le bouche à oreille
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 05/12/2010 à 16h31
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Question d'origine :
Pourquoi l'expression "bouche a oreille" est du genre masculin (le, un) alors que tant la bouche que l'oreille sont du genre féminin ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 06/12/2010 à 13h25
Réponse du service Guichet du savoir
Comme le remarque Michel Roché, dans son article Le Masculin est-il plus productif que le féminin ? , en syntaxe le masculin l’emporte sur le féminin. « La règle ne concerne pas seulement les phrases dans lesquelles il y a concurrence entre un masculin et un féminin […] C’est cette logique que l’on retrouve dans les substantivations du types le beau, le bon, l’utile, qualifiées parfois pour cette raison de neutre. […] Le phénomène en fait a beaucoup plus d’ampleur. On dira le plastique pour la matière plastique, le classique pour la musique classique, le nucléaire pour l’énergie nucléaire, alors que l’ellipse donnerait un féminin. […] Il serait vain de rechercher un générique masculin, un nom qui par ellipse, communiquerait son genre. Si l’on veut absolument paraphraser ces formations, on est obligé de passer par des tours comme « quelque chose de Adj. », « tout ce qui est Adj. », « ce qui est Adj. Dans », c’est-à-dire, faute de neutre en français, par des masculins non marqués.
On retrouve la même logique d'attribution du genre, à des degrés divers, dans tous les types de formations. C'est ainsi, par exemple, que certains composés exocentriques s'opposent aux composés endocentriques : comparer un tête-à-queue et une tête à claques, le bouche à oreille et une bouche à feu. Les noms empruntés à l'anglais et aux langues sans genre, ou dont les structures sont très éloignées de celles du français, adoptent à plus de 85 % le masculin non marqué.
Pour revenir sur cette question un peu technique des composés endocentriques et exocentriques, Le Bon usage de Maurice Grévisse indique que :
« On peut distinguer les composés endocentriques, dans lesquels les termes sont dans la même relation qu’un sujet à un prédicat dans la phrase, et les composés exocentriques, qui correspondent au prédicat d’un sujet extérieur au composé. Distinction importante pour le genre des noms composés.
Ex : une autoroute = une route qui est pour les autos ; un oiseau-mouche = un oiseau qui est comme une mouche ; un arc-en-ciel = un arc qui est dans le ciel. Ce sont des composés endocentriques – Mais une entrecôte = un morceau qui est entre les côtes ; un rouge-gorge = un oiseau qui a la gorge rouge ; un porte-plume = un objet qui porte la plume. Ce sont des composés exocentriques.
[…] La plupart des composés sont exocentriques [c’est le cas de bouche à oreille], c’est-à-dire que leur noyau est externe, qu’ils servent de prédicat à un nom sous-jacent. C’est celui-ci qui donne son genre au composé. Un rouge-gorge, un hoche-queue doivent leur genre à oiseau.
Il est souvent difficile de déterminer quel est le nom sous-jacent : un entre-voie a-t-il reçu le genre d’espace ? Et un entre-cuisse ? Pourquoi une avant-scène, sinon à cause de la scène ? même explication pour une volte-face. Pour un tête-à-tête, le masculin est-il celui d’un nom précis ou est-ce simplement le genre indifférencié ? On comprend que l’usage ait connu des fluctuations. »
Comme le remarque Michel Roché, dans son article Le Masculin est-il plus productif que le féminin ? , en syntaxe le masculin l’emporte sur le féminin. « La règle ne concerne pas seulement les phrases dans lesquelles il y a concurrence entre un masculin et un féminin […] C’est cette logique que l’on retrouve dans les substantivations du types le beau, le bon, l’utile, qualifiées parfois pour cette raison de neutre. […] Le phénomène en fait a beaucoup plus d’ampleur. On dira le plastique pour la matière plastique, le classique pour la musique classique, le nucléaire pour l’énergie nucléaire, alors que l’ellipse donnerait un féminin. […] Il serait vain de rechercher un générique masculin, un nom qui par ellipse, communiquerait son genre. Si l’on veut absolument paraphraser ces formations, on est obligé de passer par des tours comme « quelque chose de Adj. », « tout ce qui est Adj. », « ce qui est Adj. Dans », c’est-à-dire, faute de neutre en français, par des masculins non marqués.
On retrouve la même logique d'attribution du genre, à des degrés divers, dans tous les types de formations. C'est ainsi, par exemple, que certains composés exocentriques s'opposent aux composés endocentriques : comparer un tête-à-queue et une tête à claques, le bouche à oreille et une bouche à feu. Les noms empruntés à l'anglais et aux langues sans genre, ou dont les structures sont très éloignées de celles du français, adoptent à plus de 85 % le masculin non marqué.
Pour revenir sur cette question un peu technique des composés endocentriques et exocentriques, Le Bon usage de Maurice Grévisse indique que :
« On peut distinguer les composés endocentriques, dans lesquels les termes sont dans la même relation qu’un sujet à un prédicat dans la phrase, et les composés exocentriques, qui correspondent au prédicat d’un sujet extérieur au composé. Distinction importante pour le genre des noms composés.
Ex : une autoroute = une route qui est pour les autos ; un oiseau-mouche = un oiseau qui est comme une mouche ; un arc-en-ciel = un arc qui est dans le ciel. Ce sont des composés endocentriques – Mais une entrecôte = un morceau qui est entre les côtes ; un rouge-gorge = un oiseau qui a la gorge rouge ; un porte-plume = un objet qui porte la plume. Ce sont des composés exocentriques.
[…] La plupart des composés sont exocentriques [c’est le cas de bouche à oreille], c’est-à-dire que leur noyau est externe, qu’ils servent de prédicat à un nom sous-jacent. C’est celui-ci qui donne son genre au composé. Un rouge-gorge, un hoche-queue doivent leur genre à oiseau.
Il est souvent difficile de déterminer quel est le nom sous-jacent : un entre-voie a-t-il reçu le genre d’espace ? Et un entre-cuisse ? Pourquoi une avant-scène, sinon à cause de la scène ? même explication pour une volte-face. Pour un tête-à-tête, le masculin est-il celui d’un nom précis ou est-ce simplement le genre indifférencié ? On comprend que l’usage ait connu des fluctuations. »
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