Question d'origine :
Pourriez vous me dire en quels caractères ont été imprimées en 1649, les Mémoires de Commynes dont Louis XIV tira les premières pages? était ce un caractère nouveau? qu'est ce qui constituait la nouveauté: La première page que le jeune roi voyait imprimée? une nouvelle édition de Commynes?
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 03/07/2008 à 10h19
L’imprimerie Royale, installée dans la grande galerie du Louvre, fut fondée en 1640. Le premier livre qui sortit de ses presses fut l’Imitation de Jesus-Christ, en latin, in-folio avec frontispice gravé.
Le 18 juillet 1648, Louis XIV, alors âgé de 10 ans, vint visiter l’imprimerie royale. Il arriva au moment où on allait tirer la première feuille des Mémoires de Philippe de Commynes. On eut l’idée de lui en faire imprimer le premier exemplaire, c'est-à-dire de lui faire toucher le barreau de la presse, car il n’eût pas eu la force qui était alors nécessaire pour imprimer. Ce fait est constaté dans la préface de cette même édition de Commynes, où on lit : « Que ne devons-nous point espérer de Votre majesté, qui a fait renaître ce même auteur dans son imprimerie royale du Louvre… et qui a tiré elle-même, par divertissement, la première feuille de cette impression ? » et en marge ; « Un samedi, 18 juillet 1648, le Roi, honorant de sa présence, l’Imprimerie du Louvre, se trouva fortuitement lorsque l’on commençoit à tirer la première feuille de cette histoire, qu’il vit et mania avec plaisir, ce qui fut pris à bon augure de l’estime qu’il feroit de cette ouvrage ». (cF. A. Bernard. Histoire de l'Imprimerie royale du Louvre 1867. FA eur 07C)
Il est bien noté donc que c’est par hasard que le roi visita l’imprimerie royale. Cette imprimerie était alors en perte de vitesse suite à la mort de Richelieu et au début de la Fronde. Et cette année là, elle imprimait des ouvrages plus précieux. Sa principale activité était la mise en chantier de la collection connue sous le nom de « Byzantine du Louvre » ou Corpus historiae Byzantinae dont le projet avait été inspiré au P. Labbe par la publication en 1645 par cette même imprimerie royale des 3 volumes in-folio des Histoires de Jean Cantacuzène. Elle utilisait pour cela les fameux « grecs du roi », dont les matrices étaient toujours dans la garde de la famille Estienne.
La feuille qu'a "imprimée" le jeune roi n'a donc rien d'exceptionnel sur le plan typographique. L'exemplaire que la Bibliothèque de Lyon conserve sous la cote : 30803 en témoigne.
Les caractères dont se servait alors l’imprimerie royale étaient d'origines diverses. L'ouvrage Les Premiers caractères de l'Imprimerie royale par Jeanne Veyrin-Forrer et André Jammes montre d’une manière suggestive une épreuve des caractères possédés par l’imprimerie royale en 1643 mais qui ne mentionne aucun nom de graveur. Certains caractères sont dus au fondeur Guillame Le Bé, d’autres à Jean Jannon, le fondeur de Sedan, d’autres à Garamond. La comparaison avec la reproduction de ces spécimens et la typographie des Mémoires de Commynes montre que c’est un mélange de ces différents caractères qui a été utilisé.
La plupart des bandeaux et des culs de Lampe sont de Claude Mellan.(Cf. BNF Inv. du Fonds français. Tome 17, Claude Mellan. FA est 03B).
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Commentaires 1
Commentaire de
themina44 :
Publié le 05/05/2022 à 17:44
Cet article explique très bien l'histoire de la presse à imprimer, depuis ses débuts. Il demande aussi si Gutenberg a vraiment inventé l'imprimerie, il fait une très bonne réflexion, j'espère qu'il pourra vous aider.
https://www.cevagraf.coop/impression/est-ce-vraiment-gutenberg-qui-a-invente-limprimerie/
Meilleures salutations
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