Question d'origine :
bonjour cher guichet,
Je souhaite savoir d'ou vient la cravate du costume des hommes dans sa forme actuelle? Depuis quand le costume veste pantalon chemise cravate est il devenu l'uniforme de l'homme quand il travaille (bussiness) ou se marie?
Merci
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 05/12/2012 à 09h58
Bonjour,
Commençons par vous répondre sur la cravate en reprenant les informations divulguées sur le site lecravatier.com :
Les Origines de la cravate
On lit ou entend encore souvent que le mot cravate est une transformation du mot "Croate", en référence aux mercenaires (photo) du même pays employés par Louis XIII au 17éme siècle. Ceux-ci avaient pour habitude de porter un foulard noué autour du cou. En réalité, on trouve des traces du mot cravate dès le 14ème siècle, et cela aussi bien en France qu'en Italie, notamment dans les écrits de l'auteur Eustache Deschamps.
Cela dit, « croate » en croate s'écrit Hrvat, avec une prononciation très proche du cravate actuel. Il n'est donc pas du tout exclu que le port de cet accessoire a été remis au goût du jour par les fameux soldats croates du roi.
L'Expansion de la cravate en Europe
Cependant, la mode du port de la cravate en Europe semble bien débuter au 17éme siècle. Elle commence alors à remplacer les jabots de dentelle qui eux-mêmes avaient supplanté les fraises, plus encombrantes et certainement moins confortables. La cravate est alors généralement une large bande de coton ou de lin, décorée de dentelle. Cette bande est enroulée autour du cou et nouée sur le devant en laissant pendre les 2 extrémités.
Sous Louis XIV, on commence à agrémenter ce nœud de rubans multicolores. C'est également le Roi Soleil qui crée la "fonction" de "Cravatier". Celui-ci dépend du "Grand Maître de la Garde Robe" dont la charge a été créée en 1669. Le Cravatier appartient donc aux services de la chambre du roi et a le statut d'écuyer. Sa fonction est alors de choisir et d'ajuster la cravate du roi, mais également les boutons de manchettes et les diamants. Aujourd'hui un cravatier désigne généralement un fabricant ou une boutique de cravates. Pour la petite histoire, le mot cravatier ne se trouve d'ailleurs pas dans le dictionnaire!
Vers la fin du 17éme, c'est au tour de la cravate dite Steinkerque de faire son entrée. Elle est apparue lors de la bataille des Flandres du même nom. C'est une cravate au nœud simple dont on passe l'un des pans dans la boutonnière. Celle-ci disparaît au début du XVIIIème pour faire place à de nouvelles modes, notamment le "stock". Cette dernière est modifiée vers la fin du XVIIIème par l'ajout d'un ruban noir entourant le cou et maintenant les cheveux derrière la tête. Cette cravate est la plus connue de ce siècle, et on la retrouve d'ailleurs dans bon nombre de reconstitutions historiques de l'époque.
L'Apogée, du 19éme au 21éme siécle.
Malgré quelques débats houleux sur la place sociale de cet accessoire, la révolution française ne viendra pas à bout de la cravate, bien au contraire.
Alors que les Français s'essaient à une cravate très bouffante, dite "à la Garat", du nom du comédien l'ayant popularisé, les Anglais ne jurent que par la cravate blanche aux nœuds complexes, à l'instar de Brummel, grand dandy de son époque. Ce type de cravate, mais de couleur noire, devient alors à la mode en France.
Peu de temps après, face à la difficulté de nouer ce genre d'accessoire (la plupart étant d'ailleurs vendu déjà monté!), apparaît la cravate "Régate" (photo) qui est véritablement l'ancêtre de notre cravate actuelle. C'est d'ailleurs au même moment qu'apparaît le nœud papillon moderne. Lecravatier new-yorkais Langdorf aura l'idée en 1924 de la couper en diagonale et de l'assembler en 3 parties (voir fabrication) pour en simplifier l'usage. Une invention de taille qui viendra donner à la cravate son aspect actuel...
De plus amples précisions son apportées par François Chaille dans L'ABCdaire de la cravate qui confirme que c’est à partir du XIXe siècle que la cravate connut son âge d’or. Certes, pour els bourgeois els plus raides le stock existait toujours, mais à ses côtés fleurissaient des quantités de cravates plus gracieuses, aux formes les plus bouffantes, aux nœuds les plus variés. De nombreux traités de cravatologie parurent alors (…) Il fallut attendre les nouveaux modes de vie engendrés par al révolution industrielle, et l’émergence d’une classe moyenne astreinte à la vie de bureau, pour que celle-ci voie el jour. D’abord sous la forme de régate dans les années 1860, puis vers 1925 telle que nous la connaissons ….
