agobard contre les juifs et sur les prodiges (sur le site des Sources chrétiennes et dans notre bibliothèque).
Les manuscrits utilisés sont cités dans ces différentes éditions critiques. Le manuscrit le plus couramment cité pour les oeuvres d'Agobard et le De imaginibus en particulier est celui de la Bnf : Ms latin 2853, numérisé et disponible sur Gallica.
On trouve plusieurs copies plus tardives, dont une numérisée à la British Library.
Concernant les pigments, sans que ces pistes soient exhaustives, j'ai trouvé plusieurs ouvrages dans les collections lyonnaises (bibliothèque municipale, centres de documentation de l'école des beaux arts et du musée de l'imprimerie) :
Quelques ouvrages généraux (outre le contenu, les bibliographies peuvent vous être utiles) :
- Glossaire des matériaux de la couleur dans les recettes anciennes (2005);
- Chromatopia : une histoire illustrée des pigments (2019);
- Un "Handbook" intitulé "The art and science of illuminated manuscripts" (2020).
Des actes de certains colloques spécialisés :
- Pigments et colorants de l'antiquité et du Moyen âge (colloque, 1990);
- Peinture et couleur dans le monde grec antique (colloque 2007);
- Art and science (colloque 2017).
Quelques revues et articles :
- la revue Arts et métiers graphiques, à éplucher;
- Un numéro de Techné sur "La couleur et ses pigments" ;
- Une série d'articles de Mireille Marlier.
En espérant vous avoir été utile.