Question d'origine :
Bonjour,
La Rue Juiverie dans le Vieux Lyon tient son nom de l'ancienne communauté juive qui s'était installé dans cette rue au moyen age et auraient été chassés par les riches commerçants qui souhaitaient s'y installer.
Voilà ce que j'ai pu trouver sur cette rue, en résumé, en faisait quelques recherches sur le sujet sur Internet.
Quand les juifs ont ils été chassés ? Qui a dirigé ces opérations ? Sur quels ordres ? En savont nous un peu plus sur l'avant ?
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 16/07/2012 à 08h02
Bonjour
La Bibliothèque municipale de Lyon (Part-Dieu) réouvrant ce jour après une fermeture exceptionnelle du 8 au 15 juillet 2012, nous répondrons à votre question dans les 72h à venir.
Merci de votre compréhension.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 17/07/2012 à 08h43
Bonjour,
Les ouvrages au sujet de la présence de la communauté juive à Lyon ne sont pas nombreux. Pourtant, l'importance de cette communauté au Moyen âge est visible dans les sources historiques. Remarquons cependant
C’est aussi bien sûr l’article
Dans le royaume burgonde, dont Lyon fait partie au Vème siècle, le roi Gondebaud met les juifs hors du droit commun : c’est la loi Gombette. Ils sont jugés par des magistrats spécifiques ; ce statut sera d’ailleurs l’une des causes de ressentiment contre eux. Pendant les siècles suivants, aux VIème et VIIème siècles, les évêques lyonnais prennent des dispositions interdisant les Juifs. En revanche, pendant le VIIIème siècle, la communauté juive cohabite avec les catholiques sans heurts à Lyon. Mais Agobard, évêque de la ville (IXème) reprend les accusations envers les juifs, le judaïsme étant présenté comme l’ennemi de la religion catholique. Dans une lettre (Judaïcis superstitionibus), il rappelle les jugements des Pères de l’Eglise condamnant les juifs. A cette époque, des conflits existent entre catholiques et juifs.
Dans la synthèse citée plus haut, on apprend que : « En 1245, le concile de Lyon cherche à restreindre les relations entre Chrétiens et Juifs ». Il interdit de confier une charge à un juif et les oblige à porter un signe distinctif sur leur vêtement. Philippe II de Savoie (archevêque de Lyon en 1246-1267) les expulse de la ville en 1250. Pour contribuer au commerce, ils sont autorisés à passer par la Lyon, mais ils doivent payer une taxe (douze deniers) ou bien recevoir un « soufflet » : une gifle (colla, en latin).
Dans le même temps, au XIIIème siècle, alors que les villes s’affranchissent du pouvoir des seigneurs et se constituent en consulat ou syndics (chartes de franchises), les seigneurs autour de Lyon accordent ou non droit de cité aux Juifs dans les règlements qu’ils mettent en place pour gérer la vie communale des bourgeois. A Villefranche-sur-Saône (charte de franchises de 1260), leur séjour y est interdit.
Dans
En 1364, une ordonnance de Charles V énonce que les Juifs doivent contribuer aux charges de la ville de Lyon ; ils sont donc présents au XIVème siècle.
A travers cette histoire, on suit une communauté qui a d’abord habité au pied de Fourvière : dans le quartier Saint-Paul, puis qui a été repoussée à Saint-Georges, et enfin dans la Presqu’île.
Citons à nouveau Quinze siècles de présence juive à Lyon : « […] Charles VI ordonne leur expulsion définitive du royaume en 1394. A Lyon, cette décision ne prendra effet qu’en 1420 ». Et pourtant dans le Lyonnais, les Juifs ne seront pas expulsés immédiatement. Car en 1395, le même roi ordonne par lettre appliquée à Lyon qu’il soit impossible de s’en prendre physiquement aux débiteurs des Juifs, ce qui signifie qu’ils sont encore présents. Et en 1409, il fait obligation aux Juifs de Lyon de porter une marque « quand ils iront par la ville ».
C’est donc en 1420 que l’on peut situer l’expulsion définitive des habitants juifs de Lyon vers la principauté indépendante de la Dombes et la province assez autonome du royaume de France qu’était le Dauphiné. Dans la charte de franchises accordée aux bourgeois de Trévoux (1300), Henri de Villars interdit aux Juifs de venir habiter dans la cité, mais cet article ne sera pas appliqué. Une communauté s’installe contre le paiement d’une taxe ; elle y exerce le métier de tireur d’or, savoir-faire prisé, près des tissages lyonnais.
Après leur expulsion en 1420, seuls les Marrans (Juifs d’Espagne convertis au Christianisme) fréquentent régulièrement la ville à l’occasion des foires. Le Consulat de la ville de Lyon protège ces marchands mais il les empêche de s’y installer, craignant la concurrence.
Seuls quelques marchands juifs de l’entourage d’Henri II (1519-1559), roi plus tolérant à l’égard des Juifs, sont autorisés à séjourner à Lyon. Ils ont des boutiques dans la maison dite Pynatel, en bord de Saône. Mais les plaintes des commerçants se font jour, et le Consulat ordonne leur expulsion.
En somme, ce sont des condamnations tout d'abord
En revanche il nous est impossible d’expliquer qui a concrètement procédé à la recherche des Juifs et à leur « chasse ». Laissons le soin aux historiens d'éclaircir ce point. Il est cependant probable que, rassemblés dans des rues attenantes, leur distinction ait été notoire. D’après ces recherches, il semble cependant qu’à Lyon, l’expulsion des Juifs n’ait pas eu lieu du jour au lendemain.
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