Question d'origine :
Bonjour,
J’aimerai comprendre pourquoi Guignol est devenu si connu et à quel moment il est passé du statut de petite marionnette à un personnage universel.
Pourquoi est-il une image représentative de Lyon ?
Quelle est la première histoire écrite de Guignol ?
Merci,
Aurélie
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 10/02/2012 à 10h24
Nous retrouvons de nombreux passages associant Guignol aux Lyonnais. Ainsi dans le livre La Lyonnitude : dictionnaire historique et critique, un passage du chapitre intitulé "les symboles de la lyonnitude" précise : Guignol, le plus célèbre des Lyonnais, est un personnage mondialement connu. Guignol est un bon gone, un vrai fils de Lyon, ami de la liberté, à l’esprit rebelle, au parler franc et au gosier souvent sec.
Dans le Dictionnaire historique de Lyon voici une nouvelle identification du Lyonnais à Guignol :
Guignol est impulsif, parfois coléreux, mais il a le cœur sur la main. Il est naïf, mais pas niais et aime faire la fête. Il prend le parti du plus faible, défend l’opprimé, n’aime pas l’injustice. Il proclame bien haut ce que les Lyonnais pensent tout bas, et cela dérange. C’est ainsi que Guignol, bien au-delà de la marionnette, devient un symbole pour tout un peuple : c’est l’âme populaire et vivante de Lyon.
Dans Un "regroleur" dit Gnafron, un canut nommé... Guignol, Pierre-Emile Legrand publie dans le chapitre nommé "Guignol ou l’âme lyonnaise" un texte du Docteur Edmond Locard président des Amis de Lyon et de Guignol, dont voici certains extraits :
A côté de Guignol qui va jouer les grands premiers rôles, Mourguet statufie Gnafron au nez violacé….il leur joint Madelon, femme de Guignol…..Et voilà une troupe constituée. Elle représente avec une vérité émouvante les canuts d’il y a 170 ans….Tout bien pesé, le bourgeois de Lyon, vivant et actuel, ressemble passablement aux personnages de Mourguet. Essayons d’en établir le récolement, nous allons trouver qu’il s’applique presque indifféremment à l’honnête industriel ou commerçant qui opère sur les rives du Rhône et à la poupée symbolique. D’abord il est laborieux…..généreux…
Laurent Mourguet dote Guignol, dès le début, du costume des ouvriers lyonnais ou des portefaix des bas-ports de la fin du XVIIIème siècle lui donnant ainsi l’accent lyonnais de la même époque accentuant ainsi l’identification. De plus, Guignol utilise fréquemment des expressions lyonnaises.
Mourguet devient marionnettiste professionnel en 1804. Il utilise des canevas simples pour alimenter les premiers textes qu’il donne au public, comme cela se fait très souvent à cette époque. Les canevas sont connus par cœur : aucun texte écrit n’existe. La part de l’improvisation est importante ; les spectateurs invectivent souvent les comédiens, ce qui nécessite un sens de la répartie assez vif et spontané. A l’arrivée du Second empire, les autorités en place vont prendre ombrage de ces lieux où la morale semble mise à mal. Le 5 novembre 1852, un arrêté du préfet du Rhône réglemente « les crèches, théâtres à la Guignol et petits théâtres de société » en obligeant les responsables à soumettre les textes joués dans ces théâtres à l’approbation et au visa de l’autorité préfectorale. En fait, cette mesure aura une conséquence bénéfique pour la transmission des textes aux futures générations.
Le répertoire classique de Guignol possède plusieurs auteurs dont Victor-Napoléon Vuillerme-Dunand semble être le premier. Vous pourrez retrouver différents textes de cet auteur dans Théâtre lyonnais de Guignol de Louis Mourguet, Laurent Jacques, L. Josserand, V.N. Vuillerme-Durand.
Pour en savoir plus, vous pouvez :
- consulter de nombreux documents concernant Guignol à la Documentation Lyon et Rhône-Alpes située au 4ème étage de la Bibliothèque de la Part-Dieu,
- consulter Bon anniversaire Monsieur Guignol ! : le Point d’Actu réalisé en décembre 2007,
- emprunter le DVD : Guignol, deux cents ans de rire et de satire,
- ou vous rendre au Musée des marionnettes du monde.
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