Question d'origine :
Du temps de Louis XIV, on s'éclairait à la bougie. Mais où se fournissait le château de Versailles à l'époque en bougies pour éclairer la galerie des glaces ? Où était la fabrique ? Le lieu existe-t-il encore ? Se visite-t-il ? Y a-t-il un site web ?
Longue vie au GdS.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/11/2010 à 15h35
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
La famille Trudon apparaît comme le principal fournisseur à Versailles dès le XVIIe siècle. Jacques Trudon, fils de Claude Trudon, marchand gressier ou cirier, devient à son tour un droguiste–cirier et entre dans le sillage de la cour de Versailles
Sources : ciretrudon.com ; Wikipedia
Parallèlement, William Richtey Newton apporte de nombreuses informations sur le fonctionnement, le type de bougies utilisées etc.
Il relate ainsi qu’hors l’illumination fastueuse des fêtes et bals, la famille royale et al Cour n’étaient guère mieux éclaiéres que le commerçant de sa boutique, à ceci près que le roi assurait à ses officiers des quantités soigneusement mesurées de moyens d’éclairage. La fruiterie fournissait la maison-bouche du Roi et les services analogues pourvoyaient les maisons de la reine, de la dauphine et des maisons établies pour les Enfants de France, ainsi que les principaux officiers de la Cour (…) elle possédait un corps d’officiers vénaux, soit un chef ordinaire, servant toute l’année, 12 chefs et 1é aides servant par quartiers (…) Les chefs et aides étaient des pourvoyeurs, à savoir qu’ils fournissaient des quantités déterminées de produits d’éclairage à un prix établi par le budget annuel, dit Etat ou Menu général (… ) Les bougies étaient de deux sortes : les « blanches » réservées aux tables et aux intérieurs, et les « jaunes », faites d’une cire de qualité inférieure… Les prix proposés étaient de 50 sols la livre pour la bougie blanche, moins pour la jaune et 10 sols pour al chandelle. Les sieurs Trudon et fils obtinrent un contrat pour la cire blanche et jaune à 50 sols la livre, mais ils demandèrent une augmentation de 4 sols dès l’année suivante …
Par ailleurs, la cour semble, privilégier divers fournisseurs et Richtey Newton raconte qu’en 1750, quand l’heure sonna de renouveler les contrats, Noailles recommande Roblaste : il fournit très bien ; il est le seul en état de fournir sans être payé régulièrement … Pour leur part, les Trudon renoncèrent au marché en échange du poste de cireur du château en 1749…
Source : Derrière la façade : vivre au château de Versailles au XVIIIe siècle , p. 131-132 ; p. 141.
Vous trouverez vraisemblablement d’autres informations en consultant ce travail universitaire, La communauté des maitres chandeliers et des maitres huiliere de la ville et des faubourgs de Paris / Y. Branda, 1951.
Enfin, nous vous suggérons ces quelques lectures pour approfondir le sujet :
* Le Versailles de Louis XIV : le fonctionnement d'une résidence royale au XVIIe siècle / Mathieu Da Vinha, 2009.
* Histoire des choses banales : naissance de la consommation dans les sociétés traditionelles (XVIIe-XIXe siècle) / Daniel Roche, 1997.
* Les métiers de nos ancêtres / 2007.
Bonjour,
La famille Trudon apparaît comme le principal fournisseur à Versailles dès le XVIIe siècle. Jacques Trudon, fils de Claude Trudon, marchand gressier ou cirier, devient à son tour un droguiste–cirier et entre dans le sillage de la cour de Versailles
Sources : ciretrudon.com ; Wikipedia
Parallèlement, William Richtey Newton apporte de nombreuses informations sur le fonctionnement, le type de bougies utilisées etc.
Il relate ainsi qu’hors l’illumination fastueuse des fêtes et bals, la famille royale et al Cour n’étaient guère mieux éclaiéres que le commerçant de sa boutique, à ceci près que le roi assurait à ses officiers des quantités soigneusement mesurées de moyens d’éclairage. La fruiterie fournissait la maison-bouche du Roi et les services analogues pourvoyaient les maisons de la reine, de la dauphine et des maisons établies pour les Enfants de France, ainsi que les principaux officiers de la Cour (…) elle possédait un corps d’officiers vénaux, soit un chef ordinaire, servant toute l’année, 12 chefs et 1é aides servant par quartiers (…) Les chefs et aides étaient des pourvoyeurs, à savoir qu’ils fournissaient des quantités déterminées de produits d’éclairage à un prix établi par le budget annuel, dit Etat ou Menu général (… ) Les bougies étaient de deux sortes : les « blanches » réservées aux tables et aux intérieurs, et les « jaunes », faites d’une cire de qualité inférieure… Les prix proposés étaient de 50 sols la livre pour la bougie blanche, moins pour la jaune et 10 sols pour al chandelle. Les sieurs Trudon et fils obtinrent un contrat pour la cire blanche et jaune à 50 sols la livre, mais ils demandèrent une augmentation de 4 sols dès l’année suivante …
Par ailleurs, la cour semble, privilégier divers fournisseurs et Richtey Newton raconte qu’en 1750, quand l’heure sonna de renouveler les contrats, Noailles recommande Roblaste : il fournit très bien ; il est le seul en état de fournir sans être payé régulièrement … Pour leur part, les Trudon renoncèrent au marché en échange du poste de cireur du château en 1749…
Source : Derrière la façade : vivre au château de Versailles au XVIIIe siècle , p. 131-132 ; p. 141.
Vous trouverez vraisemblablement d’autres informations en consultant ce travail universitaire, La communauté des maitres chandeliers et des maitres huiliere de la ville et des faubourgs de Paris / Y. Branda, 1951.
Enfin, nous vous suggérons ces quelques lectures pour approfondir le sujet :
* Le Versailles de Louis XIV : le fonctionnement d'une résidence royale au XVIIe siècle / Mathieu Da Vinha, 2009.
* Histoire des choses banales : naissance de la consommation dans les sociétés traditionelles (XVIIe-XIXe siècle) / Daniel Roche, 1997.
* Les métiers de nos ancêtres / 2007.
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