symboles et afrique
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 26/02/2009 à 09h30
1723 vues
Question d'origine :
bonjour,je souhaiterai savoir ce que signifient plusieurs image et symboles dans la culture africaine :
- l'oeuf
- losange (motifs en forme de losanges tressés dans les tapis, et autres objets)
- le totem
- le serpent
merci ,de votre réponse.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 27/02/2009 à 12h06
Réponse du service Guichet du Savoir
LE SERPENT
Les serpents jouissent en Afrique d'une grande considération dans la mesure où on les considère comme les messagers des ancêtres et comme des esprits. C'est ainsi que, par exemple, un roi zoulou est censé pouvoir renaître après sa mort sous la forme d'un mamba géant. Il est couramment admis en Afrique qu'un serpent puisse prendre possession du corps d'un participant à un rituel. On demande alors aux serpents de provoquer la pluie ou de répondre à une question par une prophétie. Dans de nombreuses tribus, les serpents incarnent les esprits des eaux tels que les serpents de pluie des Yaos et des Lenges au Mozambique. Chez les Chokwes, on croit que les femmes enceintes ont un serpent dans le ventre, donc l'esprit d'un ancêtre, qui s'occupe de l'embryon pendant tout le processus le conduisant à la vie.
Les serpents sont aussi vénérés comme des maîtres des arts de la guérison et sont associés aux cérémonies d'initiation des futurs sorciers et homme-médecine. On leur fait des offrandes presque partout en Afrique.
LE LOSANGE
- Le motif du triangle que l'on peut voir sur presque tous les murs de la région* symbolisent la calebasse brisée, c'est à dire la féminité.
*Ghana/Burkina Faso
- Détail d'un tissu imprimé (Ashantis)
Les motifs situés au milieu en haut et en bas* évoquent la stabilité.
*losanges
Source : Les symboles africains
- En archéologie, déjà le vénérable abbé Breuil a considéré le rhombe (le losange) comme signe essentiel de la femme. C’est la forme géométrique de la vulve et signifie également la matrice. En ce qui concerne les "vessies longiformes" à dessins losangiques, l’archéologue réputée Marija Gimbutas parle de "chaînes de formes de poissons ou d’utérus". Elle combine le poisson, le filet et l’eau. Les lignes en zigzag comme le réseau losangique, selon elle, signifieraient l’eau. La grille losangique dans l’utérus représenterait le liquide amniotique, qui entoure le foetus. Et - si je ne me trompe pas - sur ces représentations se base aussi Vandenbroeck. Elles sont de primordiale importance, car il me paraît qu’ici nous sommes réellement confrontés à l’origine des symboles principaux que nous connaissons comme motifs dans le tapis berbère. Nous y reviendrons. - De toute façon la réunion de signes masculins et féminins sur une même tige à forme phallique doit nous suggérer l’idée qu’il s’agit ici d’un instrument magique au service de la procréation.
Nous allons constater par la comparaison que ce bâton de la période glaciaire réunit déjà les éléments morphologiques et sémantiques les plus importants qui se retrouvent de nouveau - ou encore - des milliers d’années plus tard dans le tapis berbère : le serpent et le trait sont de valeur masculine, le losange et le chevron sont de valeur féminine.
Source : afrique-du-nord.com
- voir ce passage de l'ouvrage "Arts africains"
L'OEUF
Le mythe de l'oeuf cosmogonique se retrouve chez la plus part des peuples où la pensée traditionnelle du sacré n'a pas été remplacée par la théologie de type biblique.
[...]
La vision du serpent qui couve l'oeuf du monde se retrouve aussi chez les Dogons d'Afrique occidentale. L'oeuf cosmogonique donc traduit le passage de l'Un qui devient Deux. L'Oeuf du monde, dès lors qu'il est à l'origine des dieux ou des hommes ( anthropogonie ), possède une nature double ou androgyne.
[...]
L'androgyne ovulaire tient une grande place dans la cosmogonie des Tali . On sait que pour ses habitants du Kangou ( Cameroun ) la terre est née d'un crapaud et d'un oeuf de tortue., chaque oeuf tournoyant dans un sens contraire à l'autre. En ce moment, raconte le mythe, " les sexes n'étaient pas complètement différenciés, les enveloppes internes représentaient à la fois la semence masculine et l'humidité féminine. Chacun des oeufs considérés séparément est comparé à un couple procréant, et leurs mouvements contrariés sont ceux d'un accouplement ; les deux oeufs ensemble sont considérés comme formant un couple.
Source : lemuseedeloeuf.eu
Symbolismes de l'Egypte ancienne et de l'Afrique traditionnelle
L’oeuf initial
Dans le Livre des Morts (chapitre 54), l’Oeuf initial ou Oeuf-Mère, d’origine hermopolitaine, contient le Souffle de Vie, à l’aurore du monde. Cet Oeuf cosmique d’essence mystérieuse est le matin du monde en train de naître.
