Je cherche des œuvres littéraires sur les Moires et les Parques

En effet, ces figures du destin, qui tissent le fil de chaque existence et n'hésitent pas à le trancher, le moment voulu, font irruption, dès les fondements de notre littérature européenne. Dans L'Iliade, les Moires décident du destin d’Hector, prince de Troie. Et, Ariane, qui offre un fil magique à Thésée, par amour, pour lui permettre d'échapper au Minotaure, n'est rien d 'autre qu'une représentation supplémentaire de nos déesses. 

Nous trouvons également la trace de ces figures du destin dans de nombreux contes, et en particulier les contes de fées, ceux de Madame d’Aulnoy, ou ceux des frères Grimm, par exemple. Les fées ne sont-elles pas les lointaines descendantes des Parques ? Elles, qui sont également des figures qui président aux destins des êtres de façon positive ou non, selon qu’elles sont de bonnes ou mauvaises fées. Pour aller dans ce sens, l’étymologie du mot «fée» prend sa source dans «fata, fatum, le destin».

Le récit médiéval a aussi repris ce motif. Le plus grand auteur de cette période n’est pas en reste puisque Chrétien de Troyes convoque ce mythe dans Yvain ou le chevalier au lion.

Plus proche de nous, Freud fait appel à ce mythe dans l’essai qu’il consacre au thème des trois coffrets (Essais de psychanalyse appliquée). Il présente les trois Moires comme les trois Mères, ou plus exactement les trois visages de la même Mère que l’homme rencontre au cours de son existence.

Dans un registre différent, nous recensons le poème de Paul Valéry: La jeune Parque.

Nous terminerons cette première réponse en vous signalant la pièce de théâtre suivante, qui s’inspire, directement de la figure des fileuses

Les gardiennes ou le nœud du tisserand / Nasser Djemai

Ensuite, nous ne sommes pas bien certains d’interpréter la requête suivante: « sur le lien et le lien notamment tissé par la parole » mais s’il s’agit d’interroger le pouvoir de la parole, nous pouvons alors convoquer deux exemples très connus :

Le conte des Mille et une Nuits avec le récit de Shéhérazade
Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, qui débutent avec ce magnifique, « Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et dont l’exécution n’aura point d’imitateur. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature; et cet homme, ce sera moi.».
Rousseau, par l’entremise de sa voix, reprend bien la métaphore du fil qui déroule toute existence depuis son origine.

Nous ne sommes pas non plus certains de bien comprendre la question suivante «(sur) l’évolution du lien par le langage aujourd’hui: en quoi les mots oralisés ne nous interconnectent plus ». Nous vous soumettons néanmoins une sélection d’ouvrages qui problématisent les enjeux contemporains du langage, à la croisée de la socio et de la linguistique:

Que du bonheur / Eric Chauvier

Dans le bois de la langue / Henri Meschonnic

Le pouvoir des mots / Josiane Boutet

Savons-nous vraiment parler: du contrat linguistique comme contrat social / Sylvain Detey

Une histoire inquiète: les historiens et le tournant linguistique / Sabina Loriga, Jacques Revel

Classer nos manières de parler, classer les gens / Malo Morvan

Langage et pouvoir symbolique / Pierre Bourdieu

Concernant les textes de théâtre pour 3 femmes, nous vous renvoyons à cette précédente réponse publiée par nos collègues d’Arts Vivants de la Médiathèque de Vaise, publiée sur le Guichet ainsi qu’à la base de données Mascarille, qui permet d’interroger les pièces par leur nombre et genre de comédiens et comédiennes.
Enfin, nous vous soumettons le roman, Prix Goncourt 2009, de Marie N’Diaye, Trois Femmes Puissantes.

Bonne journée,