Question d'origine :
Bonjour,
J'ai des recherches à faire sur l'artiste Franz Wilhelm Seiwert. Pourriez-vous m'aider à trouver des oeuvres, documentations, images? Merci d'avance!
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 08/11/2013 à 15h23
Nous avons initié votre recherche à partir des documents papier que nous possédons. Vous aurez ensuite à poursuivre cette quête, selon vos besoins, en vous servant des bibliographies contenues dans les ouvrages cités.
Dictionnaire critique et documentaire des peintres sculpteurs dessinateurs et graveurs / E. Bénézit, éd. 1999
Né le 9 mars 1894 à Cologne (Rhénanie-Westphalie). Mort le 3juillet1933 à Cologne. XXe siècle. Allemand.
Après avoir étudié à l'École des Arts appliqués de Cologne, il a débuté comme architecte. Il commença à peindre à la suite de sa prise de conscience de l'apport de Van Gogh, Gauguin et Picasso. Il collabora à diverses revues d'avant-garde : Die Aktion de Berlin ; le Worker'sDreadnought de Londres ; le Liberator de Chicago ; Sept Arts de Bruxelles ; au Bulletin D de Max Ernst et J. T. Baargeld édité à Cologne en novembre 1919 à l'occasion d'une exposition Dada au Kunstverein à laquelle finalement il refusa de participer à la dernière minute, considérant Dada « comme une entreprise bourgeoise ». La même année, il se retrouvait avec Heinrich Hoerle, J. T. Baargeld, Max Ernst, Otto Freudlich, co-rédacteur du journal communiste Der Ventilator, qui fut rapidement interdit par les troupes anglaises d'occupation de la Rhénanie. Toujours cette même année, il fonda avec Heinrich Hoerle le groupe Stupid, en marge du mouvement officiel Dada, collaborant à la revue du même titre. En 1922, au moment où Dada établit des contacts avec les constructivistes, il participa à Düsseldorf au Congrès des artistes de progrès qui réunit Hans Richter, Raoul Hausmann, Hannah Höch, Otto Freudlich, El Lissitzki, Stanislas Kubicki et RuggeroVasari. En 1927, il rencontra en France Herbin et Brancusi. Il fonda, en 1929, à Düsseldorf, et une nouvelle fois avec Heinrich Hoerle, le Gruppe Progressiven Künstler.
Défenseur des thèses marxistes, observateur attentif des rapports de l'homme à la machine - celle-ci devant demeurer soumise au premier- ses premières œuvres étaient influencées par le courant orphique du cubisme parisien représenté par Delaunay.
Son art évolua vers une abstraction plus structurée, transposition d'une réalité schématisée à lecture symbolique.
J. B., C.D.
Dictionnaire de la peinture / dir. Michel Laclotte, Jean-Pierre Cuzin ; collab. Arnaud Pierre, éd. Larousse, 2003
peintre allemand (Cologne 1894-id. 1933).
Après avoir effectué ses études à la Kunstgewerbeschule de Cologne, Franz-Wilhelm Seiwert participe tout de suite à l'activité dadaïste dans sa ville natale. En 1919, il fonde avec Heinrich Hoerle et Anton Räderscheidt le groupe Stupid. Il collabore bientôt à la revue Die Aktion de Franz Pfemfert, dans laquelle il publie des gravures sur bois sur des sujets à consonance politique et sociale.