Le costume appelé aussi complet, complet-veston, costume, veston-cravate ou plus familièrement costard connaît un développement similaire à celui- de la cravate et l’ère industrielle c’est employée à démocratiser les innovations de la bourgeoisie. La silhouette masculine s'est stabilisée. L'homme a opté pour l'uniforme de la modernité. Oubliant la parure, il s'est enfermé dans un sombre complet-veston qui ne variera plus que dans le détail.
L’article « complet » sur Wikipedia explique que le costume masculin, pourtant jadis très ornementé, a commencé à se simplifier en Grande-Bretagne dès le XVIIe siècle. C'est en 1855, que pour la première fois un homme (Édouard VII du Royaume-Uni) porte un costume complet d'une même étoffe1.
Le costume évolue par la suite pour devenir plus fonctionnel, notamment du fait du sport, la redingote est remplacée par le veston droit. Dans les années 1930 s'opposent principalement deux tendances: le costume américain à veste longue et épaules larges et le costume anglais à à veste cintrée près du corps
Port des deux types de costume
Le costume croisé a été fort en vogue dans les années 1930 jusqu'à la fin de la deuxième moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, il est encore porté mais représente l'aspect plutôt rétro du complet contrairement au costume droit qui est encore actuellement le plus porté à partir des années 1950 jusqu'à son port le plus marqué dans les années 1990.
Une raison du choix entre les deux grands types du complet serait que le costume droit irait mieux par sa coupe aux personnes à la corpulence plutôt fine, tandis que le costume croisé est plutôt réservé à celles plus corpulentes.
Cependant, bien qu'il y ait un fond de logique dans cette explication par la différence de coupe dans la largeur et par le fait que les deux types ne conviennent pas à tous, il existe assez de tailles pour chaque type qui conviendraient dans les différentes boutiques de prêt-à-porter pour ceux qui ont de l'embonpoint ou pas, ou encore sur mesure chez un tailleur.
Pour compléter ces premières informations, nous vous conseillons les lectures suivantes :
* Histoire de la coquetterie masculine / Jean-Claude Bologne, 2011.
* La mode / Marie-Christine Natta, 1996.
* Une réponse du Guichet du Savoir apportée sur entreprises et codes vestimentaires
Commençons par vous répondre sur la cravate en reprenant les informations divulguées sur le site lecravatier.com :
On lit ou entend encore souvent que le mot cravate est une transformation du mot "Croate", en référence aux mercenaires (photo) du même pays employés par Louis XIII au 17éme siècle. Ceux-ci avaient pour habitude de porter un foulard noué autour du cou. En réalité, on trouve des traces du mot cravate dès le 14ème siècle, et cela aussi bien en France qu'en Italie, notamment dans les écrits de l'auteur Eustache Deschamps.
Cela dit, « croate » en croate s'écrit Hrvat, avec une prononciation très proche du cravate actuel. Il n'est donc pas du tout exclu que le port de cet accessoire a été remis au goût du jour par les fameux soldats croates du roi.
Cependant, la mode du port de la cravate en Europe semble bien débuter au 17éme siècle. Elle commence alors à remplacer les jabots de dentelle qui eux-mêmes avaient supplanté les fraises, plus encombrantes et certainement moins confortables. La cravate est alors généralement une large bande de coton ou de lin, décorée de dentelle. Cette bande est enroulée autour du cou et nouée sur le devant en laissant pendre les 2 extrémités.
Sous Louis XIV, on commence à agrémenter ce nœud de rubans multicolores. C'est également le Roi Soleil qui crée la "fonction" de "Cravatier". Celui-ci dépend du "Grand Maître de la Garde Robe" dont la charge a été créée en 1669. Le Cravatier appartient donc aux services de la chambre du roi et a le statut d'écuyer. Sa fonction est alors de choisir et d'ajuster la cravate du roi, mais également les boutons de manchettes et les diamants. Aujourd'hui un cravatier désigne généralement un fabricant ou une boutique de cravates. Pour la petite histoire, le mot cravatier ne se trouve d'ailleurs pas dans le dictionnaire!