Amon, nous l’avons déja noté, s’est auto-engendré. Sans donner de détails sur cet événement mystérieux, l’atmosphère en est évoqué par l’image du fluide qui se soude à son corps pour former l’Oeuf cosmique.
Voici à nouveau un autre mythe Bambara : « Au ciel, dans l’oeuf primordial, on trouve deux couples de jumeaux. Pemba, sorti avant terme dans l’intention de s’approprier la création, s’empare d’un morceau de placenta et descend du ciel ». Dans la disposition en rond des candidats à l’initiation, on retrouve chez les Bambaras la configuration, la géométrie de l’oeuf initial.
Chez les Fali du Cameroun, on retrouve également le mythe de l’oeuf primordial, celui-ci contenant les germes des créations en attente. Chez ces tribus, l’habitation est la reproduction authentique, à l’échelle humaine, d’un vaste mythe d’origine, précisément le mythe de l’oeuf initial « la seule pièce de la première demeure représente l’oeuf initial d’où est issue la terre des hommes, carrée, forme qui est figurée par la cour rectangulaire tandis que, par sa rotondité, l’édifice lui-même suggère l’équilibre du monde commençant mais déjà organisé ».
Chez les Abouré de Côte d’Ivoire, l’oeuf de Vlohue (coq de pagode) était utilisé pour déterminer l’heure : « On raconte que l’oeuf de cet oiseau, plein vers six et sept heures, se vide de sa substance au fur et à mesure que le soleil monte au firmament et devient complètement vide à midi. Il est alors l’heure d’interrompre le travail pour manger. Dans l’après-midi, l’oeuf se remplit de nouveau avec le soleil déclinant pour être complètement rempli vers dix-huit heures. Il est alors l’heure de cesser le travail pour rejoindre la maison . »
Au Zaïre, en langue luba, l’oeuf (diyi), représente un être « déjà là et non encore là », une existence en devenir (on retrouve ici le concept égyptien de Noun, eau primordiale contenant les germes de la création en attente). L’oeuf est, en luba, un symbole de l’état d’enfance. Cet oeuf contient un liquide, l’eau, qui au bout d’un certain temps donne naissance à un être vivant.
Source : galerie-yemaya.com
Nous ne savons pas précisément ce que vous entendez par "totem", dont le sens initial est :
[Chez certains peuples amérindiens du Nord et australiens] Être mythique (animal, végétal ou objet naturel) considéré comme l'ancêtre éponyme d'un clan ainsi que son esprit protecteur et vénéré comme tel.
Les serpents jouissent en Afrique d'une grande considération dans la mesure où on les considère comme les messagers des ancêtres et comme des esprits. C'est ainsi que, par exemple, un roi zoulou est censé pouvoir renaître après sa mort sous la forme d'un mamba géant. Il est couramment admis en Afrique qu'un serpent puisse prendre possession du corps d'un participant à un rituel. On demande alors aux serpents de provoquer la pluie ou de répondre à une question par une prophétie. Dans de nombreuses tribus, les serpents incarnent les esprits des eaux tels que les serpents de pluie des Yaos et des Lenges au Mozambique. Chez les Chokwes, on croit que les femmes enceintes ont un serpent dans le ventre, donc l'esprit d'un ancêtre, qui s'occupe de l'embryon pendant tout le processus le conduisant à la vie.
Les serpents sont aussi vénérés comme des maîtres des arts de la guérison et sont associés aux cérémonies d'initiation des futurs sorciers et homme-médecine. On leur fait des offrandes presque partout en Afrique.
- Le motif du triangle que l'on peut voir sur presque tous les murs de la région* symbolisent la calebasse brisée, c'est à dire la féminité.
*Ghana/Burkina Faso
- Détail d'un tissu imprimé (Ashantis)
Les motifs situés au milieu en haut et en bas* évoquent la stabilité.
*losanges
Source : Les symboles africains
- En archéologie, déjà le vénérable abbé Breuil a considéré le rhombe (le losange) comme signe essentiel de la femme. C’est la forme géométrique de la vulve et signifie également la matrice. En ce qui concerne les "vessies longiformes" à dessins losangiques, l’archéologue réputée Marija Gimbutas parle de "chaînes de formes de poissons ou d’utérus". Elle combine le poisson, le filet et l’eau. Les lignes en zigzag comme le réseau losangique, selon elle, signifieraient l’eau. La grille losangique dans l’utérus représenterait le liquide amniotique, qui entoure le foetus. Et - si je ne me trompe pas - sur ces représentations se base aussi Vandenbroeck. Elles sont de primordiale importance, car il me paraît qu’ici nous sommes réellement confrontés à l’origine des symboles principaux que nous connaissons comme motifs dans le tapis berbère. Nous y reviendrons. - De toute façon la réunion de signes masculins et féminins sur une même tige à forme phallique doit nous suggérer l’idée qu’il s’agit ici d’un instrument magique au service de la procréation.
