épargne et spéculation
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 06/10/2010 à 11h43
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Question d'origine :
Bonjour,
En économie, un épargnant au sens large peut il être considéré, ainsi que l' actionnaire, comme un spéculateur ? Dans le sens ou il confie son argent à un tiers afin que celui ci lui rapporte le maximum d' intéréts financiers (ou de pertes....)....!!
Merci
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 06/10/2010 à 15h01
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Pour répondre à votre question nous vous proposons les définitions de l’ouvrage de François Voisin et Pierre Kayser : Les 3000 mots essentiels de l'Economie et des affaires.
EPARGNE :
C’est tout d’abord la partie de revenu d’un particulier qui n’est pas consommée.
Dans une entreprise, il s’agit du bénéfice non utilisé.
En comptabilité, l’épargne s’identifie aux réserves incorporées au capital ou non, aux provisions dont l’utilité est certaine mais dont l’importance ne correspond pas réellement à la réalité. […]
Au plan macro-économique, l’Etat dégage une épargne lorsque ses recettes sont supérieures à ses dépenses.
L’épargne est l’un des facteurs majeurs du développement et de l’avenir, pour l’individu, l’entreprise et la nation.
Il n’y a pas d’investissement normal sans épargne et pas d’avenir sans investissements ; l’épargne salariale obligatoire ou non, est l’un des éléments de la protection sociale et de la prévoyance sociale.
ACTION :
Titre de propriété représentant une part (fraction) du capital dans la plupart des sociétés (sociétés anonymes notamment).
L’action est négociable (éventuellement en Bourse pour celles concernant les sociétés importantes qui y sont cotées) et donne droit, s’il y a lieu, à un dividende, c'est-à-dire à une part des bénéfices distribués de l’entreprise, aux réserves et au bonus de liquidation s’il y a lieu ; elle confère le droit de vote aux assemblées générales et elle permet l’exercice d’un droit au remboursement du capital en cas de liquidation de la société, après extinction de toutes les dettes ; elle donne droit aussi à une information périodique sur la situation de la société.
Le propriétaire d’actions est l’actionnaire ; l’évolution de la valeur de ses actions est liée à celle de l’entreprise et, pour les actions cotées, au cours de la Bourse.
SPECULATION :
Raisonnement théorique sur l’évolution d’une situation ou d’un prix, d’une action ou d’une décision.
Dans beaucoup de domaines dans lesquels la spéculation est financière, onspécule à la hausse ou à la baisse avec l’intention de réaliser un gain important (généralement imposable) malgré les risques. On spécule sur les cours des actions, sur celui des métaux, précieux ou non, sur les devises, etc…
La spéculation, si elle parfois contestable sur le plan éthique, peut avoir des effets régulateurs sur les marchés.
La frontière entre épargne et spéculation est parfois mince et donne lieu à une certaine confusion.Le Cerna, Centre d’économie industrielle Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris a publié un article intéressant sur la question : Faut-il condamner la spéculation ?
par Pierre-Noël Giraud dont voici un extrait :
Spéculer, c’est prendre délibérément un risque de prix c’est-à-dire acheter aujourd’hui un actif financier ou tout autre bien en espérant que son prix va monter, et qu’on pourra le revendre demain avec profit. La spéculation fait souvent l’objet d’une condamnation morale. Pourtant, sans l’existence de spéculateurs, les entreprises ne seraient pas à même de s’assurer contre les effets des fluctuations du prix des matières premières, des devises ou des taux d’intérêt. Mais la spéculation n’aggrave-t-elle pas le mal en accroissant l’instabilité des marchés ? Lorsqu’un actif voit son prix déterminé par des mécanismes économiques stables et solidement enracinés dans l’économie « réelle », la spéculation introduit juste un peu de volatilité dans l’évolution des prix, sans grandes conséquences. Mais lorsque ce n’est pas le cas, par exemple pour les taux de change, la spéculation peut se révéler profondément déstabilisante.
Qu’est ce que la spéculation ?
Le débat sur la spéculation comporte une dimension morale. On oppose l’enrichissement sans effort et parasitaire qu’elle peut engendrer aux revenus issus d’un dur labeur, de compétences socialement utiles et reconnues ou d’une épargne longue placée en bon père de famille. Les jugements moraux ne relevant pas de l’économie, nous ne les discuterons pas ici, ce qui n’est pas pour sous-estimer leur importance. Mais il existe aussi un débat entre économistes sur la
spéculation. Est un spéculateur quiconque achète un actif (financier, immobilier, oeuvre d’art, etc.) en espérant que son prix va monter et qu’il pourra le revendre avec profit. Si l’on adopte cette définition, la spéculation est une activité extrêmement répandue. Tenons-nous en, par exemple, aux actifs financiers. Un actif financier n’est jamais un revenu assuré mais une promesse de revenu futur. Nul ne peut en effet être certain du prix auquel il pourra le revendre après l’avoir
acquis. Même les actifs les plus sûrs, telles que les obligations d’Etat à taux fixe, comportent un risque de prix : on ne peut prévoir quelle sera l’inflation entre le moment où on achète une obligation et le moment où elle est revendue ou remboursée, donc ce qui sera son rendement réel. Selon la définition ci-dessus, tout épargnant est donc un spéculateur.
