Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des ouvrages -si possible récents- sur les expéditions françaises en Australie aux 18e et 19e siècles, ou sur l'intérêt de la France pour l'Australie pendant cette période.
Merci d'avance pour vos indications bibliographiques !
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 26/08/2008 à 09h16
L’exploration et l’appropriation du monde ont été marquées par la domination espagnole et portugaise. Les Français ont rattrapé leur retard sur les mers du globe au XVIIIe et au XIXe siècles. L’Encyclopédie, la mise en place d’institutions scientifiques nouvelles, l’élaboration de programme complexes et ambitieux, la collaboration de marins et des savants ; la conception de navires mieux adaptés aux navigations lointaines permirent aux marins français de multiplier les expéditions. Après la recherche de nouveaux territoires à coloniser, les mers et contrées lointaines vont devenir le théâtre d’expéditions scientifiques. Ce sera le cas de l’Australie (ou Nouvelle Hollande). Sans compter la ruée vers l’or australien de 1851…
Au 18e siècle, la rivalité franco-anglaise est à son paroxysme. La volonté d’expansion territoriale et la puissance coloniale que rêve de posséder chacun des protagonistes, donnent à l’Australie une valeur géostratégique, alors qu’aucune nation européenne n’a revendiqué de droits sur ces grands espaces. Les militaires et les colons suivront bientôt les découvreurs et les savants. […] Au fil des années et des découvertes, la terre australe gagne en identité aux yeux des Européens. Les Français trouvent dans l’Histoire des navigations aux terres australes (1756) du chevalier Charles de Brosses, matière à de futures explorations. La parution de l’ouvrage suscite presque immédiatement la publication, à Londres, en 1762 du Terra Australis Incognita de John Callender qui fait sienne la possibilité de se servir de ces vastes étendues ingrates de l’hémisphère austral pour y transporter la surpopulation des geôles d’Europe. A cette époque, la Marine du roi de France, cherche par ses exploits, à prendre sur sa rivale anglaise, une revanche des défaites reçues pendant la guerre de Sept ans.
Pétri de convictions rousseauistes et parti à la recherche du bon sauvage, Louis Antoine de Bougainville conduit ses vaisseaux La Boudeuse et l’Etoile. Il est suive de près par Jean-François de Surville de la Compagnie des Indes Orientales.
Jean-François Gallaup de La Pérouse, avec ses vaisseaux La Boussole et L’astrolabe n’est venu ni pour conquérir, ni pour s’implanter. Il entame la dernière étape du lourd programme de découvertes qu’il s’est imposé sur les ordres du roi Louis XVI, grand admirateur des exploits de Cook.
Source : L’Australie, par Jean-Claude Redonnet (on peut lire aussi Histoire de l’Australie, par Robert Lacour-Gayet)
Pendant l’été 1800 se prépare au Havre une expédition d’exploration aux Terres Australes de l’époque. Le continent australien, encore peu connu, attire les convoitises de l’Europe. Les Anglais y ont installé depuis douze ans une colonie pénitentiaire. Port Jackson (l’actuelle Sidney) se développe sur la côte est et l’implantation des cultures et de l’élevage par les colons, pour la plupart des repris de justice déportés, commence à donner des résultats. La récolte de la graisse des phoques à trompe est aussi d’un bon rapport commercial. Les Français n’ont pas eu la même chance : l’expédition de La Pérouse sous Louis XVI s’est perdue corps et biens, celle de d’Entrecasteaux envoyé à sa recherche fut infructueuse. Bonaparte, premier consul, ne pouvait rester indifférent à cette expansion de l’Empire colonial anglais. Il accepte la proposition de l’Institut national d’organiser une exploration géographique et scientifique de ces contrées. Il octroie de larges moyens pour sa préparation et en confie la responsabilité au capitaine de vaisseau Nicolas Baudin qui avait déjà accompli des campagnes scientifiques et qui avait lui-même suggéré cette nouvelle expédition.
In Mon voyage aux terres australes : journal personnel du commandant Baudin
C’est probablement à partir du remarquable ouvrage d’Etienne Taillemite, Marins français à la découverte du monde : de Jacques Cartier à Dumont D’Urville, que vous aurez le meilleur aperçu des expéditions françaises vers l’Australie. Une recherche dans le catalogue de la bibliothèque renvoie d’ailleurs vers les récits de marins cités par P. Taillemite.
Quelques ouvrages :
-Lettres d’un chercheur d’or en Australie, par Antoine Fauchery (paru en 2007)
-Le tour du monde de La Coquille 1822-1825 (paru en 2005)
-Le voyage de La Pérouse : de Brest à Botany Bay (ressorti en 2005)
-Louis de Saint Aloüarn : un marin breton à la conquête des terres australes (paru en 2002)
-Dumont D’Urville 1790-1842 (paru en 1986)
-Les explorateurs français dans le Pacifique XVIIIe siècle : Bougainville, De Surville, Marion Du Fresne, Kerguelen, Lapérouse, D’Entrecasteux, Marchand (paru en 1978)
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