Question d'origine :
Bonsoir, j'aimerais savoir si Bruno Bettelheim a été influencé par Anna Freud ou Mélanie Klein. Etait il plus du côté de l'une ou de l'autre ? Merci de votre aide. Bonne soirée.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 16/03/2013 à 14h18
Bonjour,
Quelques indications biographiques nous sont fournies par l’articleBruno Bettelheim du Dictionnaire international de la psychanalyse « Psychanalyste et éducateur, Bruno Bettelheim est né à Vienne le 28 août 1903 et mort le 13 mars 1990 à Silver Spring (Etats-Unis).» (…) Contraint d’abandonner ses études à la mort de son père, il soutiendra sa thèse de philosophie en 1938. « Son directeur de thèse est le célèbre Karl Bühler, directeur de l’Institut de psychologie et pionnier de la Sprachtheorie (théorie du langage).» Il épouse en 1930 une institutrice disciple d’Anna Freud. Lui-même entreprendra une analyse en 1936 avec Richard Sterba, qui abandonnera ses patients au moment de l’Anschluss et choisira l’exil. Déporté à Dachau (1938) puis à Buchenwald il « met à profit » son internement (si l’on peut dire) pour partager ses observations avec son codétenu Ernst Federn, futur psychanalyste.
Après sa libération et son exil aux Etats-Unis, il enseigne l’histoire de l’art, la littérature et la psychologie. Son article sur le « Comportement individuel et de masse dans les situations extrêmes » publié en 1943 est qualifié d’annafreudien par l’auteur de cette notice (Nina Sutton), car faisant référence au concept d’« identification avec l’agresseur ».
Il dirigera l’Institut orthogénique de Chicago, où les enfants, isolés des pressions extérieures, dont celles des parents, jouissent d’autonomie, même dans le repliement sur soi. Son action, d’abord encensée dans les années 70-80, sera soumise à de fortes critiques après sa mort en 1990, notamment après la parution deBruno Bettelheim ou la fabrication d’un mythe . Voir cet article de Libération paru lors de la publication de la traduction en français de cet ouvrage.
Pour leGrand dictionnaire de la psychologie aux éditions Larousse, « Ses méthodes se réfèrent à S. Freud, à A. Aichhorn et surtout à E. Erikson, promoteur du « principe de la sécurité fondamentale ». Bettelheim se rattache aussi au courant de l’egopsychologie. » (p. 98).
La dimension « éducative » de la psychanalyse selon Anna Freud a incité certains à lui trouver des proximités avec l’egopsychologie, conçue comme système de réadaptation et de réinsertion du sujet dans une société, comme le soulignecet article de l’Encyclopaedia Universalis, lisible dans son intégralité dans les locaux de la BM de Lyon.
Sur l’opposition théoriqueAnna Freud / Mélanie Klein , voir l’article consacré à Mélanie Klein rédigé par Jean-Bertrand PONTALIS « KLEIN MELANIE - (1882-1960) », Encyclopædia Universalis en ligne : « Freud avait découvert la névrose infantile, on pouvait s'attaquer maintenant directement à la névrose de l'enfant. Elle voyait là – partageant en cela l'illusion, commune dans les années vingt, du pouvoir prophylactique de la psychanalyse – une tâche essentielle, mais qui n'était réalisable qu'au prix d'un certain nombre d'aménagements. »
« Pour Anna Freud, il s'agit en fin de compte de faire rejoindre à l'enfant – être négatif et dépendant – la pleine positivité, l'autonomie supposée de l'adulte, alors que Melanie Klein vise d'abord à dévoiler chez l'enfant une réalité psychique et à y mesurer le savoir adulte. »
Ou cet autre article,L’histoire malheureuse de l’enfant dans la psychanalyse, d'Anastasia Nakov paru dans le Journal de la psychanalyse de l'enfant
2011/1 (Vol. 1) et lisible en ligne dans nos locaux sur le site deCairn :
« Alors que Freud étudie l’enfant à partir de la psychanalyse de l’adulte,Melanie Klein étudie l’enfant par accès direct à sa structure psychique et à ses conflits inconscients. Elle va au-delà de l’amnésie infantile, limite atteinte par Freud, ce que beaucoup d’analystes vivent comme une transgression et beaucoup ne le lui pardonnent pas. Certains lui reprochent d’être à la recherche de l’inconscient originel et du point de sa naissance. En réalité, ils oublient de noter que son désaccord avec Freud se situe au niveau d’un décalage dans le temps des processus.
