Question d'origine :
Bonjour,
Dans le cadre de ses recherches historiques pour l'écriture de son prochain roman, ma femme a besoin de savoir dans quel lieu le général Wrangel a-t-il reçu le commandement en chef des armées russes blanches le 4 avril 1920 à Sébastopol. J'ai beau chercher sur Internet et dans diverses sources historiques, je ne trouve pas.
Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 08/12/2006 à 09h21
Situons le Général Wrangel dans le contexte historique de la révolution russe.:
Balte d'origine suédoise, Wrangel est le seul vrai monarchiste avec l'amiral Koltchak parmi les généraux blancs. Sa famille, originaire de l'actuelle Basse-Saxe, a donné à la Suède, à l'Allemagne et à la Russie un grand nombre d'officiers qui se sont illustrés sur les champs de bataille européens. Diplômé de l'École des mines et de l'Académie d'état-major, il devient en 1904 officier de la garde impériale, puis colonel durant la Première Guerre mondiale.
En février 1917, il rejoint Denikine sur le Don. En janvier 1919, il est nommé par celui-ci commandant de l'armée des volontaires.
En juillet 1920, il lance une offensive vers le nord, perce le front rouge et pénètre dans les steppes du Donetz ; il occupe toute la région au nord de la mer Noire, de Kherson à Nogaïsk, et menace le Donbass, attirant à lui une partie de l'Armée rouge engagée contre la Pologne. En août 1920, ses unités débarquent au Kouban' ; puis, en septembre, au moment où son armée compte deux cent soixante-dix mille hommes, il lance une dernière offensive contre le Donbass. La fin de la guerre contre la Pologne permet aux soviets une contre-offensive de l'Armée rouge qui le refoule vers la Crimée. Le 11 novembre 1920, l'Armée rouge force l'isthme de Perekop et, le 16 novembre, les dernières unités blanches quittent la Crimée, réussissant à évacuer, sur une flotte de cent vingt-cinq navires, environ cent mille réfugiés en plus des débris de l'armée. Replié en Yougoslavie, Wrangel essaye de continuer la lutte et ne renoncera qu'en 1925.
La politique de Wrangel est plus libérale que celle de Denikine. Ses efforts pour établir une coordination avec la Pologne échouent, mais sa résistance de cinq mois favorise la victoire polonaise.
Source : article de Alexandre Bennigsen dans l’ Encyclopaedia universalis en ligne
La lecture des Mémoires du Général Wrangel, semble tout à fait indiquée pour l’écriture de votre futur roman.
Et surtout les pages intitulées : "sur la dernière parcelle de la terre natale ":
(sont intégrés à ces pages deux documents émis par le Général Denekine) :
documents utiles pour la compréhension du texte des Mémoires cité ci-dessous.
document n°1
Le 20 mars, le général Denekine écrivait au général Dragomirov :
Commandant en chef des forces armées du sud de la Russie
20 mars 1920. N° 145. Féodossia
Très honoré Abram Mikhaïlovitch,
Pendant trois ans de troubles en Russie, j’ai mené la lutte, consacrant toutes mes forces à cette tâche , portant le pouvoir comme une lourde croix envoyée par le destin. Dieu n’a pas béni par la victoire les troupes que je commandais. Ma foi dans la vitalité de l’armée et dans sa mission historique n’est pas perdue, mais le lien intérieur unissant le chef à son armée est rompu. Et je n’ai plus la force de la conduire. Je demande au Conseil militaire d’élire l’homme digne auquel je dois remettre le pouvoir et le commandement….
document n°2 :
Ordre du commandant en chef des forces armées du sud de la Russie
Féodossia. N° 2 899. 22 mars 1920.
Chap. 1e :"changement de pouvoir" : Extrait des: Mémoires du Général Wrangel p. 145…
Le 22 mars, l’Emperor-of-India jeta l’ancre en rade de Sébastopol. C’était une radieuse journée de printemps…….La vie paraissait continuer son train ordinaire, et l’idée que cette belle ville vivait ses derniers instants, que dans quelques jours peut-être la vague rouge allait la submerger, que les bolcheviks y célèbreraient leurs sanglantes représailles, cette idée même paraissait invraisemblable.
Un grand canot battant pavillon de Saint-André nous aborda ; un officier monta par l’échelle sur le pont. Il nous dit qu’il m’était envoyé par le commandant de la flotte, et qu’on m’avait réservé un appartement sur le croiseur Général-Kornilov. J’ordonnais de faire transporter mes bagages sur ce croiseur, et je décidais de débarquer afin de voir avant tout le président du Conseil militaire, le Général A.-M.- Dragomirov. Au dire de l’officier venu à ma rencontre la séance du Conseil devait avoir lieu à midi, au Grand Palais occupé par le commandant de la flotte.
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