Bonjour Justine et Sophia,

Vous avez trouvé le fossile en photo ci-dessus, bravo pour cette trouvaille !

Mais qu’est ce qu’un fossile ?

Le nom fossile est un substantif dérivé du latin fodere : ce verbe signifie « creuser, fouir, fouiller ». Le terme «fossile» signifie littéralement « tiré de la terre ».

Les fossiles sont des restes de plantes ou d’animaux, conservés dans des dépôts sédimentaires.
En général, on considère comme fossile un vestige datant au moins de 10 000 ans, mais il existe aussi des fossiles plus récents comme ceux de mammouths congelés et préservés dans le pergélisol sibérien.

Le processus de formation de fossile est un phénomène rare. Lorsqu’un animal (ou une plante) meurt, ses parties molles se décomposent assez vite, mais ses parties dures – os, dent, coquille calcaire - beaucoup plus lentement. Si ces parties dures sont rapidement recouvertes de sédiments, elles se trouvent alors protégées des détériorations mécaniques. Au cours du temps, les sédiments s’accumulent et sont compactés par un effet de charge : l’eau interstitielle présente dans les vestiges est doucement expulsée. Les sels et les solutions minérales solidifient alors les sédiments instables et les pétrifient. Les restes organiques dans les sédiments – dont ceux des fossiles sont remplacés par des minéraux tels la calcite, la pyrite ou la silice.

Il est important de bien noter le site de la découverte ainsi que la taille de l'objet quand on cherche à identifier les fossiles. 

Et votre fossile d'oursin ?

Nous ne sommes pas paléontologues, mais votre fossile ressemble à un fossile d’oursin de l’embranchement des échinordermes de la classe échinoïde. Sa structure est en étoile comme celle des oursins ordinaires que l’on trouve encore de nos jours au bord de la mer, avec une symétrie rayonnante d’ordre cinq (5 branches).

En comparant  votre photo avec celles du Guide des fossiles de nos collections, votre trouvaille ressemble à un fossile de l’ordre Holectypoida à voir aussi ici. Si tel était le cas, votre fossile serait donc un fossile irrégulier et serait ainsi daté du milieu du Jurassique (-200 millions à -145 millions d''années) au Crétacé (-145 à -66 millions d'années).

Cependant, cela reste à confirmer avec une observation plus précise par un spécialiste paléontologue.

Pour un petit aperçu des nomenclatures, la famille des échinodermes est essentiellement divisée en deux groupes :

• les pelmatozoaires qui sont pédonculés et fixés à leur base et comptent les crinoïdes et les balstoïdes,
• les éleuthérozoaires, auxquels appartiennent principalement les échinoïdes (oursins), les holothurides (concombre de mer), les astéries (étoiles de mer) et les ophiuroïdes.

Chez les échinodermes, le squelette est composé de nombreuses plaques de calcaire et la plupart des groupes présentent une symétrie pentaradiée (symétrie rayonnante d’ordre cinq). Ces animaux doivent leur nom aux épines et piquants nombreux portés sur la peau.
Les échinodermes sont apparus au Cambrien inférieur. Ils constituent d’excellents fossiles stratigraphiques à tous les âges de la Terre.

Connus dès l’Ordovicien, les oursins deviennent particulièrement abondants à partir du Crétacé.

Bruno David est un naturaliste spécialisé en sciences de l’évolution et de la biodiversité. Il a étudié les échinodermes, des plaines du Bassin parisien jusqu’aux abysses. Il nous donne quelques informations relatives aux oursins.

Dans la nature actuelle, il existe environ 1000 espères d’oursins et à peu près 6000 espèces d’échinodermes en général, en y ajoutant étoiles de mer, concombres de mer, etc. […]

Au sein de la classe des échinides, le groupe oursin, on peut donc distinguer deux grandes catégories, des oursins dits «réguliers» qui ont une symétrie rayonnante d’ordre cinq et des oursins «irréguliers» qui ont perdu cette symétrie rayonnante et acquis une symétrie bilatérale avec un côté droit et un côté gauche. […]

Par ailleurs, les oursins portent beaucoup d’autres caractères: ceux des piquants, ceux des tubercules qui soutiennent les piquants ou encore ceux de petites pinces qu’on appelle les pédicellaires, qui ressemblent à de minuscules pinces à sucre disposées entre les piquants. Il y a ainsi énormément de caractères accessibles à l’observation et à l’analyse. Qui plus est, la plupart de ces caractéristiques se fossilisent. C’est-à-dire que le lien entre les oursins fossiles –en tout cas à partir du Secondaire il y a 240 millions d’années – et les espèces actuelles peut se faire assez facilement. Cela permet de porter un regard en continuité, d’aborder l’évolution biologique, soit à partir de modèles fossiles, soit à partir de modèles actuels, dans un continuum de méthodes et d’approches.

source : Les oursins, messagers de l’évolution / Bruno David

Pour en savoir plus

Pour en connaitre plus sur l'oursin d'aujourd'hui, vous pouvez écouter le Podcast Bestioles, Oursin, le plus doux des animaux piquants, sur France Inter. Ce podcast est proposé par le Museum d’histoire naturelle de Paris, où vous pourriez aussi vous rendre pour en découvrir toujours plus.

Vous pourriez aussi rencontrer des passionnés sur des salons de Minéraux & fossiles qui se tiennent régulièrement sur le territoire. Enfin, il est possible de consulter des forums internet comme Géoforum (dédié aux Sciences de la Terre et au patrimoine géologique).

Dans nos collections

Les oursins, messagers de l’évolution / Bruno David

Guide des fossiles: 400 espèces animales et végétales / Frank Rudolph

Les fossiles / Peggy Vincent, Guillaume Suan

Fossiles et croyances populaires : une paléontologie de l'imaginaire / Eric Buffetaut

La revue spécialisée Fossiles avec en particulier le numéro spécial de 2020 sur les oursins.

Bien cordialement