Question d'origine :
Bonjour à tous,
J'aimerais savoir s'il existe des données historiques sur l'opéra et la ségrégation raciale... par exemple : le chant lyrique a -t-il été réservé aux blancs ? quand, où, comment, etc.
Merci encore, bien à vous, F.M.
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/04/2013 à 13h33
Bonjour,
Historiquement, l'art lyrique s'est d'abord développé en Europe. Vous en trouverez un petit historique sur Wikipedia.
C'est apparemment au XXe siècle que les premiers noirs ont commencé à percer dans ce milieu conservateur.
En voici quelques exemples :
Marian Anderson, est considérée comme la première chanteuse lyrique noire américaine (1902-1993)
On la découvre ici, dans cette archive qui date de 1944, alors que le monde entier est encore plongé dans la Seconde Guerre mondiale, chantant l'Ave Maria de Schubert comme pour nous consoler de cette immense tragédie. A l'époque, la cantatrice a déjà 42 ans, mais il lui faudra encore attendre scandaleusement une dizaine d'années avant de pouvoir enfin, faire ses débuts au Metropolitan Opera de New York. C'était le 7 janvier 1955, elle avait 53 ans et n'y resta qu'un an...
On imagine aujourd'hui les difficultés que cette femme noire, née à Philadelphie dans une famille très pauvre, a dû surmonter.
source : Hommage à Marian Anderson, la première chanteuse noire d’Opéra (1902-1993) / Blog jazzthierry
Dans la foulée de Marian Anderson, vont suivre des chanteuses qui marqueront à jamais de leur empreinte vocale l’interprétation des ouvrages clés du répertoire de Verdi ou de Puccini. Par la beauté unique de leurs timbres, par l’appropriation de rôles difficiles comme Aïda ou Tosca, où elles étaient attendues au tournant par la critique, par leur côté glamour et leur énergie, Léontyne Price, Grace Bumbry et Shirley Verrett ont littéralement décoiffé le milieu conservateur de l’opéra. Les plus grands chefs comme Karajan ou Solti ont engagé ces voix qui figurent au panthéon du bel canto et des disques essentiels du XXè siècle.
source : Afiavi
Nous pouvons ajouter à cette liste Jessy Norman, Kathleen Battle ou Martina Arroyo.
Par ailleurs, cet article intitulé "Des Noirs percent dans l'opéra en Afrique du Sud... et s'expatrient" du magazine l'Express explique :
L'arrivée de voix d'opéra noires sur la scène internationale, plus de cinquante ans après les débuts de la soprano afrikaner Mimi Coertse à l'opéra de Vienne, n'est selon les experts pas due à une soudaine effusion de nouveaux talents. Maisla fin de l'apartheid a donné sa chance aux plus doués, qui autrefois n'auraient jamais pu percer .
[…]
"Autrefois, les gens (de couleur) n'étaient même pas autorisés à monter sur scène. C'est pourquoi on a l'impression d'assister à une explosion", relativise Mme Davids, qui note que "les choses se sont soudain ouvertes, et ils ont commencé à réaliser qu'ils pouvaient faire carrière".
"Ces chanteurs ont toujours été là, mais ils ont toujours été ignorés . C'est dommage, parce que beaucoup de merveilleux talents ont ainsi disparu", regrette-t-elle.
Mais les chanteurs doivent courir les cachets à l'étranger.
L'opéra est le plus souvent perçu comme élitiste en Afrique du Sud, un divertissement "Vieille Europe" pour Blancs fortunés . Et seul Le Cap entretient une compagnie régulière.
"C'est triste. Il n'y a pas assez de compagnies en Afrique du Sud. Pour gagner réellement sa vie comme chanteur d'opéra, il faut aller en Europe ou aux Etats-Unis", soupire la directrice financière de l'opéra du Cap, Elise Brunelle.
Nous vous conseillons de consulter les travaux d'Emmanuel Pedler, sociologue français qui a consacré des travaux aux publics de l'opéra et des festivals, en collaboration avec Emmanuel Ethis et notamment ses travaux publiés dans l'ouvrage intitulé Entendre l'opéra : une sociologie du théâtre lyrique.
Analyse sociologique et historique de l'opéra et du théâtre lyrique pour montrer les enjeux politiques, culturels et sociaux dont ils font l'objet.
