Question d'origine :
quel a été le nombre des victimes dans le colisée à Rome pendant sa période d'exploitation? Quel a été la durée de cette dernière?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 07/12/2011 à 10h50
Le Colisée
Vespasien entreprit en 70 la construction d’un gigantesque amphithéâtre à l’emplacement même du lac artificiel que Néron avait fait aménager dans les jardins de sa Domus Aurea. Empereur d’origine plébéienne, Vespasien souhaitait tout à la fois offrir à Rome un monument à la hauteur de sa réputation et gagner les faveurs du peuple, si friand de spectacles. En partie construit grâce au butin rapporté de Jérusalem, l’édifice fut inauguré en 80, sous le règne de Titus, par des jeux qui se prolongèrent pendant 100 jours, et achevé en 82 par Domitien. […]
Après l’interdiction des duels de gladiateurs en 404 et l’arrêt des combats de fauves en 523, l’amphithéâtre tomba progressivement dans l’oubli. Transformé en forteresse au Moyen Age, il finit par servir de carrière aux architectes du palais de Venise et de la basilique Saint-Pierre. Il doit son salut à Benoît XIV qui consacra l’édifice aux martyrs chrétiens (qui, selon la tradition, y avaient été suppliciés), bien que les historiens aient depuis longtemps réfuté cette théorie [...].
Source : Rome sous la dir. de Nathalie Pujo.
Voir aussi : Colisée
Les personnes qui se retrouvaient dans l'arène du Colisée (ou d'ailleurs) venaient d'horizons divers. Il y avait bien sûr les gladiateurs mais pas seulement. Quand ces derniers font leur apparition dans les spectacles, les jeux du cirque sont déjà très populaires dans le monde romain. La foule romaine a déjà l'habitude des affrontements sanglants. Bien avant leur apparition, elle assistait aux affrontements d'hommes armés. Il arrivait très souvent que les criminels de droit commun, condamnés à la peine capitale, fussent envoyés dans les cirques. Il y avait aussi les bestiaires qui affrontaient les bêtes fauves. Cette mise à mort fut d'abord infligée aux mercenaires étrangers déserteurs des légions romaines puis aux prisonniers barbares, aux esclaves, aux affranchis expiant un crime de droit commun et par la suite aux chrétiens.
Aucun des ouvrages que nous avons consultés ne fait mention du nombre total de victimes (morts ?) dans l'enceinte du Colisée ou dans l'ensemble des cirques romains.
Plusieurs raisons peuvent être avancées.
Les Romains ont toujours attaché un mépris relatif à l'existence. Attitude qui s'exerca non seulement à l'encontre des nations qu'ils assujettirent mais également envers eux-mêmes.
Savoir mourir anoblissait, qu'il s'agisse de l'esclave ou du patricien. Ce mépris de la vie atteignit un rare degré dans les derniers moments de la Rome impériale, lorsque mourir devint la distraction suprême.
D'autre part, les jeux du cirque étaient fondés sur l’utilisation de prisonniers de guerre réputés barbares, ceux-ci n’étant guère plus que des morts en sursis. Leur égorgement dans l’arène n’est alors que l’issue normale réservée à des vaincus qui ont pu, un temps, s’opposer aux armées de Rome. Il était donc inutile de les comptabiliser.
On peut, par contre, donner quelques échantillons de "mortalité" dans les arènes. Sous le règne de Trajan, par exemple, les fêtes de l'an 109 durèrent 117 jours et virent l'exécution de "4912 paires" de gladiateurs.
Le métier de gladiateur devint de plus en plus mortel avec les décennies. Au siècle d’Auguste, selon les historiens, un gladiateur mourait vers son dixième duel. Un siècle et demi plus tard, au temps de Marc Aurèle, il était égorgé, en moyenne, à son 3e combat.
Il est possible de dire que le quart des gladiateurs ne devaient pas survivre à leur premier combat.
Sources :
- Duels de M. Monestier
- La mort en face : le dossier gladiateurs d'Eric Teyssier
- Plaisirs, combats et jeux du cirque dans la Rome antique de Monique Jallet-Huant
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