Question d'origine :
Bonjour, pourriez-vous me dire d’où vient le conte « Les trois petits cochons » et de qui est la première version connue ?
La version de Walt Disney est très (trop) édulcorée, j’aimerais trouver la « véritable » histoire des Trois petits cochons si possible.
Merci beaucoup pour votre aide.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 23/10/2007 à 11h06
« Trois Petits Cochons, les, conte anonyme du folklore anglo-saxon (Three Little Pigs), dont les premières traces remonteraient au xviiie siècle, bien que le conte soit sans doute plus ancien.
Une des premières versions imprimées des Trois Petits Cochons se trouve dans Nursery Rhymes and Nursery Tales de James Orchard Halliwell-Phillips (« rimes et contes de fées de chambres d’enfant », 1843). L’histoire apparaît également dans English Fairy Tales (« contes de fées anglais », 1898) de Joseph Jacobs, qui cite Halliwell-Phillips comme sa source. »
Les trois petits cochons sur MsnEncarta. Vous trouverez aussi dans l’article un résumé de l’histoire « originale ».
Voir aussi l’article Les trois petits cochons sur Wikipedia.
Quelques dates sont aussi proposés sur des sites en anglais, mais la première version connue semble bien être celle déjà citée :
"The tale was originally a morsel of English folklore (Aarne-Thompson folk tale type 154, if you must know.) It is possibly of great antiquity -- since big bad wolves, at least the ones with four legs, were extinct in England by 1500 -- but it first appeared in print in 1849, in James Orchard Halliwell's ''Nursery Rhymes and Nursery Tales.'' Joseph Jacobs adapted his 1898 version from Halliwell's, and his is the canonical text -- complete with houses of straw, sticks and bricks, ''the hair of my chinny-chin-chin,'' the huffing and puffing wolf and only one survivor."
still huffing, still puffing
(Nb. Il s’agit en fait du type 124 et non 154).
Une version en anglais : The Three Little Pigs: as it was originally passed into English folklore in 1620.
Comme pour la plupart des contes populaires, généralement de tradition orale, il est difficile d’en donner une origine précise.
"D'où viennent les contes ?
Le conte populaire se transmet de génération en génération. Il faut attendre la transcription littéraire des contes pour pouvoir les dater. Il semble donc que l'origine des contes soit à rechercher dans la nuit des temps…Plusieurs théories ont été développées, à ce sujet, par les ethnologues et les historiens. Pour certains chercheurs, les contes sont une forme dégradée de quelques grands mythes indo-européens. Pour d'autres, ils naissent en des endroits très différents et représentent une forme d'expression liée à un niveau de développement culturel. D'autres enfin les rattachent aux rites totémiques et aux rites primitifs d'initiation. Quoi qu'il en soit, c'est par un énorme travail de collectage que ces contes nous sont parvenus ; citons les frères Grimm au 19ème siècle en Allemagne, A.Van Gennep et M. L. Ténèze pour la France, Krohn et Aarne pour la Finlande, A. Afanassiev pour la Russie et bien d'autres encore…Ces grands "folkloristes" ont sillonné inlassablement leurs régions respectives pour collecter la mémoire populaire et recenser les différentes versions des contes populaires (on recense 163 versions différentes de Cendrillon dans le monde !). Ils ont également fait un énorme travail de classification."
Le conte traditionnel, BDP du Maine et Loire.
Les différentes classifications reprennent donc des contes-types, où l’on retrouve nos trois petits cochons.
« Dans le segment T 100- T.149 : Animaux sauvages et animaux domestiques, considérons un instant Le loup et les trois animaux dans leurs petites maisons. En effet, chacun a encore en mémoire les mésaventures des trois petits cochons, ou même des animaux partis dans la forêt pour échapper à la tuerie de Noël ou de qulque autre fête, et de leurs pauvres petites masures bâties d’abord en paille, puis avec des brindilles et des branchages, enfin au moyen de briques. Seule cette dernière construction devait résister aux injures du loup qui gratte, monte dessus, ou laisse aller ses fonctions naturelles, « blowing », en vessant. Ainsi, le conte-type 124, Blowing the house in est l’un des avatars de ce que l’on pourrait reconnaître comme un véritable mythe fondateur de la construction des maisons. Très prisé des conteurs dans la tradition orale française, on en compte une soixantaine de versions recueillies et publiées. Paradoxalement, selon Marie-Louise Ténèze, l’une des auteurs du catalogue français, il n’y a « aucune attestation littéraire ancienne de ce thème ». Ajoutons qu’il est assez peu répandu au-delà des frontières de l’hexagone et l’on en connaît seulement quelques versions éparses en Europe, autour de la Méditerranée et au Québec. Quant à celles qui circulent dans les pays anglo-saxons, elles proviennent en fait de la diffusion de la plus célèbre d’entre elles, que l’on doit à James-Orchard Halliwell. ».
Lire la suite avec d’autres versions et un commentaire dans :
Le conte populaire : approche socio-anthropologique, Michel Valière.
Dans la classification de Marie-Louise Teneze, vous lirez sûrement avec plaisir dans la partie « Contes d’animaux », section « Les animaux dans leur petite maison », le conte 25 : Le conte de la Treue, où l’on retrouve, dans la langue du Poitou, les principaux ingrédients de notre histoire, avec une truie rusée.
Le conte populaire français, Marie-Louise Teneze, p. 165-169. Voir aussi p. 386-393 l’analyse et la liste des différentes versions régionales.
Une des nombreuses versions récentes...
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter