Lorsque l'on fait acte d'apostasie est-on pour autant débaptisé ?
Question d'origine :
Bonjour,
Lorsque l'on fait acte d'apostasie est-on pour autant débaptisé?
Réponse du Guichet
En droit canon catholique, l'acte d'apostasie se définit comme "la renonciation publique totale et volontaire à la foi chrétienne par une personne baptisée". Celle-ci peut être portée sur demande sur votre acte de baptême. Dans la pratique, l’Église se fait beaucoup prier pour accomplir cette formalité... et ne vous effacera en aucun cas des registres de baptême, soutenue en cela par une jurisprudence de 2014.
Bonjour,
Il est d'abord utile de préciser un point de vocabulaire : en droit canonique, ce que nous appelons "débaptisation" constitue précisément l'apostasie, qui, selon le Église catholique de France, se définit comme la "renonciation publique totale et volontaire à la foi chrétienne par une personne baptisée." Ou du moins ce qui s'en rapproche le plus : l’Église catholique, en effet, ne débaptise pas, elle appose une mention sur le registre de baptême des apostats. De la même manière que " les mentions de divorce et de séparation de corps apparaissent [...] avec la mention de l'extrait d'acte de mariage" sur un livret de famille.
Nous vous renvoyons à l'article du service "Checknews" de Libération Plus de 2000 Français se sont fait débaptiser en 2018 :
Interrogée par CheckNews sur les personnes ayant décidé de faire une croix sur leur baptême, l’Église explique, en préalable, réfuter le terme de «débaptisation», lui préférant celui de «renonciation à la foi catholique», ou d'«apostasie» au sens juridique. Selon elle, une personne ne peut pas annuler son baptême car il s’agit d’un acte irréversible qui ne peut être effacé des registres de catholicité. Ces actes consistent donc à renoncer publiquement et manifestement à sa foi. L’apostasie fait l’objet d’une mention sur les registres, à côté de l’inscription de son baptême.
Mais s'il est alors reconnu que la personne sort des rangs de l’Église catholique, cela ne constitue pas une annulation du baptême, lequel constitue un "fait dont la réalité historique ne [peut] être contestée". Ces mots ne sont d'ailleurs pas ceux des institutions catholiques mais de la cour d'appel de Caen qui, en 2014, a débouté un apostat de sa demande d'être retiré des registres de baptême.
Vous pouvez tout à fait sortir du giron de l’Église : vous ne serez plus catholique, mais vous ne serez pas dépabtisé-e. Pour ce faire, selon le journal La Vie, vous devrez "adresser une demande à la paroisse où le baptême a été célébré, et/ou directement au diocèse du lieu, en demandant une confirmation écrite ou un double de votre acte de baptême modifié. La réponse intervient généralement sous trois semaines."
Le site Apostasie pour tous propose un modèle de lettre de demande de radiation des registres de baptême avec un large choix de motifs : "baptême systématique", "non-croyance", "pédocriminalité", "IVG"... il y en a pour tous les goûts.
Cependant, même si la démarche semble légalement limpide, il semble que certains évêchés renâclent, comme le montre l'article de Konbini Je me suis fait débaptiser (et c’est bien plus compliqué que prévu). L'auteur, qui a dû adresser pas moins de cinq courriers à son évêché avec menace de porter plainte auprès de la Cnil, s'est vu réclamer une lettre manuscrite portant mention que la décision a été prise “sans contrainte, librement, et en pleine connaissance de cause”.
Bonne journée, et bonne année !
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