Race de chevaux
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 04/02/2014 à 17h59
343 vues
Question d'origine :
Bonjour,
Je voudrais savoir comment se sont créer les premières races de chevaux et comment sont apparues les "stud-book"?
Merci beaucoup
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 05/02/2014 à 10h47
Bonjour,
La relation entre l’homme et le cheval remonte loin : on retrouve des peintures rupestres représentant des chevaux sauvages, vieilles de 35 000 ans ! D’après des études ADN sur des fossiles remontant jusqu’à 53 000 ans, il semble bien que les différentes races de chevaux actuelles descendent toutes d’un ancêtre commun. Mais, selon les différentes zones géographiques, des sous-espèces sauvages sont apparues, longtemps chassées par l’homme pour leur viande. Progressivement, l’homme a commencé à apprivoiser puis domestiquer ces races sauvages, et les a aussi mélangées entre elles. Les races qui existent aujourd’hui se sont différenciées progressivement sous l’effet de cette domestication et de la sélection par l’homme, selon des critères précis : selon leurs besoins, les éleveurs ont privilégié certaines caractéristiques, comme la taille, la force, la rapidité… Il est difficile de dater la domestication du cheval, car plusieurs foyers de domestication ont existé, et il semble qu’on ne puisse toujours pas déterminer avec certitude lequel fut le premier. Les découvertes archéologiques les plus récentes situent les premières traces de domestication au nord du Kazakhstan, aux alentours de 3500 ans avant notre ère, par la culture Botai.
Quoi qu’il en soit, les transformations de l’espèce sous l’effet de la domestication sont un phénomène très progressif, qui s’étale sur des milliers d’années :
Évolution du phénomène de domestication
Quelle que soit la date précise de la première domestication, les chevaux domestiques se répandent à travers l'Eurasie et les utilisations de l'animal se multiplient. L'historien français Daniel Roche voit dans la domestication du cheval un phénomène très progressif qu'il découpe en trois phases, entamées par les apprivoisements en semi-liberté et achevées par l'apparition des cavaleries militaires et du « cheval moteur ». La chasse sélective et le contrôle des troupeaux en captivité intensifient le rapport du cheval aux hommes et sa socialisation dans un premier temps106. L'animal permet alors de fournir de la viande, du cuir pour les tentes et les vêtements, du crottin séché pour alimenter les feux, et du lait dont les peuples nomades tirent une boisson, le kumiz. La mise au travail pour le transport d'hommes et de matériaux, les travaux agricoles et la guerre intervient plus tard. La domestication totale du cheval est acquise lorsque ces animaux ne peuvent plus se nourrir, se reproduire ni se défendre contre leurs prédateurs sans l'aide de l'homme.
Tous les peuples du monde n'ont pas domestiqué de chevaux. Jean-Pierre Digard met en exergue une différence entre sociétés « domesticatrices » et sociétés « apprivoisatrices ». Certains peuples (d'Afrique, d'Australie et d'Amérique en particulier) n'ont pas tenté de domestiquer les animaux avec lesquels ils sont entrés en contact, tandis que les Eurasiens ont multiplié les expériences de domestications animales.
Transformations de l'espèce
Le développement de l'agriculture vers 3500 av. J.-C. permet de mieux nourrir les chevaux et leur fait acquérir une meilleure constitution, ce qui correspond aux débuts de l'élevage sélectif. L'espèce se transforme sous l'action de l'homme, changeant de morphologie, de couleur (robe) et de comportement : les animaux les plus proches de l'homme et se reproduisant le plus facilement en captivité sont privilégiés.
Morphologie
Le cheval ne subit pas de transformations morphologiques radicales sous l'effet de sa domestication (contrairement au chien ou au cochon par exemple). Il acquiert une face légèrement plus longue et une boîte crânienne plus bombée. Il ne subit pas non plus, à l'inverse d'un très grand nombre d'animaux domestiqués, de diminution du volume de son encéphale.