Dès le début de son travail,Melanie Klein fait preuve d’une extrême sensibilité quant à l’intensité de l’angoisse consciente et inconsciente des enfants, comme de leur agressivité, dont elle souligne l’origine défensive. Progressivement, elle aménage un cadre spécifique pour l’analyse du jeune enfant, précisant notamment le cadre matériel de la séance. Dans le choix et l’aménagement de ce cadre, le choix des objets et en particulier des objets de petite taille est très important et fait dire à Winnicott qu’il s’agit du « progrès le plus marquant » de l’aménagement technique. Hanna Segal écrit à son propos : « Freud découvre chez l’adulte l’enfant refoulé, Melanie Klein découvre chez l’enfant ce qui était déjà refoulé, à savoir le nourrisson. »
Plus loin : « Une personnalité beaucoup plus contestée est celle deBruno Bettelheim , un des auteurs les plus en vogue auprès du public français après la seconde Guerre mondiale. Ses postulats dans le traitement des psychoses infantiles reposent sur les théories psychanalytiques dans le sillage d’ Anna Freud , l’élaboration de la vie des camps de concentration et des situations extrêmes. Il est influencé en troisième lieu par ses préoccupations sociales et sa lutte contre les institutions psychiatriques traditionnelles. Tout en ayant exclu les parents, il souligne que toutes les mères et pas seulement les mères d’enfants autistes ont des intentions destructrices à côté de leurs intentions aimantes… ainsi que tous les pères. Ce n’est pas l’attitude maternelle qui produit l’autisme, mais la réaction spontanée de l’enfant à cette attitude. (…) Mais alors que les États-Unis s’attachent à développer essentiellement la théorisation annafreudienne , les psychanalystes d’Amérique du Sud et en particulier ceux d’Argentine développent les idées de Melanie Klein ».
Quelques indications biographiques nous sont fournies par l’article
Après sa libération et son exil aux Etats-Unis, il enseigne l’histoire de l’art, la littérature et la psychologie. Son article sur le « Comportement individuel et de masse dans les situations extrêmes » publié en 1943 est qualifié d’
Il dirigera l’Institut orthogénique de Chicago, où les enfants, isolés des pressions extérieures, dont celles des parents, jouissent d’autonomie, même dans le repliement sur soi. Son action, d’abord encensée dans les années 70-80, sera soumise à de fortes critiques après sa mort en 1990, notamment après la parution de
Pour le
La dimension « éducative » de la psychanalyse selon Anna Freud a incité certains à lui trouver des proximités avec l’egopsychologie, conçue comme système de réadaptation et de réinsertion du sujet dans une société, comme le souligne
Sur l’opposition théorique
« Pour Anna Freud, il s'agit en fin de compte de faire rejoindre à l'enfant – être négatif et dépendant – la pleine positivité, l'autonomie supposée de l'adulte, alors que Melanie Klein vise d'abord à dévoiler chez l'enfant une réalité psychique et à y mesurer le savoir adulte. »
Ou cet autre article,
2011/1 (Vol. 1) et lisible en ligne dans nos locaux sur le site de
« Alors que Freud étudie l’enfant à partir de la psychanalyse de l’adulte,
Dès le début de son travail,
Plus loin : « Une personnalité beaucoup plus contestée est celle de
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