Il s'oriente ensuite vers l'abstraction à partir de 1920. C'est notamment pour cette raison qu'il participe au célèbre Congrès des artistes progressistes, qui s'est déroulé en 1922 à Düsseldorf, en même temps que les congrès dadaïste et constructiviste de Weimar. Les œuvres de Seiwert s'orientent bientôt vers un art figuratif qui utilise des formes très stylisées à base de structure géométrique. Ses sujets illustrent le monde du travail et les rapports entre les catégories sociales, ceux du monde industriel et des ouvriers
(Discussion! 1926, Bonn, K. M.) ou les liens existant entre les ouvriers et les paysans. En 1927, Seiwert a l'occasion de se rendre en France, où il rencontre Brancusi et Herbin. Il s'intéresse beaucoup aux problèmes concernant la peinture murale : il a ainsi l'occasion de réaliser une enseigne d'artisan pour le célèbre photographe August Sander en 1925 : ce tableau (coll. part., Rottach Egem) représente une chambre photographique et le motif qui est photographié. En 1929, Seiwert fonde à Cologne. le Gruppe Progressiven Künstler, qui réunit des artistes tels que Augustin Tschinkel, Gerd Arntz et Heinrich. Hoerle et se situe dans la mouvance du Parti communiste allemand. Seiwert a l'occasion de réaliser quelques tableaux abstraits qui ne sont pas sans évoquer l'art de Robert Delaunay (Forme, 1929-1930). En 1929, il crée la revue a bis z, qu'il dirige jusqu'en 1933. Ses œuvres se situant à la frontière entre la peinture constructiviste et l'art figuratif à résonance sociale sont parmi les plus intéressantes de la République de Weimar. Elles présentent beaucoup de points communs avec le purisme français et l'art de Fernand Léger. L'art de Seiwert, comme le montre le tableau Soir de fête (1925, Hamburg, Kunsthalle) avec ses grandes figures stylisées, sa gamme colorée et son sens de la ligne, connaîtra une postérité sans doute inattendue dans l'art d'un précurseur du pop'art, l'Allemand émigré aux États-Unis, Richard Lindner.
Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains / Jean-Pierre Delarge, éd. Gründ, 2001.
né en 1894 à Cologne, Westphalie-Rhénanie, Allemagne ; 1919, participe à Dada* à Cologne ; 1929, à Progressive Kunst ; 1933, arrêté comme juif et marxiste, meurt en camp.
Petit dictionnaire des artistes modernes / Pascale Le Thorel-Daviot, éd. Larousse, 1999
Une reproduction couleur Die Arbeistmänner, 1920, huile sur toile, 68 x 89 cm. Kunstmuseum, Düsseldorf. Ph.
Né en 1894 à Cologne en Allemagne. Franz W. Seiwert fait ses études à la Kunstgewerbeschule de Cologne (1910-1913) et au Rautenstrauch-Joest-Museum de Cologne (1913-1914). Dans le même temps, il travaille dans un cabinet d'architecte.
En 1919, il participe au mouvement Dada à Cologne, il est cofondateur du groupe Stupid et collabore à la revue die Aktion. Il adhère à l'organisation radicale de gauche de l'Union des travailleurs (1922) et participe au Congrès international des artistes progressistes à Düsseldorf (1922). En 1924, il est cofondateur du Groupe des artistes progressistes de Cologne. En 1929, il crée la revue du groupe A bis Z. En 1933, à l'arrivée des nazis au pouvoir, il se réfugie dans la montagne à Siebengebirge (il est juif).
Souffrant d'une blessure à la tête depuis 1901, Franz W. Seiwert meurt d'une aggravation de son mal en juillet 1933 à l'hôpital israélite de Cologne.
À partir de 1920, Seiwert réalise des peintures et des sculptures constructivistes. Il peint des figures très colorées, presque abstraites, aux formes simplifiées et géométrisées, sur des fonds architecturés.
Il représente principalement des travailleurs (die Arbeitsmänner, 1920) et des ouvriers (Arbeiter und Fabrik, 1923) ou réalise des autoportraits (Selbstbildnis, 1930). Il fait des sculptures de petits personnages aux formes épurées sur les mêmes thèmes (der Arbeiter, 1925) et crée un ensemble de masques (Kopf mit laggezogener Nase, 1922). En parallèle, il fait des gravures sur bois sur des sujets politiques (série de portraits Lénine, 1924-1925) et sociaux (Proleten erwacht !, 1925). En 1931 et 1932, il réalise une mosaïque en verre pour le Kunstgewerbemuseum de Cologne.
« Le développement dialectique de l'art est réalité ! […] Essayons non plus d'expliquer le monde en images mais de le changer. »
c. o. Jatho, Franz Seiwert, Aurel Bongers, Recklinghausen, 1964 ; U. Bohnen, Franz W. Seiuert, Leben undWerk, Kölnischer Kunstverein, Cologne, 1978 ; U. Bohnen, D.Backes, Der Schritt der einmal getan wurde, wird nioht zurückgenommen, Franz Seiwert Schriften, Karin Kramer, Berlin, 1978.
L'art du XXe siècle : 1900-1939 / Jean-Paul Bouillon, Paul-Louis Rinuy, Antoine Baudin.
Une illustration, en noir et blanc, La guerre des paysans, 1932 ; huile sur bois.
