archévêque de Lyon au 14ème siècle

Réponse de la Documentation Lyon et Rhône-Alpes

Bonjour,
L’Histoire de Lyon des origines à nos jours est la somme la plus claire sur ce sujet compliqué. D’après cet ouvrage, la grande crise qui commence en 1267 et qui s’achève avec la signature de la charte en 1320 a deux origines :
-d’une part les revendications des bourgeois face à l’Eglise
-d’autre part les conflits entre l’archevêque et le chapitre
« L’autre composante lyonnaise de la crise réside dans les rapports archevêque-chapitre. A partir de 1235, les chanoines de la cathédrale cherchent à profiter de la dégradation du pouvoir épiscopal, d’une part en se soustrayant le plus largement possible à sa juridiction ecclésiastique, d’autre part en revendiquant le partage de la justice temporelle. Celle-ci est alors rendue par la cour séculière de l’archevêque présidée par un laïc, le sénéchal de l’Eglise. Les chanoines réalisèrent d’incontestables progrès sous l’épiscopat de Philippe de Savoie qui leur était favorable. Mais ils rencontraient de plus en plus l’hostilité des bourgeois, soucieux de voir la justice séculière, dont ils dépendaient, passer entre leurs mains. La revendication de libertés urbaines pouvait donc être ranimée par cette querelle sur la justice, et la partie se jouer désormais à trois : l’archevêque, le chapitre, les bourgeois. » (p. 210)

Après divers accords sur l’exercice de la justice séculière, la charte sabaudine, signée en 1320 confirme le pouvoir des archevêques au détriment des chanoines. L’historien A. Kleinclausz analyse les articles de la charte sur cette question, dans son Histoire de Lyon des origines à 1595 :
« Les deux derniers surtout méritent de retenir l’attention : ils stipulaient que la juridiction temporelle de Lyon appartenaient à l’archevêque seul et que le Chapitre renoncerait contre indemnité à y avoir aucune part, puisque les citoyens pourraient en appeler de toute sentence de la cour archiépiscopale, de tout abus dans l’ordre temporel, à la justice du roi, dont le siège serait à Mâcon ». (p. 211)

Plus loin : « L’archevêque restait encore en principe le seigneur de la ville. Mais son autorité était soumise désormais à une autre puissance souveraine, plus haute et plus forte, qui allait peu à peu la réduire, de siècle en siècle, à quelques droits utiles, et à un vain titre de comte, pour ne lui laisser finalement que ses pouvoirs spirituels d’origine purement ecclésiastique. » (p. 212)

Cette réduction du pouvoir temporel de l’archevêque date de la fin du XIVe-début du XVe siècle, à la suite de divers recours des consuls auprès du roi contre les tentatives de l’archevêque d’étendre son pouvoir de justice. Le chapitre « La commune s’affranchit définitivement du gouvernement de l’Eglise » p. 238-244 de l’ouvrage précédemment cité détaille cette histoire.

Nous avons également repéré un document susceptible de préciser cette question, mais nous n’y avons pas accès actuellement, en raison de travaux menés dans les espaces de conservation des documents de la bibliothèque (silo). Si vous désirez le consulter ultérieurement, nous vous invitons à prendre contact avec la bibliothèque. Il s’agit de :

Le rôle politique d'un chapitre cathédral [Article] : l'exercice de la juridiction séculière à Lyon, XII-XIVe siècles / Bruno Galland, 1989

Par ailleurs, sachez que le Guichet du Savoir a déjà répondu en 2004 à une question proche de ce sujet, que vous pouvez lire en ligne.
Cordialement,