Nous allons constater par la comparaison que ce bâton de la période glaciaire réunit déjà les éléments morphologiques et sémantiques les plus importants qui se retrouvent de nouveau - ou encore - des milliers d’années plus tard dans le tapis berbère : le serpent et le trait sont de valeur masculine, le losange et le chevron sont de valeur féminine.
Source : afrique-du-nord.com
- voir ce passage de l'ouvrage "Arts africains"
Le mythe de l'oeuf cosmogonique se retrouve chez la plus part des peuples où la pensée traditionnelle du sacré n'a pas été remplacée par la théologie de type biblique.
[...]
La vision du serpent qui couve l'oeuf du monde se retrouve aussi chez les Dogons d'Afrique occidentale. L'oeuf cosmogonique donc traduit le passage de l'Un qui devient Deux. L'Oeuf du monde, dès lors qu'il est à l'origine des dieux ou des hommes ( anthropogonie ), possède une nature double ou androgyne.
[...]
L'androgyne ovulaire tient une grande place dans la cosmogonie des Tali . On sait que pour ses habitants du Kangou ( Cameroun ) la terre est née d'un crapaud et d'un oeuf de tortue., chaque oeuf tournoyant dans un sens contraire à l'autre. En ce moment, raconte le mythe, " les sexes n'étaient pas complètement différenciés, les enveloppes internes représentaient à la fois la semence masculine et l'humidité féminine. Chacun des oeufs considérés séparément est comparé à un couple procréant, et leurs mouvements contrariés sont ceux d'un accouplement ; les deux oeufs ensemble sont considérés comme formant un couple.
Source : lemuseedeloeuf.eu
Symbolismes de l'Egypte ancienne et de l'Afrique traditionnelle
L’oeuf initial
Dans le Livre des Morts (chapitre 54), l’Oeuf initial ou Oeuf-Mère, d’origine hermopolitaine, contient le Souffle de Vie, à l’aurore du monde. Cet Oeuf cosmique d’essence mystérieuse est le matin du monde en train de naître.
Amon, nous l’avons déja noté, s’est auto-engendré. Sans donner de détails sur cet événement mystérieux, l’atmosphère en est évoqué par l’image du fluide qui se soude à son corps pour former l’Oeuf cosmique.
Voici à nouveau un autre mythe Bambara : « Au ciel, dans l’oeuf primordial, on trouve deux couples de jumeaux. Pemba, sorti avant terme dans l’intention de s’approprier la création, s’empare d’un morceau de placenta et descend du ciel ». Dans la disposition en rond des candidats à l’initiation, on retrouve chez les Bambaras la configuration, la géométrie de l’oeuf initial.
Chez les Fali du Cameroun, on retrouve également le mythe de l’oeuf primordial, celui-ci contenant les germes des créations en attente. Chez ces tribus, l’habitation est la reproduction authentique, à l’échelle humaine, d’un vaste mythe d’origine, précisément le mythe de l’oeuf initial « la seule pièce de la première demeure représente l’oeuf initial d’où est issue la terre des hommes, carrée, forme qui est figurée par la cour rectangulaire tandis que, par sa rotondité, l’édifice lui-même suggère l’équilibre du monde commençant mais déjà organisé ».
Chez les Abouré de Côte d’Ivoire, l’oeuf de Vlohue (coq de pagode) était utilisé pour déterminer l’heure : « On raconte que l’oeuf de cet oiseau, plein vers six et sept heures, se vide de sa substance au fur et à mesure que le soleil monte au firmament et devient complètement vide à midi. Il est alors l’heure d’interrompre le travail pour manger. Dans l’après-midi, l’oeuf se remplit de nouveau avec le soleil déclinant pour être complètement rempli vers dix-huit heures. Il est alors l’heure de cesser le travail pour rejoindre la maison . »
Au Zaïre, en langue luba, l’oeuf (diyi), représente un être « déjà là et non encore là », une existence en devenir (on retrouve ici le concept égyptien de Noun, eau primordiale contenant les germes de la création en attente). L’oeuf est, en luba, un symbole de l’état d’enfance. Cet oeuf contient un liquide, l’eau, qui au bout d’un certain temps donne naissance à un être vivant.
Source : galerie-yemaya.com
Nous ne savons pas précisément ce que vous entendez par "totem", dont le sens initial est :
[Chez certains peuples amérindiens du Nord et australiens] Être mythique (animal, végétal ou objet naturel) considéré comme l'ancêtre éponyme d'un clan ainsi que son esprit protecteur et vénéré comme tel.
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