« La disponibilité manifeste de la figure sculptée à des contenus idéologiques contradictoires vaut aussi pour certains prolongements ou actualisations de courants picturaux établis au cours des années vingt, à commencer par ceux qu'il est convenu de regrouper sous le vocable germanique de la Neue Sachlichkeit. En Allemagne même, ils sont promis à une relégation prochaine. L'un des premiers programmes condamnés sera celui, d'orientation constructiviste-figurative, du groupe des Progressistes de Cologne, dont l'activité s'est intensifiée en 1929-1933 avec la publication d'une revue combative, a bis z, par ailleurs miroir très complet des ultimes propositions de l'avant-garde européenne. Ses leaders Franz Wilhelm Seiwert et Heinrich Hoerle achèvent alors d'élaborer un langage synthétique et néanmoins poétique susceptible d'objectiver les mécanismes de l'aliénation capitaliste. Bien qu'elle se réclame du marxisme, cette entreprise de typologie formelle (elle trouve sa réduction extrême dans la « sociologie graphique » d'un Gerd Arntz à Vienne) diffère radicalement de l'orientation dite réaliste-prolétarienne qu'a prise le courant vériste, lié dès 1928 à l'importante Association des artistes révolutionnaires sous le patronage du parti communiste allemand. Ses nouveaux représentants majeurs, tels Hans Grundig et Kurt Querner à Dresde, fourniront jusqu'en 1933 une abondante iconographie de la crise et des luttes sociales, puis, dans les conditions de l'émigration intérieure et à l'instar de leur maître Otto Dix, des images plus résignées de la réalité, voire des prophéties catastrophiques qui réinterprètent la grande tradition allemande, comme dans le triptyque Le Reich millénaire de Grundig. Face au nazisme triomphant, la neutralité de nombreuses autres formules de la Neue Sachlichkeit, conjuguée à l'éventuelle germanité de leurs références stylistiques, les place dans une situation ambivalente. C'est le cas surtout du courant dit magique et intemporel (Schrimpf, Kanoldt), officiellement toléré jusqu'en 1937, mais aussi, plus temporairement, de la démonstration précisionniste - bien que toujours équivoque – du monde machiniste par Carl Giossberg. Mais un Franz Radziwill, qui rallie le parti nazi pour se voir exclu de l'enseignement artistique dès 1935, devra rapidement neutraliser les accents critiques de ses fantasmatiques évocations urbaines. »
L'art au XXe siècle : peinture, sculpture, nouveaux médias, photographie / Ruhrberg, Schneckenburger, Fricke, Honnef; sous la direction de Ingo F. Walther, éd. Taschen, 2012.
Un portrait de l’artiste en noir et blanc.
Une reproduction couleur Après le travail, 1925, huile sur jute, 200x140 cm. Hambourg, Hamburger Kunsthalle.
1894 Cologne - 1933 Cologne
Peintre allemand. 1910-1914 Il fréquente l'Ecole des Arts appliqués de Cologne. 1917 Collaboration à la revue «Die Aktion». En 1919, il participe aux activités des dadaïstes, mais pas à leurs expositions. Membre du groupe d'artistes Stupid. 1923 Première grande exposition personnelle au Kölner Kunstverein. 1924 Parution de sa thèse Technik, Produktionsorganisation, Kultur und die neue Gesellschaft. 1929 Fondation de la revue «a-z», organe du Gruppe Progressiver Künstler. Participation à l'exposition «asb (architectuur, schilderwerk, beeldhouwwerk)» au Stedelijk Museum d'Amsterdam, en 1930 à l'exposition «Socialistische kunst heden» au Stedelijk Museum. 1931/32 Il contribue à la création du Musée des Arts décoratifs de Cologne. En 1933, sa mosaïque en verre représentant des scènes de la vie des travailleurs est détruite par les nationaux-socialistes. Dans son univers pictural où l'influence du cubisme et du dadaïsme n'est que formelle, Seiwert a privilégié l'approche socio-critique de thèmes liés aux conditions de vie des travailleurs et aux normes techniques de production.
Bohnen, U. (éd.): F. W. S. 1894-1933.
