Question d'origine :

Réponse du Guichet

Avatar par défaut bml_reg - Département : Documentation régionale
Le 14/04/2011 à 08h27
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« Un adjoint au maire, le docteur Terme, prétend depuis peu lancer la mode des noms propres en remplacement des dénominations pittoresques qui me plaisent tant, rue du Chapeau-rouge, de la Poulaillerie, du Bât-d’argent, de la Pierre-percée, de l’Enfant-qui-pisse ou de Pisse-truie, montée du Tire-cul et montée des Gratte-culs (devenus « des Anges »), quai de la Baleine, rue Vide-bourse, chemin des Deux-amants, Gorge-de-Loup, La-Mort-qui-trompe… On pourrait en réciter la litanie sur des pages. Mon cahier est trop mince » (p.87).


Voilà qui donne un petit aperçu des noms fleuris qui servaient autrefois à désigner les rues lyonnaises ! D’origine le plus souvent populaire, ces dénominations avaient souvent à voir avec une enseigne d’auberge (comme l’impasse du Bœuf-couronné, attestée dans le 5° arrondissement en 1843). D’autres fois, elles évoquaient l’activité dominante de la rue (le marché au fromage pour la rue de la Fromagerie, dans le 2° arrondissement). Et parfois, elles désignaient un état de fait, pas toujours reluisant d’ailleurs ; le nom de la rue pouvait alors servir de garde-fou pour des passants ignorants ou naïfs… Ainsi en est-il par exemple de la « rue Vide-bourse », attestée en 1740, et dont on peut imaginer qu’il ne faisait peut-être pas bon s’y promener avec trop d’argent dans la besace…

Parfois, c’était aussi un élément accidentel qui marquait le lieu : la rue du Vieil-renversé, dans le V° arrondissement (de la place Benoît-Crépu à la rue Saint-Georges), laisse imaginer l’histoire d’un vieillard qui serait tombé… Comment retrouver l’anecdote exacte dans les tréfonds de la mémoire populaire ?

Comme le dit si bien Maurice Tournier, la liste serait longue si l’on voulait répertorier tous les noms anciens des rues de Lyon. Mais la lecture de divers ouvrages peut vous y aider : les Rues de Lyon à travers les siècles (déjà cité plus haut), mais aussi Histoires, légendes et anecdotes à propos des rues de Lyon par Louis Aymard.
Citons encore Jean Pelletier, et son livre Lyon pas à pas : son histoire à travers ses rues.
Et si vous travaillez sur le quartier Saint Georges, les travaux de Jean-Yves Authier vous seront utiles (La vie des lieux : un quartier du Vieux Lyon au fil du temps).

Voici enfin, en avant goût, un extrait du Lyon pas à pas, de Jean Pelletier :
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« La montée des Chazeaux ne porte son nom actuel, en fonction d’un couvent qu’elle desservait, que depuis 1580 ; elle porta auparavant au moins deux noms : d’abord du Tuet en raison du ruisseau dont elle suivait à l’origine le tracé puis, pendant au moins un siècle et demi, celui très évocateurs des difficultés causées par la forte pente de « montée de Tire-cul ». La place du Change s’appelait de la Draperie avant la Renaissance… on pourrait multiplier les exemples » (p.17).

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