Question d'origine :
Je cherche à identifier les mosaïstes qui ont exercé sur la Côte d'Azur, entre 1900 et 1914, pour la décoration des monuments (Musées, édifices religieux) et des villas de prestige (Villa Kérylos à Beaulieu-sur-Mer, Villa Ile-de-France à Saint-Jean-cap-Ferrat).
L'un d'eux s'appelait sans doute Giuseppe (ou Joseph) Tamagno.
Des ouvrages et/ou des articles ont-ils été consacrés à cette question des mosaïques au début du vingtième siècle?
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 21/10/2006 à 15h32
La réponse à votre question est en cours de finalisation. Nous attendons des éléments de réponse provenant de sources extérieures...
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 26/10/2006 à 15h32
La Villa Kérylos sise à Beaulieu sur mer est née de la volonté, de la culture hellenistique et de l’étroite coopération de deux hommes, tous deux membres de l’Institut : Théodore Reinach commanditaire et Emmanuel Pontremoli, architecte. Cette villa n’est pas une réplique mais plutôt « un lieu magique chargé de mémoire, qui offre un regard très vivant sur la culture antique, et un témoin de la Belle Epoque. Hommage très original à la civilisation antique, elle s’inscrit aussi dans la tradition de la Riviera. La Villa Kérylos est plutôt une réinvention de la Grèce antique. Il ne s’agit pas pour les deux hommes de faire un pastiche mais de créer une œuvre originale en « pensant grec » (...).Théodore Reinach confia la réalisation de son rêve à Emmanuel Pontremoli (1865-1956). Grand Prix de Rome, élu à l’Académie des Beaux Arts, cet architecte et archéologue était également un passionné de la Grèce antique. Immédiatement séduit par le projet, il passa 6 ans, de 1902 à 1908, à créer la villa Kérylos, dont le nom désigne l’Alcyon, l’hirondelle de mer qui, dans la mythologie, annonçait un présage heureux.
A sa mort, en 1928, Théodore Reinach lègue la Villa Kérylos à l’Institut de France, dont il était membre. Ses enfants et petits-enfants l’habitent jusqu’en 1967, date à laquelle elle est classée monument historique.
Il apparaît que Th. Reinach tout comme E. Pontremoli ont été au centre des choix artistiques du lieu, du fait de leur amour de l’hellénisme. E. Pontremoli a puisé en particulier son inspiration en choisissant pour modèles parmi les chefs d’œuvre du Musée de Naples. Th. Reinach participe à ses choix et choisit parmi les matériaux les plus nobles pour la réalisation de la Villa. En ce qui concerne les mosaïques, leurs motifs ont été bien souvent empruntés aux originaux de Delos. Le motif de la Mosaïque de la Bibliothèque est inspiré d’une coupe du Cabinet des Médailles à Paris.
Concernant la réalisation, si sont nommés le sculpteur Jean Paul Baptiste Gasq qui a réalisé les bas reliefs en stuc, les peintres décorateurs Karbowsky et Jaulmes qui exécutent à l’antique les fresques du péristyle et la décoration murale de la Villa, à aucun moment les mosaïstes ne sont identifiés. Il est indiqué qu’il « faudrait pouvoir citer les nombreux artisans italiens, notamment les mosaïstes, qui travaillèrent sur le chantier ».
En dehors d’un « emblema » du 2° siècle avant Jésus Christ, mosaïque authentique représentant un coq, une poule et ses poussins, les autres mosaïques sont réalisées d’après diverses inspirations.
Le Tryklinos :mosaïque centrale inspirée par un original du début de l’époque romaine se trouvant aux Thermes de Dioclétien à l’Audron, représente Thésée traversant le Minotaure.
La douche (de la chambre des oiseaux) est en forme d’abside dessinée par des motifs de mosaïques de couleurs différentes. Trois inscriptions en caractères grecs correspondent à trois jets d’eau différents.
Triptolème, salon de repos, dédié à Demeter. Le motif central de la mosaïque est inspiré d’une coupe du Musée du Vatican.
Chambre de Th. Reinach : le centre de la mosaïque est occupé par la reproduction d’une coupe du 8° siècle av JC (original au Musée de Munich) représentant Dyonisos.
Naiadès : le fond du bassin est constitué d’une mosaïque figurant des dauphins, inspirée de motifs décoratifs propres à Delos.