Brunswick 1978.- Jatho, C. O.: F. W. S. Recklinghausen 1964
« Une autre redécouverte - et non des moindres - fut celle des «Progressifs» de Cologne regroupés autour de Heinrich Hoerle (repr. ci-dessus), de son ami Franz-Wilhelm Seiwert (repr. ci-dessus à g.) et d'Anton Räderscheidt. Ces peintres avaient quitté le groupe de Dada-Cologne constitué autour de Max Ernst et]ohannes Theodor Baargeld, dont les bouffonneries leur semblaient par trop bourgeoises. A partir d’inspirations socialistes, ils voulaient créer un art pour les masses urbaines. Les décors les plus significatifs et les personnages mis en scène par Hoerle et Seiwert sont donc ceux du monde industriel: usines et monde ouvrier. Inspirés par la Nouvelle Objectivité, les constructivistes et Fernand Léger, des éléments réalistes et constructifs se combinent d'une façon extrêmement personnelle dans les tableaux des deux peintres. Les figures sont impersonnelles et sont représentatives de groupes ou de types : ouvriers, femmes dans des usines, paysans, mutilés de guerre. Au début, on relève chez Seiwert la présence de motifs religieux. C'est ainsi qu'en 1922, il peint le Christ dans la Ruhr (Collection particulière, Cologne). Sur un mur à l'arrière-plan, on peut lire: «Ce que vous faites au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.» Devant l’inscription se tient une figure de gnome aux yeux globuleux avec un casque de fer et - à cette époque déjà! -une croix gammée, symbole sanglant de «la résistible ascension d'Arturo Ui», alias Adolf Hitler. Ces mises en gardes furent aussi vaines que la tentative des deux peintres de se faire entendre de ceux pour qui ils luttaient. »
L'autre Allemagne (1914-1924) : rêver la paix : exposition, Historial de la Grande guerre, Péronne (Somme), 25 juin-16 novembre 2008 / commissaires de l'exposition Gerd Krumeich, Jasmin Grande, Gertrude Celp-Kaufman, éd. 5 continents, 2008.
Trois reproductions couleur :
Welt zum Staunen (Un monde stupéfiant), gravure sur bois, 1917, Galerie Glökner, Köln
Liebknecht, tiré du portfolio Vivants !, gravure, 1919, Galerie Remmert und Barth, Düsseldorf
Auf ihr Armen (Allez les misérables), gravure sur bois, 1919, Galerie Glökner, Köln
« L'origine rhénane et catholique de Franz Wilhelm Seiwert, membre des Kölner Progressive (Les progressistes de Cologne), dont Heinrich Hoerle, Gerd Arntz et August Sander faisaient également partie, devint un facteur important de l'évolution sociale révolutionnaire dans laquelle le marxiste enthousiaste s'engagea et qui l'amena à militer pour la lutte contre la misère sociale des ouvriers de la Ruhr - il avait devant les yeux la maxime d'une camaraderie absolue et solidaire. L'éthique sociale et chrétienne de Seiwert s'exprima dans des tableaux figuratifs et constructivistes, à l'instar de Christus im Ruhrgebiet XX. Jahrhunderts (Le Christ dans la Ruhr du XXe siècle), figure sotériologique dans la misère de l'après-guerre. Hoerle et Seiwert ne cherchèrent pas uniquement des formes d'expression artistique mais aussi les principes d'une pensée collective inédite. La Kalltalgemeinschaft (Communauté de la vallée du Kall), fondée dans l'Eifel à Simonskall, fut un forum de rencontres important et un refuge pour les intellectuels de gauche comme pour les artistes ayant des revendications politiques et religieuses. Elle s'appuyait à la fois sur l'idée de cité de Gustav Landauer et, en se référant au christianisme de saint Jean, sur celle de la communauté de I'Église primitive. »
L’art des années 20 : peinture, sculpture, architecture, design, décor, graphisme, photographie, cinéma / Gilles Néret, éd. du Seuil, 1986.
Une reproduction couleur La Rue sans joie, 1927. Huile sur toile, 65 x 80. Collection particulière, Hambourg.
« Devant une situation économique qui se dégrade de plus en plus et devant le déséquilibre et l’insuffisance de la République de Weimar, les artistes abandonnent les mouvements dirigés essentiellement contre l’ancienne société et la guerre qu'étaient le dadaïsme, le cubisme et l'expressionnisme allemands. Ils se déclarent pour un art qui se charge de sa responsabilité sociale. Beaucoup d'entre eux adhèrent au parti communiste comme Grosz, Heartfield, Herzfelde et Piscator, mais créent aussitôt des conflits, car ils s'expriment contre l'esthétique bourgeoise qui est défendue par le parti.