Néanmoins, le débat sur la spéculation n’englobe pas l’ensemble des actes d’épargne. On qualifie usuellement de spéculateur un acteur qui achète, dans l’espoir d’un gain important et rapide, un actif dont le prix est particulièrement fluctuant. Un spéculateur se caractérise alors par une « préférence pour le risque » nettement plus élevée que la moyenne des acteurs économiques.[...]
Bonjour,
Pour répondre à votre question nous vous proposons les définitions de l’ouvrage de François Voisin et Pierre Kayser : Les 3000 mots essentiels de l'Economie et des affaires.
Dans une entreprise, il s’agit du bénéfice non utilisé.
En comptabilité, l’épargne s’identifie aux réserves incorporées au capital ou non, aux provisions dont l’utilité est certaine mais dont l’importance ne correspond pas réellement à la réalité. […]
Au plan macro-économique, l’Etat dégage une épargne lorsque ses recettes sont supérieures à ses dépenses.
L’épargne est l’un des facteurs majeurs du développement et de l’avenir, pour l’individu, l’entreprise et la nation.
Il n’y a pas d’investissement normal sans épargne et pas d’avenir sans investissements ; l’épargne salariale obligatoire ou non, est l’un des éléments de la protection sociale et de la prévoyance sociale.
L’action est négociable (éventuellement en Bourse pour celles concernant les sociétés importantes qui y sont cotées) et donne droit, s’il y a lieu, à un dividende, c'est-à-dire à une part des bénéfices distribués de l’entreprise, aux réserves et au bonus de liquidation s’il y a lieu ; elle confère le droit de vote aux assemblées générales et elle permet l’exercice d’un droit au remboursement du capital en cas de liquidation de la société, après extinction de toutes les dettes ; elle donne droit aussi à une information périodique sur la situation de la société.
Le propriétaire d’actions est l’actionnaire ; l’évolution de la valeur de ses actions est liée à celle de l’entreprise et, pour les actions cotées, au cours de la Bourse.
Dans beaucoup de domaines dans lesquels la spéculation est financière, on
La spéculation, si elle parfois contestable sur le plan éthique, peut avoir des effets régulateurs sur les marchés.
La frontière entre épargne et spéculation est parfois mince et donne lieu à une certaine confusion.
par Pierre-Noël Giraud dont voici un extrait :
Spéculer, c’est prendre délibérément un risque de prix c’est-à-dire acheter aujourd’hui un actif financier ou tout autre bien en espérant que son prix va monter, et qu’on pourra le revendre demain avec profit. La spéculation fait souvent l’objet d’une condamnation morale. Pourtant, sans l’existence de spéculateurs, les entreprises ne seraient pas à même de s’assurer contre les effets des fluctuations du prix des matières premières, des devises ou des taux d’intérêt. Mais la spéculation n’aggrave-t-elle pas le mal en accroissant l’instabilité des marchés ? Lorsqu’un actif voit son prix déterminé par des mécanismes économiques stables et solidement enracinés dans l’économie « réelle », la spéculation introduit juste un peu de volatilité dans l’évolution des prix, sans grandes conséquences. Mais lorsque ce n’est pas le cas, par exemple pour les taux de change, la spéculation peut se révéler profondément déstabilisante.
Le débat sur la spéculation comporte une dimension morale. On oppose l’enrichissement sans effort et parasitaire qu’elle peut engendrer aux revenus issus d’un dur labeur, de compétences socialement utiles et reconnues ou d’une épargne longue placée en bon père de famille. Les jugements moraux ne relevant pas de l’économie, nous ne les discuterons pas ici, ce qui n’est pas pour sous-estimer leur importance. Mais il existe aussi un débat entre économistes sur la
spéculation. Est un spéculateur quiconque achète un actif (financier, immobilier, oeuvre d’art, etc.) en espérant que son prix va monter et qu’il pourra le revendre avec profit. Si l’on adopte cette définition, la spéculation est une activité extrêmement répandue. Tenons-nous en, par exemple, aux actifs financiers. Un actif financier n’est jamais un revenu assuré mais une promesse de revenu futur. Nul ne peut en effet être certain du prix auquel il pourra le revendre après l’avoir
acquis. Même les actifs les plus sûrs, telles que les obligations d’Etat à taux fixe, comportent un risque de prix : on ne peut prévoir quelle sera l’inflation entre le moment où on achète une obligation et le moment où elle est revendue ou remboursée, donc ce qui sera son rendement réel. Selon la définition ci-dessus, tout épargnant est donc un spéculateur.
Néanmoins, le débat sur la spéculation n’englobe pas l’ensemble des actes d’épargne. On qualifie usuellement de spéculateur un acteur qui achète, dans l’espoir d’un gain important et rapide, un actif dont le prix est particulièrement fluctuant. Un spéculateur se caractérise alors par une « préférence pour le risque » nettement plus élevée que la moyenne des acteurs économiques.[...]
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