Vers la fin du 17éme, c'est au tour de la cravate dite Steinkerque de faire son entrée. Elle est apparue lors de la bataille des Flandres du même nom. C'est une cravate au nœud simple dont on passe l'un des pans dans la boutonnière. Celle-ci disparaît au début du XVIIIème pour faire place à de nouvelles modes, notamment le "stock". Cette dernière est modifiée vers la fin du XVIIIème par l'ajout d'un ruban noir entourant le cou et maintenant les cheveux derrière la tête. Cette cravate est la plus connue de ce siècle, et on la retrouve d'ailleurs dans bon nombre de reconstitutions historiques de l'époque.
Malgré quelques débats houleux sur la place sociale de cet accessoire, la révolution française ne viendra pas à bout de la cravate, bien au contraire.
Alors que les Français s'essaient à une cravate très bouffante, dite "à la Garat", du nom du comédien l'ayant popularisé, les Anglais ne jurent que par la cravate blanche aux nœuds complexes, à l'instar de Brummel, grand dandy de son époque. Ce type de cravate, mais de couleur noire, devient alors à la mode en France.
Peu de temps après, face à la difficulté de nouer ce genre d'accessoire (la plupart étant d'ailleurs vendu déjà monté!), apparaît la cravate "Régate" (photo) qui est véritablement l'ancêtre de notre cravate actuelle. C'est d'ailleurs au même moment qu'apparaît le nœud papillon moderne. Lecravatier new-yorkais Langdorf aura l'idée en 1924 de la couper en diagonale et de l'assembler en 3 parties (voir fabrication) pour en simplifier l'usage. Une invention de taille qui viendra donner à la cravate son aspect actuel...
De plus amples précisions son apportées par François Chaille dans L'ABCdaire de la cravate qui confirme que c’est à partir du XIXe siècle que la cravate connut son âge d’or. Certes, pour els bourgeois els plus raides le stock existait toujours, mais à ses côtés fleurissaient des quantités de cravates plus gracieuses, aux formes les plus bouffantes, aux nœuds les plus variés. De nombreux traités de cravatologie parurent alors (…) Il fallut attendre les nouveaux modes de vie engendrés par al révolution industrielle, et l’émergence d’une classe moyenne astreinte à la vie de bureau, pour que celle-ci voie el jour. D’abord sous la forme de régate dans les années 1860, puis vers 1925 telle que nous la connaissons ….
Le costume appelé aussi complet, complet-veston, costume, veston-cravate ou plus familièrement costard connaît un développement similaire à celui- de la cravate et l’ère industrielle c’est employée à démocratiser les innovations de la bourgeoisie. La silhouette masculine s'est stabilisée. L'homme a opté pour l'uniforme de la modernité. Oubliant la parure, il s'est enfermé dans un sombre complet-veston qui ne variera plus que dans le détail.
L’article « complet » sur Wikipedia explique que le costume masculin, pourtant jadis très ornementé, a commencé à se simplifier en Grande-Bretagne dès le XVIIe siècle. C'est en 1855, que pour la première fois un homme (Édouard VII du Royaume-Uni) porte un costume complet d'une même étoffe1.
Le costume évolue par la suite pour devenir plus fonctionnel, notamment du fait du sport, la redingote est remplacée par le veston droit. Dans les années 1930 s'opposent principalement deux tendances: le costume américain à veste longue et épaules larges et le costume anglais à à veste cintrée près du corps
Le costume croisé a été fort en vogue dans les années 1930 jusqu'à la fin de la deuxième moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, il est encore porté mais représente l'aspect plutôt rétro du complet contrairement au costume droit qui est encore actuellement le plus porté à partir des années 1950 jusqu'à son port le plus marqué dans les années 1990.
Une raison du choix entre les deux grands types du complet serait que le costume droit irait mieux par sa coupe aux personnes à la corpulence plutôt fine, tandis que le costume croisé est plutôt réservé à celles plus corpulentes.
Cependant, bien qu'il y ait un fond de logique dans cette explication par la différence de coupe dans la largeur et par le fait que les deux types ne conviennent pas à tous, il existe assez de tailles pour chaque type qui conviendraient dans les différentes boutiques de prêt-à-porter pour ceux qui ont de l'embonpoint ou pas, ou encore sur mesure chez un tailleur.
Pour compléter ces premières informations, nous vous conseillons les lectures suivantes :
* Histoire de la coquetterie masculine / Jean-Claude Bologne, 2011.
* La mode / Marie-Christine Natta, 1996.
* Une réponse du Guichet du Savoir apportée sur entreprises et codes vestimentaires
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