En 1920, John Hearftield et George Grosz attaquent, dans Der Kunstlump, tout art qui ne s'engage pas dans la lutte des classes. Conrad Felixmüller s'explique publiquement pour un art révolutionnaire. Le Groupe de Novembre•et, plus tard, son opposition, se vouent à la tâche d'être l'instrument des masses et de construire avec eux une nouvelle société. Franz W. Seiwert développe, sous l'influence d'Alexandre Bogdanov, son idée d'une culture prolétaire. Otto Freundlich demande un art collectif et la participation de non-artistes à la création. Leurs lettres •et manifestes sont diffusés par des revues comme Die rote Fahne, Die Aktion ou Freiheit
Parallèlement à ces déclarations écrites, la peinture de George Grosz, Otto Dix, Christian Schad, HannahHöch et d'autres subit des changements. Ils adoptent un style «vériste», une objectivité qui éclate comme une accusation. Le «groupe des artistes progressistes» de Cologne développe une sorte de constructivisme politique. La peinture de Conrad Felixmüller, Heinrich Davringhausen, Georg Scholz, Rudolf Schlichter annonce la Neue Sachlichkeit. »
Dada / Rudolf Kuenzli, éd. Paidon, 2007.
« A son retour à Cologne, après quatre années dans l'armée, Ernst se lia avec un groupe d'artistes et d'écrivains de gauche, dont Heinrich et Angelika Hoerle, Franz Seiwert et Alfred Gruenwald, fils d'un assureur fortuné, qui utilisait le pseudonyme Johannes Theodor Baargeld (<< Bargeld» avec un seul a signifie «argent liquide»). Fidèle à ce pseudonyme, celui-ci finança, grâce à l'argent de son père, la plupart des publications du groupe. Début 1919 fut lancée la revue Der Ventilator, sous-titrée « Supplément divertissement de la presse quotidienne» pour tromper les censeurs de l'armée britannique qui occupait Cologne depuis la fin de la guerre. Comme les dadaïstes berlinois, le groupe condamnait le nouveau gouvernement bourgeois socialiste et militait pour l'instauration d'une république ouvrière. Au bout de six numéros, dont certains furent tirés à 20000 exemplaires, la revue fut interdite par les autorités britanniques…
…Ce scandale marqua à la fois le point culminant et la fin de Dada-Cologne en tant que collectif. Baargeld reprit ses études d'économie, les Hoerle et Franz Seiwert fondèrent le groupe Stupid…
…Franz Seiwert écrtt:« Nous voulons être la voix du peuple [...]. Nos images sont au service des classes exploitées [...]. Aussi rejetons-nous les bouffonneries prétendument anti-classes moyennes des dadaïstes.»»
Dada : exposition prés. à Paris au Centre Pompidou, Galerie 1, du 5 octobre 2005 au 9 janvier 2006 ; à Washington à la National Gallery of Art, du 19 février au 14 mai 2006 ; à New-York au Museum of Modern Art, du 18 juin au 11 septembre 2006 / commissaires Laurent Le Bon, Leah Dickerman, Anne Umland, éd. du Centre Pompidou, 2006
8 reproductions de pages de la revue Stupid, dont l’une comporte une œuvre de Seiwert
Une page entière décrit l’action du groupe Stupid :
Dada libertin & libertaire / Giovanni Lista, éd. l’Insolite, 2005.
Un portrait photographique en noir et blanc de Seiwert
Une photo noir et blanc du groupe des Artistes progressistes, le 31 mai 1922.
Une reproduction couleur du tableau Les Ouvriers, 1920
Une notice biographique
« Au lendemain du vernissage, les discussions avec les peintres de la Zentrale W/5 se poursuivent. Le plus inébranlable dans son refus est Seiwert, bien qu'il eût prévu à l'origine de présenter sept de ses toiles parmi les œuvres dadaïstes. Théoricien anarchiste d'un « art du peuple » et pédagogue d'un « théâtre révolutionnaire », il proclame: « Dada est une entreprise bourgeoise ». Autrement dit, l'approche d'Ernst et Baargeld tient pour lui d'un art apolitique, embourgeoisé et soumis à la spéculation commerciale. Fort probablement, Seiwert a déjà eu vent de la constitution, en avril 1919, du groupe Radikalen Künstler (Les Artistes radicaux) qui s'oppose à Zurich au nihilisme libertin de Tzara. Sans doute à cause du fait qu'Ernst et Baargeld qualifient alors de « stupides » leurs positions, les peintres de la Zentrale W/5 se réunissent dans un nouveau groupe dont le titre revendiqué est Stupid.
