Question d'origine :
Salut cher Guichet!
ce matin j'écoutais ma radio préférée : "France-Inter". Il y avait une invitée très cultivée (où du moins qui s'en donnait l'air) spécialiste des calembours des jeux de mots etc etc... Et voilà qu'elle cite une erreur que tout le monde fait "Je ne sais où" (en prononçant "Je ne sais Zou"). L'animatrice se marre (à mon avis car elle fait l'erreur comme tout le monde), l'invitée dit qu'il faut un "T" et non un "S" et hop elles changent de sujet.
Et voilà je me suis senti con toute la journée car je fais la même erreur que tout le monde mais plus grave je ne comprend pas cette erreur. Car le verbe savoir est bien conjugué au présent de l'indicatif avec le sujet "je" qui est à la première personne du singulier donc la terminaison est "S" et non "T".
Bref cher Guichet, tu vas pouvoir m'aider soit en me donnant l'explication, ce qui me permettra de briller en société (la lumière te reviendra!), soit en te moquant de moi car j'ai été bien crédule de remettre en cause mes acquis scolaires par la première personne que j'entends à la radio.
I need your help.
Merci bien et à très bientôt.
Charlie
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 18/04/2013 à 12h47
Selon Florence Esposito dans Les liaisons dangereuses : pour ne plus lier les mots à tort et à travers, la liaison se fait toujours entre deux mots étroitement unis par le sens et la syntaxe. On fait bien la liaison entre sais et où dans l’expression, presque devenue une expression figée, « je ne sais où » (je ne sais zou).
L’invitée sur France Inter ne faisait-elle pas plutôt allusion à la tournure « On ne sait où » prononcée fautivement par mimétisme phonétique « on ne sait zou » ? Pour éviter l’équivoque (On ne sait tout) on prononcera plutôt cette forme sans liaison entre le verbe et la conjonction.
Nous ne vous raillerons pas, bien au contraire ! Voici d’ailleurs les remarques d’Henriette Walter sur la tendance à la liaison abusive pratiquée par les journalistes, qui eux devraient peut-être se poser plus de questions !
Analysant la façon dont s'expriment les journalistes et animateurs de télévision, Henriette Walter, linguiste et membre du Conseil supérieur de la langue française, observe une tendance à faire trop de liaisons : "Quand les journalistes et les animateurs lisent leur texte ou leur prompteur, on assiste à un phénomène très curieux, ils font plus de liaisons que nécessaire. Dans le langage courant, on ne fait pas de liaison avec le "t", eux si. Par exemple, ils diront en "chantant t'et parlant". Ce qui paraît presque incongru !
Nous tenons en outre à nous excuser pour le retard pris par la rédaction de votre réponse, causé par des problèmes informatiques indépendants de notre volonté.
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