Question d'origine :
Bonjour,
Est-ce que la pratique d'un sport (n'importe lequel) à une influence sur la génétique ?
Je vous remercie d' avance pour votre réponse.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/04/2011 à 15h04
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Pour commencer tout dépend ce que vous entendez par génétique. Sachez que le code génétique des cellules n’est pas modifiable par le sport. En outre, votre question soulève bien d’autres interrogations comme l’idée d’acquis et d’inné, d’évolution. Sur ce dernier point, il est possible de constater des effets de la culture sur l’évolution biologique. Ainsi, Luca Cavalli-Sforza et Francesco Cavalli Sforza s’appuient sur l’étude des pygmées ou considèrent encore les mutations induites par la malaria pour constater que l’on peut rencontrer des exemples d’évolution biologique déterminée par l’évolution culturelle. Néanmoins, ces études sont menées à la fois sur le long terme et sur toute une communauté.
Les auteurs concluent ainsi que si la transmission culturelle se réduisait exclusivement à la transmission verticale, autrement dit, de parents à enfants, l’évolution culturelle serait inexorablement lente, puisque l’unité de temps durant laquelle elle se produit serait toujours la génération (…) Dans l’évolution biologique, face à des situations totalement nouvelles et risquées, le seul espoir d’augmenter ses probabilités de survie est l’apparition d’une mutation avantageuse qui aide à résoudre un problème (…) Enfin il existe une transmission horizontale qui accélère énormément la vitesse à laquelle les innovations avantageuses se diffusent dans une population.
Source : La génétique des populations : histoire d'une découverte, p. 265.
Parallèlement Jean-Jacques Kupieck explique que l’organisme est le résultat d’un processus d’hétéro-organisation et que chaque cellule s’adapte à son microenvironnement, constitué par les autres cellules de l’organisme. Ce microenvironnement est lui-même dépendant de l’environnement extérieur. De cette manière, la sélection naturelle se propage dans le milieu intérieur et elle est l’agent causal de la formation de l’organisme.
Source : L'origine des individus, p. 145.
Pour ce scientifique, l’environnement stabilise ou sélectionne certaines cellules plutôt que d’autres. Il expose, de même que les cellules ont une histoire dont elles dépendent. Ainsi lorsque la structure change par sélection naturelle, sous la pression d’un changement de l’environnement, son potentiel de différenciation change également.
Par conséquent, on peut supposer que l’action du sport, dans des conditions d’études identiques, pourrait également entrainer des évolutions génétiques mais ces hypothèses sont à prendre avec prudence car comme le montre l'ouvrage L'humanité au pluriel : la génétique et la question de race de Bertrand Jordan, pour les coureurs d'origine ouest-africaine, les études scientifiques n’ont pas permis de déterminer si des éléments génétiques contribuaient à ces performances et ce bien que l’on puisse le penser.
Quoiqu’il en soit, il note aussi une forte homogénéité de notre espèce et une influence de la culture sur la quasi-totalité des caractéristiques humaines mesurables.
Pour conclure, la pratique du sport ne permettra pas de doter votre descendant de biceps de rêve ...
Sur un sujet similaire, nous vous conseillons l'ouvrage La nutrigenomique dans votre assiette. Les gènes ont aussi leur part de gateau de Walter Wahli et Nathalie Constantin qui s'intéressent à l'influence de l'alimentation sur les gènes.
Enfin, nous vous invitons à consulter toutes les réponses du Guichet du Savoir apportées sur la génétique.
Bonjour,
Pour commencer tout dépend ce que vous entendez par génétique. Sachez que le code génétique des cellules n’est pas modifiable par le sport. En outre, votre question soulève bien d’autres interrogations comme l’idée d’acquis et d’inné, d’évolution. Sur ce dernier point, il est possible de constater des effets de la culture sur l’évolution biologique. Ainsi, Luca Cavalli-Sforza et Francesco Cavalli Sforza s’appuient sur l’étude des pygmées ou considèrent encore les mutations induites par la malaria pour constater que l’on peut rencontrer des exemples d’évolution biologique déterminée par l’évolution culturelle. Néanmoins, ces études sont menées à la fois sur le long terme et sur toute une communauté.
Les auteurs concluent ainsi que si la transmission culturelle se réduisait exclusivement à la transmission verticale, autrement dit, de parents à enfants, l’évolution culturelle serait inexorablement lente, puisque l’unité de temps durant laquelle elle se produit serait toujours la génération (…) Dans l’évolution biologique, face à des situations totalement nouvelles et risquées, le seul espoir d’augmenter ses probabilités de survie est l’apparition d’une mutation avantageuse qui aide à résoudre un problème (…) Enfin il existe une transmission horizontale qui accélère énormément la vitesse à laquelle les innovations avantageuses se diffusent dans une population.
Source : La génétique des populations : histoire d'une découverte, p. 265.
Parallèlement Jean-Jacques Kupieck explique que l’organisme est le résultat d’un processus d’hétéro-organisation et que chaque cellule s’adapte à son microenvironnement, constitué par les autres cellules de l’organisme. Ce microenvironnement est lui-même dépendant de l’environnement extérieur. De cette manière, la sélection naturelle se propage dans le milieu intérieur et elle est l’agent causal de la formation de l’organisme.
Source : L'origine des individus, p. 145.
Pour ce scientifique, l’environnement stabilise ou sélectionne certaines cellules plutôt que d’autres. Il expose, de même que les cellules ont une histoire dont elles dépendent. Ainsi lorsque la structure change par sélection naturelle, sous la pression d’un changement de l’environnement, son potentiel de différenciation change également.
Par conséquent, on peut supposer que l’action du sport, dans des conditions d’études identiques, pourrait également entrainer des évolutions génétiques mais ces hypothèses sont à prendre avec prudence car comme le montre l'ouvrage L'humanité au pluriel : la génétique et la question de race de Bertrand Jordan, pour les coureurs d'origine ouest-africaine, les études scientifiques n’ont pas permis de déterminer si des éléments génétiques contribuaient à ces performances et ce bien que l’on puisse le penser.
Quoiqu’il en soit, il note aussi une forte homogénéité de notre espèce et une influence de la culture sur la quasi-totalité des caractéristiques humaines mesurables.
Pour conclure, la pratique du sport ne permettra pas de doter votre descendant de biceps de rêve ...
Sur un sujet similaire, nous vous conseillons l'ouvrage La nutrigenomique dans votre assiette. Les gènes ont aussi leur part de gateau de Walter Wahli et Nathalie Constantin qui s'intéressent à l'influence de l'alimentation sur les gènes.
Enfin, nous vous invitons à consulter toutes les réponses du Guichet du Savoir apportées sur la génétique.
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