Il n'existe pas de races à viande ou de races laitières chez les chevaux, malgré la consommation de leur viande et de lait de jument sur une très longue période. Une sélection s'effectue sur l'aptitude à être monté ou l'aptitude à la traction, donnant naissance à terme aux types dits cheval carrossier et cheval de trait, au XIXe siècle9. Cette même époque voit une tendance à l'accroissement de la taille et de la masse des chevaux qui se traduit, en particulier, par ce que Jean-Pierre Digard nomme la « mastodontification » des races de trait et des sélections sur certaines robes. Elle semble inscrite dans une logique d'identité régionale autant que d'impératif économique. Un phénomène de « miniaturisation », à la même époque, touche les chiens, les gallinacés et les lapins. Elle touche aussi le cheval, avec la création des races de chevaux miniatures du type Falabella et mini-Shetland. Les motivations ne sont vraisemblablement pas à rechercher dans une transformation en animal de compagnie, la diminution de la taille ne rend pas pour autant le cheval adapté à la vie dans un espace réduit ou à l'intérieur d'une habitation humaine : Jean-Pierre Digard l’interprète comme un « désir mégalomaniaque de contrôler la nature ».
Robes
La domestication et l'élevage sélectif accroissent également énormément la variété des robes. Des recherches effectuées en 2009, publiées dans la revue Science, montrent que 12 000 ans avant notre ère, seule la robe baie est présente chez les chevaux sauvages, associée au gène dun, ou gène sauvage, qui se caractérise par la présence d'une raie de mulet et de zébrures sur les membres. À l'holocène, la robe noire fait son apparition (et par conséquent avec elle la robe souris, qui est une robe noire affectée du gène dun). Elle concerne environ un quart des chevaux sauvages. Les robes se diversifient sous l'influence de l'homme, en effet les guerriers préfèrent les chevaux colorés aux animaux ternes d'après une étude sur l’ADN ancien. À l'âge du bronze apparaissent des chevaux gris et pie sabino et tobiano, robes qui auraient été éliminées à l'état sauvage par la sélection naturelle. Un autre trait caractéristique de la domestication est la présence de marques blanches sur la tête et les membres, à l'instar d'autres espèces animales domestiquées.
Source : Wikipedia
Sur le site de l’académie de la Dombes, vous trouverez un article très intéressant sur l’histoire du cheval, de ses origines (60 millions d’années, avant l’apparition de l’homme Homo erectus) jusqu’à nos jours.
Concernant lestud book , il s’agit d’un répertoire dans lequel sont inscrits tous les reproducteurs et poulains portant l’appellation d’une race ainsi que les naisseurs (source : les haras nationaux). Il existe de nombreux stud books (ou registres d’élevage) pour différentes espèces domestiquées (chiens, chats, chevaux…) ou sauvages en captivité montrées au public (reptiles, amphibiens…).
En France, l’organisation de l’élevage des chevaux et la création de registres de races, ou stud books, ne date que de la fin du XIXe siècle.
(source : Wikipedia)
Mais la véritable origine du stud book se trouve au Royaume-Uni. Le General Stud Book semble remonter à 1791, date de la publication de Introduction to a General Stud Book, par James Weatherby. Le succès de cette première tentative fut tel que dès 1793 les publications s’enchaînèrent.
Pour aller plus loin :
130 races de chevaux Jessica Bunjes
L'encyclopédie du cheval et du poney, Agnès Galletier
Le grand livre du cheval : l'élevage, le dressage, les soins, les races, l'équipement et la compétition, Elwyn Hartley Edwards
Les peuples cavaliers, Françoise Aubin, Philippe Barbié de Préaudeau, Jean-Noël François...
Une civilisation du cheval : les usages de l'équidé de la steppe à la taïga, Carole Ferret
Les Indiens d'Amérique et le cheval, Maria Franchini; présenté par Jean-Louis Gouraud
Les chevaux du royaume : aux origines des haras nationaux, Jacques Mulliez
La relation entre l’homme et le cheval remonte loin : on retrouve des peintures rupestres représentant des chevaux sauvages, vieilles de 35 000 ans ! D’après des études ADN sur des fossiles remontant jusqu’à 53 000 ans, il semble bien que les différentes races de chevaux actuelles descendent toutes d’un ancêtre commun. Mais, selon les différentes zones géographiques, des sous-espèces sauvages sont apparues, longtemps chassées par l’homme pour leur viande. Progressivement, l’homme a commencé à apprivoiser puis domestiquer ces races sauvages, et les a aussi mélangées entre elles. Les races qui existent aujourd’hui se sont différenciées progressivement sous l’effet de cette domestication et de la sélection par l’homme, selon des critères précis : selon leurs besoins, les éleveurs ont privilégié certaines caractéristiques, comme la taille, la force, la rapidité… Il est difficile de dater la domestication du cheval, car plusieurs foyers de domestication ont existé, et il semble qu’on ne puisse toujours pas déterminer avec certitude lequel fut le premier. Les découvertes archéologiques les plus récentes situent les premières traces de domestication au nord du Kazakhstan, aux alentours de 3500 ans avant notre ère, par la culture Botai.
