Question d'origine :
Bonjour,
Je sais qu'il existait dans certaines régions françaises (notamment en Savoie apparemment) la "taxe toisé", qui taxait la superficie de la façade. J'ai lu que cette taxe faisait partie plus généralement de la "taille".
Cette taxe était elle en vigueur à Lyon à la Renaissance? Pourrait elle expliquer la faible superficie des façades du Vieux Lyon?
En vous remerciant beaucoup!!!
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 13/07/2011 à 13h07
Il n’est pas question de « taxe toisé » dans les ouvrages sur Lyon consultés. L’ouvrage Vivre à Lyon au XVIe siècle mentionne les tailles mais sans allusion à cette taxation. Nous n’avons pas trouvé non plus d’information dans l’ouvrage Histoire de Lyon : des origines à nos jours, au chapitre sur la politique fiscale de la ville au moyen-âge.
Pour approfondir ce point, nous vous conseillons de faire des recherches aux Archives municipales de Lyon, qui conservent les anciens documents administratifs lyonnais telles que les nommées.
Il faudrait donc chercher une autre origine à l’évolution de l’architecture du Vieux-Lyon, avec ses façades étroites composant un habitat « en lanière », terme issu de l’ouvrage Le Vieux-Lyon : un patrimoine vivant.
« Les XVe et XVIe siècles voient la construction de nombreuses résidences malgré la modestie des tènements et des parcellaires souvent plus que réduits. Habitat médiéval urbain caractéristique, dit en lanière, présentant sur rue une façade étroite, et constitué de bâtiments à deux corps, parallèles à la rue, séparés par une cour où une tour-escaliers permet d’accéder aux différents niveaux par des galeries à arcades ouvertes, voire un belvédère avec jardin et étable ». |
L’ouvrage de Pierre Faure-Brac étudie l’évolution de l’architecture du Vieux-Lyon et rappelle les contraintes urbanistiques inchangées du moyen-âge à la Renaissance : « densification, recherche incessante de terrains à bâtir et d’immeubles à agrandir, parcelles tout en longueur. Confronté aux mêmes problèmes, les constructeurs adoptent les mêmes solutions : plan éclaté en plusieurs corps de logis bâtis en profondeur, escaliers en vis, courettes et galeries ». Avec l’essor économique de Lyon, vers 460, le Vieux-Lyon devient un chantier de construction : les maisons se transforment, se surélèvent alors que les styles se mêlent et se superposent.
« Tandis que se poursuit l’irrésistible densification, on cherche de l’espace pour permettre au quartier de respirer. Pendant des siècles, tout l’effort d’urbanisme va tendre vers cet objectif. Les élargissements coûtent cher, et pourtant on y recourt aussi souvent que l’on peut pour desservir des immeubles toujours plus nombreux et plus hauts ». |
La demeure lyonnaise médiévale était à 1 ou 2 étages. On passe à la maison courante du XVIe, peu large (5 à 6 mètre de façade, soit une porte d’allée et un ou deux arcs de boutique), se développant en profondeur sur une vingtaine de mètres, comportant souvent deux étages. Et les immeubles ajoutent progressivement des niveaux. La largeur de la façade ne changeant pas, c’est finalement l’impression d’étroitesse qui s’intensifie, comme l’indique l’ouvrage Façades lyonnaises : 2000 ans de création architecturale et de confluence culturelle au chapitre " Particularités architecturales des façades, entre containtes du site et création ".
« En dépit de l’étroitesse du site, borné par les collines et la ceinture fluviale, |
Autres ouvrages consultés :
- Guide du Lyon médiéval
- Guide de Lyon : Renaissance, âge classique, 1500-1789
- Les marchands banquiers florentins et l'architecture à Lyon au XVIe siècle
A lire également :
- La maison de ville à la Renaissance : recherches sur l'habitat urbain en Europe aux XVe et XVIe siècles, qui contient l’étude de Maryannick Lavigne intitulée « Lyon, le quartier Saint-Jean ».
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