Animé par Seiwert, le groupe Stupid veut proposer un « art prolétaire » s'inspirant des dessins d'enfants, des pictogrammes préhistoriques et du primitivisme des peintres du XVe siècle rhénan. Ainsi, une contre-exposition permanente est aussitôt ouverte dans l'atelier des
Räderscheidt, 9 Humboldplatz. Les artistes du groupe Stupid pensent incarner une alternative à Dada, voire une expression plus efficace du programme révolutionnaire du dadaïsme au nom de l'anarchie et du radicalisme politique. En développant un langage immédiat proche de celui des affiches, mais qui rappelle parfois De Chirico ou Fernand Léger, ils campent dans leurs tableaux les figures simplifiées d'ouvriers saisis dans des espaces urbains ou industriels traités en structures géométriques aplaties. Le divorce entre les deux tendances reflète un enjeu capital quant au rôle de l'art au sein de la société…
… Sous la houlette de Seiwert, le groupe Stupid répond aussitôt à la parution de Die SchammadeDadameter par la publication du catalogue Stupid 1, sorte d'album montrant les portraits d'ouvriers métallurgistes et les autres aspects de leur « art prolétarien » aux contenus explicites et au modernisme tempéré. Pour eux, l'avant-garde signifie d'abord la pleine solidarité de l'artiste avec les luttes du mouvement révolutionnaire ouvrier…
…En revanche, les membres du groupe Stupid, en s'alignant sur les théories constructivistes provenant de Russie, ne cesseront de poursuivre leur engagement pour un art au service des idées révolutionnaires. En 1924, après avoir participé à un congrès des anarchistes à Berlin, Seiwert, Heinrich Harle et Räderscheidt fonderont le Gruppe Progressiver Künstler qui, préconisant le rejet du communisme et la libre expression individuelle, recevra l'adhésion de Jankl Adler, Hans Schmitz, Freundlich, Hausmann, . Margarete et Stanislaw Kubicki. Seiwert lui-même aura des contacts suivis avec Theo Van Doesburg, Léger, Lissitzky, lázló Moholy-Nagy et Schwitters…
…Prenant ouvertement position contre Dada, Lissitzky y déclare: « L'action négative des dadaïstes, qui sont semblables comme deux gouttes d'eau aux premiers futuristes de la période d'avant-guerre, nous semble anachronique. Il est maintenant l'heure de construire sur le territoire qui a été dégagé ». C'est dans cette perspective que le Ersten Kongress der Internationalen Fortschrittlichen Künstler (Premier Congrès international des artistes progressistes) se tient à Düsseldorf, du 29 au 31 mai 1922, à l'occasion de la Erste Internationale Kunstausstellung (1re Exposition artistique internationale) ouverte à la Hause Leonard Tietz du 28 mai au 3 juillet. Toutes les tendances de l'avant-garde y sont présentes ou représentées : constructivistes, futuristes, activistes, néo-plasticistes (Van Doesburg, Pougny, Karl Zalit, Arnold Dzirkal, Van Eesteren, Otto Freundlich, Franz Wilhelm Seiwert, Höch, Hausmann, Hans Richter, RuggeroVasari, Lissitzky, Werner Graëff, S. Kubicki et Enrico Prampolini qui, ne pouvant pas faire le voyage, envoie le texte d'une-conférence publiée dans De Stijl un mois plus tard).
Le débat porte notamment sur la relation entre l'art et la machine, sur l'abolition de toute dimension subjective ou individualiste de la création artistique, enfin sur le rôle de l'artiste dans le processus général du progrès humain. »
Années 30 en Europe : le temps menaçant, 1929-1939 : exposition du 20 février au 25 mai 1997, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, éd. Flammarion, 1997.
Une notice biographique
Deux reproductions couleur : Les Masses, 1931, huile sur bois, 58 x 28,5 cm, collection particulière, Munich, et, Ville et campagne, 1932, huile sur contre-plaqué, 70,6 x 80,7 cm, Museum Ludwig, Cologne.
« …le progressisme, comme foi optimiste dans la capacité de renouvellement et d'amélioration de la société, est clamé par tous. En revanche, quelques-uns considèrent cet avancement comme destructeur de l'humain en l'homme. Conscients de ce danger, Fernand léger et Le Corbusier, par exemple, sentent la nécessité d'harmoniser la modernité avec la Nature. En Allemagne, Alice et Oskar Nerlinger,
Heartfield du groupe ASSO (Association des artistes figuratifs révolutionnaires) fondé en 1928, Masereel en Belgique et en France, s'opposent fortement au Progressive Kunst de Cologne qui dépeint une réalité révolutionnaire idyllique où l'ouvrier est maître de la machine. À l'opposé le groupe ASSO représente le monde ouvrier esclave des cadences infernales du travail au profit des bourgeois qui s'adonnent seuls aux loisirs …Dans les années vingt, des œuvres de George Grosz, John Heartfield, Rudolf Schlichter, Georg Scholz, Franz Wilhelm Seiwert et plusieurs autres dénoncent en toute clarté la violence, la cruauté, le sadisme des suppôts sanguinaires de Hitler et de ses acolytes, en n'hésitant pas à montrer, à l'occasion, de quels soutiens ils bénéficient dans la bourgeoisie. Dès 1922, un tableau de Seiwert, brûlé sous les bombardements dans les années quarante, représente symboliquement un Christ qui 's'avance les mains enchaînées, conduit par des sbires dont les casques arborent des croix gammées…
…PROGRESSIVE KUNST à Amsterdam, l'exposition « Art socialiste d'aujourd'hui », organisée au Stedelijk Museum (1930), présente les différents modes d'expression des artistes marxistes internationaux. Parmi les artistes les plus attachés à un art prolétarien moderniste, conciliant les formes issues des avant-gardes (Dada, Nouvelle Objectivité, Bauhaus) et un militantisme communiste, on a retenu ici le groupe Art Progressiste de Cologne avec les artistes allemands, Seiwert, Hoerle et Arntz, hollandais, Alma, tchèque, Tschinkel, ainsi qu'Alice et Oskar Nerlinger du groupe ASSO de Berlin. Désireux de contribuer à l'édification du prolétariat, de mettre l'art au service de la propagande politique et de promouvoir la culture ouvrière, ces artistes privilégient la linogravure et illustrent les journaux engagés.
AbisZ, mensuel du Progressive Kunst, paraîtra de 1929 à1933, jusqu'à la mort de Seiwert, arrêté par les nazis comme juif et marxiste. Combattue en Allemagne et en URSS, cette avant-garde prolétarienne perdurera à Prague avec Tschinkel et aux Pays-Bas sous l'impulsion de Peter Alma et Gerd Arntz. »
German expressionist : prints and drawings : The Robert Gore Rifkind Center for German Expressionist studies. 1. Essays / by Stephanie Barron, Wolf-Dieter Dube, Alexander Dückers, Peter Guenther et al.... 2. Catalogue of the Collection; Bruce Davis, éd. Prestel, 1989
19 reproductions en noir et blanc de gravures sur bois, Die Action n° 8, n°9, n°12, n°13, n°14, n°15, n°16, n°17.
Afin de trouver des informations sur l’artiste contenues dans des articles de périodiques spécialisés dans l’art moderne, vous pouvez utiliser les bases suivantes :
Bibliography of the history of art (BHA)
En libre accès. Recensement arrêté en 2007. 10 résultats.
International Bibliography of Art [Ressource en ligne] : IBA
Accès réservé aux utilisateurs de la Bibliothèque municipale de Lyon. Prend la suite de BHA, à partir de 2008. Aucun résultat.
Artbibliographies modern [Ressource en ligne]
Accès réservé aux utilisateurs de la Bibliothèque municipale de Lyon. 23 résultats.
Art Price Pure play [Ressource en ligne]
Accès réservé aux utilisateurs de la Bibliothèque municipale de Lyon.
62 résultats d'adjudications, accompagnés pour la plupart d’une photo : 25 estampes, 16 dessins-aquarelles, 13 peintures, 6 sculptures, 2 céramiques.
WordCat
Catalogue collectif mondial. Accès libre.
113 résultats.
SUDOC
Catalogue collectif universitaire français. Possibilité pour un étudiant de prêt entre bibliothèques.
4 résultats.
INHA
Catalogue de l’INHA, Paris.
6 résultats
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