Plusieurs sources indiquent qu’il s’agissait très probablement d’artisans vénitiens qui auraient aussi oeuvré à Monaco. Un nom est avancé, Secchino, artiste vénitien, qui a travaillé à Monaco. Mais personne ne dispose d’information confirmée, ni du côté des héritiers de Th Reinach, ni du côté de la Villa Kerylos ni du côté des auteurs d’une monographie sur la Villa comme Régis Vian des Rives.
A noter que nous n’avons rien trouvé concernant Giuseppe Tamagno, nom que vous avez avancé.
Sources auxquelles nous vous renvoyons, dont certaines sont consultables à la Bibliothèque Municipale de Lyon :
Des sites :
Le site de la Villa Kerylos
Le site de l’Institut de France
Des ouvrages :
La Villa Kerylos sous la direction de Régis Vian des Rives
La Villa Kerylos, Nouvelles éditions latines
Kerylos, la villa grecque : Beaulieu à la Belle époque de Emmanel Pontremoli et Joseph Chamonard. Laffitte, 1994
Architecture du rêve de Jean Claude Delorme. Ed. du Demi Cercle, 1994
Rêver l'archéologie au 19° siècle : de la science à l’imaginaire. PU de St Etienne, 2001
Des articles de presse :
Cahiers de la Villa Kerylos n° 3 et 6
Monumental 2002, p. 194-195
Estampille n° 316, septembre 1997, p.62-73
Monuments historiques n° 175, juillet-août 1991, p.28-30
Monuments historiques n° 139, juin-juillet1985
La Villa Ephrussi de Rotschild dite Villa « Ile de France »
« Bâti sur la partie la plus étroite de la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, ce véritable Palais, dominant d’un côté la rade de Villefranche et de l’autre la baie de Beaulieu, est l’un des plus beaux monuments historiques de la Côte-d’Azur. Le Cap Ferrat est choisi en 1905 par la Baronne Ephrussi de Rothschild pour édifier une de ces "folies", inspirées des grandes demeures Renaissance de Venise et Florence. » La construction s’est échelonnée de 1905 à 1912 sous la direction de l’architecte Aaron Messiah, architecte du roi des Belges Léopold II. La villa fut léguée en 1934, à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France.
En ce qui concerne les mosaïques dans le patio (230m2), elles ont été réalisées par Clément Goyeneche, niçois d’origine basque. Tout juste sorti de l’Ecole des Beaux Arts, pas encore majeur, venant de recevoir un prix des arts décos, il a été embauché par Béatrice de Rotschild pour la réalisation de celles-ci en 1912.
Nous vous conseillons très vivement de vous reporter aux travaux de Pauline Prevost-Marcilhacy, maître de conférences à l’Université B de Clermont Ferrand, Département d’histoire de l’art et de l’archéologie. Elle a beaucoup travaillé à partir des archives de la famille Rotschild à Londres.
Architecture et décoration des maisons construites par la famille Rotschild en Europe 1820-1914. Thèse de doctorat Paris IV, 1992, consultable à Parsi IV-BU Serpente, cote BUT 2369, disponible par prêt inter- bibliothèques.
Les Rotschild bâtisseurs et mécènes. Flammarion, 1995. Disponible par prêt inter- bibliothèques en consultant le site du SUDOC ici.
Autre sources auxquelles nous vous renvoyons, dont certaines sont consultables à la Bibliothèque Municipale de Lyon :
Des sites :
Le site de la Villa Ephrussi
Le site de l’association des amis de la Villa Ephrussi
Le site des archives Rotschild
L’émission « des racines et des ailes » du 18 octobre 2006 et leur site
Des ouvrages :
La Villa Ephrussi de Rotschild, Ed. de l’Amateur, 2002
Architecture du rêve de Jean Claude Delorme. Ed. du Demi Cercle, 1994
Rêveuse riviera
Les belles pages du pays niçois : Bessy, Genolhac, Goyeneche, Mossa consultable à la Bibliothèque de l’Alcazar (Marseille), cote et fonds WA 2007, régional et à la Bibliothèque Municipale Louis Nucera (Nice), cote et fonds 18555, régional.
Des articles de presse :
Monuments historiques, n° 139, 1985, p.59-63 sur les constructions à Menton entre 1879 et 1900
Revue de l'art vol 112, n° 112, 1996
Nous remercions chaleureusement Jacqueline Manciet, guide-conférencière à la Villa Ephrussi pour l’aide qu'elle nous a apportée.
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