Bibliographie complémentaire :
- La pratique de l'opéra en Afrique d'André Mbeng
- Idéologies de l'Opéra / Salazar, Philippe-Joseph
Nous vous conseillons par ailleurs de poser votre question à la Cité de la musique qui dispose d'une documentation fournie et qui pourra peut-être vous proposer des documents portant plus précisément sur votre sujet d'étude.
Historiquement, l'art lyrique s'est d'abord développé en Europe. Vous en trouverez un petit historique sur Wikipedia.
C'est apparemment au XXe siècle que les premiers noirs ont commencé à percer dans ce milieu conservateur.
En voici quelques exemples :
Marian Anderson, est considérée comme la première chanteuse lyrique noire américaine (1902-1993)
On la découvre ici, dans cette archive qui date de 1944, alors que le monde entier est encore plongé dans la Seconde Guerre mondiale, chantant l'Ave Maria de Schubert comme pour nous consoler de cette immense tragédie. A l'époque, la cantatrice a déjà 42 ans, mais il lui faudra encore attendre scandaleusement une dizaine d'années avant de pouvoir enfin, faire ses débuts au Metropolitan Opera de New York. C'était le 7 janvier 1955, elle avait 53 ans et n'y resta qu'un an...
On imagine aujourd'hui les difficultés que cette femme noire, née à Philadelphie dans une famille très pauvre, a dû surmonter.
source : Hommage à Marian Anderson, la première chanteuse noire d’Opéra (1902-1993) / Blog jazzthierry
Dans la foulée de Marian Anderson, vont suivre des chanteuses qui marqueront à jamais de leur empreinte vocale l’interprétation des ouvrages clés du répertoire de Verdi ou de Puccini. Par la beauté unique de leurs timbres, par l’appropriation de rôles difficiles comme Aïda ou Tosca, où elles étaient attendues au tournant par la critique, par leur côté glamour et leur énergie, Léontyne Price, Grace Bumbry et Shirley Verrett ont littéralement décoiffé le milieu conservateur de l’opéra. Les plus grands chefs comme Karajan ou Solti ont engagé ces voix qui figurent au panthéon du bel canto et des disques essentiels du XXè siècle.
source : Afiavi
Nous pouvons ajouter à cette liste Jessy Norman, Kathleen Battle ou Martina Arroyo.
Par ailleurs, cet article intitulé "Des Noirs percent dans l'opéra en Afrique du Sud... et s'expatrient" du magazine l'Express explique :
L'arrivée de voix d'opéra noires sur la scène internationale, plus de cinquante ans après les débuts de la soprano afrikaner Mimi Coertse à l'opéra de Vienne, n'est selon les experts pas due à une soudaine effusion de nouveaux talents. Mais
[…]
"Autrefois, les gens (de couleur) n'étaient même pas autorisés à monter sur scène. C'est pourquoi on a l'impression d'assister à une explosion", relativise Mme Davids, qui note que "les choses se sont soudain ouvertes, et ils ont commencé à réaliser qu'ils pouvaient faire carrière".
"
Mais les chanteurs doivent courir les cachets à l'étranger.
"C'est triste. Il n'y a pas assez de compagnies en Afrique du Sud. Pour gagner réellement sa vie comme chanteur d'opéra, il faut aller en Europe ou aux Etats-Unis", soupire la directrice financière de l'opéra du Cap, Elise Brunelle.
Nous vous conseillons de consulter les travaux d'Emmanuel Pedler, sociologue français qui a consacré des travaux aux publics de l'opéra et des festivals, en collaboration avec Emmanuel Ethis et notamment ses travaux publiés dans l'ouvrage intitulé Entendre l'opéra : une sociologie du théâtre lyrique.
Analyse sociologique et historique de l'opéra et du théâtre lyrique pour montrer les enjeux politiques, culturels et sociaux dont ils font l'objet.
Bibliographie complémentaire :
- La pratique de l'opéra en Afrique d'André Mbeng
- Idéologies de l'Opéra / Salazar, Philippe-Joseph
Nous vous conseillons par ailleurs de poser votre question à la Cité de la musique qui dispose d'une documentation fournie et qui pourra peut-être vous proposer des documents portant plus précisément sur votre sujet d'étude.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter