Question d'origine :
Bonjour,
D'abord, je vous remercie pour la réponse à ma précédente question (celle très pertinente sur la primauté de l'Alien ou du Predator).
Celle d'aujourd'hui est plus sérieuse.
Je cherche l'identité d'un philosophe antique dont la doctrine était l'impossibilité d'établir la réalité objective du monde autour de soi. En gros, il n'y a pas de réalité à part celles de nos sens. Cette doctrine allait assez loin puisque le philosophe considérait du coup qu'il était possible qu'on vive dans une sorte de "Matrice" (comme dans le film Matrix) et que rien n'existe, que tout n'était que le résultat de notre subjectivité, de nos sens...
Voilà, si vous pouviez m'éclairer sur l'identité de ce philosophe, j'en serais très reconnaissant !
Merci à vous.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 30/11/2012 à 10h51
Un philosophe pour qui rien n'existe, serait-ce qu'il n'existe pas ? Affrontons le paradoxe, mais, histoire de ne pas l'oublier, tout en restant fidèle à la doctrine du Guichet du savoir, "une question ? une réponse !", proposons deux pistes. La question de savoir si la réalité est ou n'est pas une illusion, dont Matrix, en bon blockbuster hollywoodien, explore bruyamment la richesse narrative, à l'accéléré et au ralenti, est abondamment débattue. Ce pourquoi nous hésitons. A l'appui de l'ouvrage collectif Matrix : machine philosophique, voici le résultat de nos tergiversations :
"Le modèle philosophique le plus évident - et de ce fait le plus souvent invoqué - pour interpréter le parcours de Neo dans Matrix est l'allégorie platonicienne de la Caverne. Dans cette allégorie comme dans Matrix, un prisonnier est libéré du monde d'illusions dans lequel tous les hommes vivent. Il découvre progressivement la nature de ce qui existe réellement, puis redescend finalement dans la Caverne au milieu des illusions, que la connaissance de la vérité lui permet de maîtriser, dans l'espoir de libérer d'autres prisonniers."
"Matrix n'est évidemment pas la première oeuvre à imaginer que le monde qui nous entoure est en grande partie une illusion. Cette possibilité a été formulée, sous des formes très diverses, par d'innombrables philosophes ou penseurs depuis l'Antiquité : on les regroupe généralement sous l'appellation "sceptiques". Or ceux-ci ont été toujours accompagnés dans leur réflexion par des représentations qui tentaient de donner corps à l'hypothèse de l'irréalité de notre quotidien. Les sceptiques antiques invoquent souvent des récits mythologiques dans lesquels un personnage est trompé par des hallucinations produites par les dieux."
Le guichet du savoir est-il branché à la Matrice décrite par Morpheus ? Si nous le savions, nous saurions que l'illusion a remplacé la réalité, et que Platon, comme les sceptiques, ne sont que les figures d'une narration improbable, une réponse donnée dans l'irréalité. Pour le fun ? Heureusement, nous ne le savons pas, ce pourquoi nous n'avons que cette réponse, parfois Platon, parfois les sceptiques (Pyrrhon, Sextus Empiricus...). Du peu que nous savons.
"Le modèle philosophique le plus évident - et de ce fait le plus souvent invoqué - pour interpréter le parcours de Neo dans Matrix est l'allégorie platonicienne de la Caverne. Dans cette allégorie comme dans Matrix, un prisonnier est libéré du monde d'illusions dans lequel tous les hommes vivent. Il découvre progressivement la nature de ce qui existe réellement, puis redescend finalement dans la Caverne au milieu des illusions, que la connaissance de la vérité lui permet de maîtriser, dans l'espoir de libérer d'autres prisonniers."
"Matrix n'est évidemment pas la première oeuvre à imaginer que le monde qui nous entoure est en grande partie une illusion. Cette possibilité a été formulée, sous des formes très diverses, par d'innombrables philosophes ou penseurs depuis l'Antiquité : on les regroupe généralement sous l'appellation "sceptiques". Or ceux-ci ont été toujours accompagnés dans leur réflexion par des représentations qui tentaient de donner corps à l'hypothèse de l'irréalité de notre quotidien. Les sceptiques antiques invoquent souvent des récits mythologiques dans lesquels un personnage est trompé par des hallucinations produites par les dieux."
Le guichet du savoir est-il branché à la Matrice décrite par Morpheus ? Si nous le savions, nous saurions que l'illusion a remplacé la réalité, et que Platon, comme les sceptiques, ne sont que les figures d'une narration improbable, une réponse donnée dans l'irréalité. Pour le fun ? Heureusement, nous ne le savons pas, ce pourquoi nous n'avons que cette réponse, parfois Platon, parfois les sceptiques (Pyrrhon, Sextus Empiricus...). Du peu que nous savons.
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