Trouve-t-on la profession de foi islamique sur un vitrail de la cathédrale de Chartres ?

Bonjour,

La présence d'un dinar comportant la profession de foi islamique est mentionnée dans diverses publications.

Sur le site laselectiondujour.com, Louis Daufresne s'interroge sur cette représentation :

« Il n'y a de Dieu qu'Allah l'Unique » Oui, la cathédrale de Chartres héberge entre ses murs la chahada, la profession de foi islamique, écrite en arabe. L'édifice le plus célèbre de la chrétienté aurait-il changé de religion ? La « prophétie » d'Elena Tchoudinova dans La Mosquée Notre-Dame de Paris : année 2048 se serait-elle déjà réalisée au cœur de la Beauce ? Ou bien le bâtiment, pour continuer à exister, aurait-il pris le statut d'une salle polyvalente, comme le suggère pour nos églises de campagne le sénateur communiste Pierre Ouzoulias dans un récent rapport sur l'avenir du patrimoine religieux ?

Selon Karine Boulanger, ingénieur de recherches au CNRS,« c'est le numismate anglais Rory Naismith qui identifie une inscription pseudo-coufique ». Ferré raconte : « À la gauche de Marie, les rois mages arrivent (…). Apportent-ils l'or, l'encens et la myrrhe, comme le suggère l'Évangile de Matthieu ? » Non : « Chacun offre au Christ un dinar (…) qui serait celui de Cordoue occupé par les musulmans au XIIe siècle », à l'époque de la dynastie almoravide. Sur chaque pièce de monnaie est gravée la première partie de la profession de foi islamique,« en caractères arabes, écrite à l'envers, comme lue dans un miroir ». La seconde partie de la chahada« Et Mahomet est son prophète » n'y figure pas. L'inscription demeure un anachronisme puisqu'à la naissance du Christ, l'islam n'existe pas.

Reste à comprendre ce geste, contemporain de la deuxième croisade. Issue de l'Évangile du Pseudo-Matthieu, cette histoire de pièces offertes au Petit Jésus a le même sens que celle du texte canonique.« Les rois mages représentent toujours l'hommage des nations païennes que symbolise le dinar, oriental et extérieur au monde juif », précise le frère Yves Combeau, dominicain et médiéviste.

De même, en 1999 (volume 92), La Revue dromoise publiait un article dans lequel il était fait mention de cette monnaie :

A cette date, on ne frappe pas d’or en Occident, et la monnaie d’or qui circule ne peut être que musulmane : à tel point que vers 1155/1160, pour représenter l’or apporté à l’Enfant par les Rois Mages, le maître-verrier qui réalisait les vitraux de la cathédrale de Chartres mit dans leurs mains un dinar arabe sur lequel on peut lire la profession de foi musulmane :  "il n’y a de Dieu qu’Allah, l’Unique !"

Nous en trouvons une brève description dans la revue Archéologie médiévale (2004). 

Pour compléter ces premières informations, il faudrait consulter les ouvrages suivants que nous ne possédons pas :

Vitraux de Chartres /Colette Manhès, ‎Jean-Paul Deremble, 2003

La cathédrale de Chartres : sculpture et vitraux / Jean Wirth, 2023 : "Une étude des sculptures et des vitraux de la cathédrale de Chartres situant leur création dans la progression du chantier architectural, de la reconstruction de la façade après 1134 à celle du bâtiment entre 1194 et 1260. A partir de rares sources et d'hypothèses, l'auteur tente de reconstituer une chronologie des étapes en évaluant la durée de chaque tâche".