Suppression des quatrièmes loges du Grand Théâtre en 1821
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 23/10/2013 à 13h05
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Question d'origine :
Bonjour,
J'ai une information, comme quoi, en avril 1821, au Grand Théâtre de Lyon, les quatrièmes loges grillées du Grand-Théâtre ont été supprimées et que cette suppression a été faite dans l'intérêt des mœurs.
1 - Pourriez-vous m'en dire plus quant à cette suppression ?
2 - Que veut dire "les loges grillées ?"
Merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 25/10/2013 à 17h00
Bonjour,
On peut en effet lire dans Le Journal de Lyon et du Midi du samedi 21 avril 1821 : On vient de supprimer les quatrièmes loges grillées du Grand-Théâtre. Nous présumons que cette suppression a été faite dans l'intérêt des mœurs.
Le Grand Théâtre est détruit en 1827 ; jusqu’à la fin de sa réhabilitation en 1831, les spectacles se dérouleront dans un théâtre provisoire construit place des Terreaux. A l’occasion du début de ces travaux, on peut lire à nouveau dans la presse une références à ces loges grillées ; Le Précurseur du lundi 05 février 1827 brosse un rapide historique de la salle de spectacle conçue par Soufflot ; y est évoqué l’existence de ces « loges grillées, placées sur l’avant-scène, […] masquées dans toute la hauteur par un panneau décoré de trophées de musique. » La suite de l’article laisse supposer la disparition de ces loges.
Le dictionnaire de l’Académie française (dernière édition de 1932) donne la définition suivante :
Loge ou baignoire grillée, Loge de théâtre garnie d'une grille qui en ferme l'ouverture du côté de la salle.
On peut alors supposer que ces grilles permettaient à certains de dissimuler aux yeux de la salle des activités contraire à « l'intérêt des mœurs ».
Dans un article du journal de Lyon daté du Samedi 21 décembre 1811 consacré aux théâtres lyonnais (cf. La Petite ville de 150000 âmes) on lit qu’à l’époque « les femmes de conduites équivoques » étaient exclues des premières loges. L’article s’attarde sur les conséquences malheureuses de cette « inquisition du parterre ». Les femmes non mariées, reléguées dans la salle sont l’objet de quolibets de jeunes gens éconduits qui se vengent du haut des loges. L’auteur déplore les excès des contrôleurs de moral qui voudrait étendre leur juridiction « des premières loges aux secondes, voire même au quatrième grillées, où [ils] pourraient trouver plus à gloser qu’aux premières. » Un sous entendu à propos de ces loges grillées qui va dans le sens de nos suppositions…
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