Question d'origine :
Dans le département du Lot, à côté de la petite ville de Livernon, se trouve un superbe menhir dont la pierre horizontale pèse + de 20 tonnes. ce menhir s'appelle "la pierre martine".
Je voudrais savoir pourquoi un tel nom.
D'autre part, a-t-on à l'heure actuelle des idées concernant le déplacement de telles roches, taillées à plusieurs centaines de mètres du lieu d'installation.
Comment étaient-elles transportées puis levées ?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 27/07/2012 à 12h42
Bonjour,
Nous aurions pu être en capacité de vous répondre plus exactement si nous avions été en possession des ouvrages Le dolmen de la Pierre Martine, Livernon (Lot) par Jean Clottes (1969) ou Dolmens et tumulus du Quercy par Jean-Pierre Lagasquie (1996). Aussi devons-nous nous contenter des renseignements trouvés sur internet, hypothèses qui ont pu, depuis, évoluer :
Dans Statistique du département du Lot, de 1831, Jacques Antoine Delpon écrit que nous laissons à décider si le nom de Pierre-Martine lui est venu du latin mars martis, ou des Gaulois marvith, ou du celto –scytique mawther. Nous nous bornerons à faire remarquer qu’un dolmen de la commune de Béduer est appelé de Pierre de Martigne.
Or ce ne sont pas là les seuls menhirs appelés Pierre Martine puisque l’article rédigé par M. Desailly, Le Menhir de Solre-le-Château et publié en 1924 dans la revue Bulletin de la Société préhistorique de France, rappelle que le menhir de Solre-le-château (nord) porte également cette dénomination ; celle-ci est peut-être liée au fait que ces pierres vénérées comme monument du passage de saint Martin sont apparemment des menhirs ou un monument druidique de l’espèce de ceux qui ont conservé le nom de Marte, Martot ou pierre Martine.
Les ouvrages indiqués ci-dessus pourront peut-être conforter ou non ces informations.
Comment alors ces pierres dont la table mesurant 7,10 m par 2,30 m par 0,55 m et pesant plus de 20 tonnes ont pu être transportées ?
Comme nous l’expliquions dans une réponse précédente apportée sur les menhirs la question du transport du bloc de pierre relève de l’archéologie expérimentale. En 1997, des archéologues ont expérimenté dans le cadre d’une opération organisée par le musée de Bougon (Deux Sèvres) un procédé fort simple permettant de déplacer une lourde charge sans la pousser, ni la tirer, ni même la toucher. Cette méthode avait été testée avec succès au Préhistosite de Ramioul (Belgique) : elle avait permis de couvrir une allée mégalithique expérimentale d’une dalle de 11 tonnes déplacée par une dizaine de personnes seulement.
Le dispositif consiste à faire tourner les rondins sur lesquels repose la dalle par un mouvement de manivelle, en les faisant pivoter à l’aide de barres de bois maintenues soit par des mortaises, soit par des cordes. La dalle de 32 tonnes fut déplacée par 10 personnes dans le sens de la pente, puis dans celui de la montée, le nombre optimal d’opérateurs étant de 20 à 25. Le même procédé peut s’appliquer à des masses encore plus importantes avec un nombre équivalent de participants .
Source : Dictionnaire de la Préhistoire.
Par ailleurs, l’ouvrage Les dolmens : sociétés néolithiques, pratiques funéraires : les sépultures collectives d'Europe occidentale relate diverses expérimentations et réflexions menées sur le transport des pierres au néolithique.
Concernant l’érection des dalles, l’auteur, Claude Masset (p. 88-89), explique que la mise en place des dalles de couverture sur des piliers verticaux, posant des problèmes un peu différents, aboutit à des conclusions du même ordre. On pouvait, par exemple, remorquer la dalle le long d’un plan incliné en pierres ou en terre réalisé à cet effet, procédé attesté tant dans l’Egypte ancienne qu’à Sumba en 1966 (…) La petite ville de Strakonice (…) utilisa délibérément à cet effet des moyens à la portée d’une population néolithique. Sous la direction du professeur Pavel Pavel fut construit un plan incliné qui n’était formé que de deux troncs de chêne, longs de dix mètres, soigneusement écorcés et enduits de graisse ; leur extrémité supérieure reposait à 3, mètres 90 de hauteur. A partir de là le linteau était remorqué à l’aide de cordes…
Un autre projet analogue utilisait un édifice formé de barres de bois posées à angles droit les unes des autres. On soulevait à l’aide de leviers, tour à tour, chacune des extrémités des blocs qu’on voulait hisser…
Pour localiser les documents portant sur Le dolmen de la Pierre Martine ou les dolmens en Quercy : catalogue Sudoc ; catalogue collectif de France.
Nous aurions pu être en capacité de vous répondre plus exactement si nous avions été en possession des ouvrages Le dolmen de la Pierre Martine, Livernon (Lot) par Jean Clottes (1969) ou Dolmens et tumulus du Quercy par Jean-Pierre Lagasquie (1996). Aussi devons-nous nous contenter des renseignements trouvés sur internet, hypothèses qui ont pu, depuis, évoluer :
Dans Statistique du département du Lot, de 1831, Jacques Antoine Delpon écrit que nous laissons à décider si le nom de Pierre-Martine lui est venu du latin mars martis, ou des Gaulois marvith, ou du celto –scytique mawther. Nous nous bornerons à faire remarquer qu’un dolmen de la commune de Béduer est appelé de Pierre de Martigne.
Or ce ne sont pas là les seuls menhirs appelés Pierre Martine puisque l’article rédigé par M. Desailly, Le Menhir de Solre-le-Château et publié en 1924 dans la revue Bulletin de la Société préhistorique de France, rappelle que le menhir de Solre-le-château (nord) porte également cette dénomination ; celle-ci est peut-être liée au fait que ces pierres vénérées comme monument du passage de saint Martin sont apparemment des menhirs ou un monument druidique de l’espèce de ceux qui ont conservé le nom de Marte, Martot ou pierre Martine.
Les ouvrages indiqués ci-dessus pourront peut-être conforter ou non ces informations.
Comme nous l’expliquions dans une réponse précédente apportée sur les menhirs la question du transport du bloc de pierre relève de l’archéologie expérimentale. En 1997, des archéologues ont expérimenté dans le cadre d’une opération organisée par le musée de Bougon (Deux Sèvres) un procédé fort simple permettant de déplacer une lourde charge sans la pousser, ni la tirer, ni même la toucher. Cette méthode avait été testée avec succès au Préhistosite de Ramioul (Belgique) : elle avait permis de couvrir une allée mégalithique expérimentale d’une dalle de 11 tonnes déplacée par une dizaine de personnes seulement.
Le dispositif consiste à faire tourner les rondins sur lesquels repose la dalle par un mouvement de manivelle, en les faisant pivoter à l’aide de barres de bois maintenues soit par des mortaises, soit par des cordes. La dalle de 32 tonnes fut déplacée par 10 personnes dans le sens de la pente, puis dans celui de la montée, le nombre optimal d’opérateurs étant de 20 à 25. Le même procédé peut s’appliquer à des masses encore plus importantes avec un nombre équivalent de participants .
Source : Dictionnaire de la Préhistoire.
Par ailleurs, l’ouvrage Les dolmens : sociétés néolithiques, pratiques funéraires : les sépultures collectives d'Europe occidentale relate diverses expérimentations et réflexions menées sur le transport des pierres au néolithique.
Concernant l’érection des dalles, l’auteur, Claude Masset (p. 88-89), explique que la mise en place des dalles de couverture sur des piliers verticaux, posant des problèmes un peu différents, aboutit à des conclusions du même ordre. On pouvait, par exemple, remorquer la dalle le long d’un plan incliné en pierres ou en terre réalisé à cet effet, procédé attesté tant dans l’Egypte ancienne qu’à Sumba en 1966 (…) La petite ville de Strakonice (…) utilisa délibérément à cet effet des moyens à la portée d’une population néolithique. Sous la direction du professeur Pavel Pavel fut construit un plan incliné qui n’était formé que de deux troncs de chêne, longs de dix mètres, soigneusement écorcés et enduits de graisse ; leur extrémité supérieure reposait à 3, mètres 90 de hauteur. A partir de là le linteau était remorqué à l’aide de cordes…
Un autre projet analogue utilisait un édifice formé de barres de bois posées à angles droit les unes des autres. On soulevait à l’aide de leviers, tour à tour, chacune des extrémités des blocs qu’on voulait hisser…
Pour localiser les documents portant sur Le dolmen de la Pierre Martine ou les dolmens en Quercy : catalogue Sudoc ; catalogue collectif de France.
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