Quoi qu’il en soit, les transformations de l’espèce sous l’effet de la domestication sont un phénomène très progressif, qui s’étale sur des milliers d’années :
Quelle que soit la date précise de la première domestication, les chevaux domestiques se répandent à travers l'Eurasie et les utilisations de l'animal se multiplient. L'historien français Daniel Roche voit dans la domestication du cheval un phénomène très progressif qu'il découpe en trois phases, entamées par les apprivoisements en semi-liberté et achevées par l'apparition des cavaleries militaires et du « cheval moteur ». La chasse sélective et le contrôle des troupeaux en captivité intensifient le rapport du cheval aux hommes et sa socialisation dans un premier temps106. L'animal permet alors de fournir de la viande, du cuir pour les tentes et les vêtements, du crottin séché pour alimenter les feux, et du lait dont les peuples nomades tirent une boisson, le kumiz. La mise au travail pour le transport d'hommes et de matériaux, les travaux agricoles et la guerre intervient plus tard. La domestication totale du cheval est acquise lorsque ces animaux ne peuvent plus se nourrir, se reproduire ni se défendre contre leurs prédateurs sans l'aide de l'homme.
Tous les peuples du monde n'ont pas domestiqué de chevaux. Jean-Pierre Digard met en exergue une différence entre sociétés « domesticatrices » et sociétés « apprivoisatrices ». Certains peuples (d'Afrique, d'Australie et d'Amérique en particulier) n'ont pas tenté de domestiquer les animaux avec lesquels ils sont entrés en contact, tandis que les Eurasiens ont multiplié les expériences de domestications animales.
Le développement de l'agriculture vers 3500 av. J.-C. permet de mieux nourrir les chevaux et leur fait acquérir une meilleure constitution, ce qui correspond aux débuts de l'élevage sélectif. L'espèce se transforme sous l'action de l'homme, changeant de morphologie, de couleur (robe) et de comportement : les animaux les plus proches de l'homme et se reproduisant le plus facilement en captivité sont privilégiés.
Le cheval ne subit pas de transformations morphologiques radicales sous l'effet de sa domestication (contrairement au chien ou au cochon par exemple). Il acquiert une face légèrement plus longue et une boîte crânienne plus bombée. Il ne subit pas non plus, à l'inverse d'un très grand nombre d'animaux domestiqués, de diminution du volume de son encéphale.
Il n'existe pas de races à viande ou de races laitières chez les chevaux, malgré la consommation de leur viande et de lait de jument sur une très longue période. Une sélection s'effectue sur l'aptitude à être monté ou l'aptitude à la traction, donnant naissance à terme aux types dits cheval carrossier et cheval de trait, au XIXe siècle9. Cette même époque voit une tendance à l'accroissement de la taille et de la masse des chevaux qui se traduit, en particulier, par ce que Jean-Pierre Digard nomme la « mastodontification » des races de trait et des sélections sur certaines robes. Elle semble inscrite dans une logique d'identité régionale autant que d'impératif économique. Un phénomène de « miniaturisation », à la même époque, touche les chiens, les gallinacés et les lapins. Elle touche aussi le cheval, avec la création des races de chevaux miniatures du type Falabella et mini-Shetland. Les motivations ne sont vraisemblablement pas à rechercher dans une transformation en animal de compagnie, la diminution de la taille ne rend pas pour autant le cheval adapté à la vie dans un espace réduit ou à l'intérieur d'une habitation humaine : Jean-Pierre Digard l’interprète comme un « désir mégalomaniaque de contrôler la nature ».
La domestication et l'élevage sélectif accroissent également énormément la variété des robes. Des recherches effectuées en 2009, publiées dans la revue Science, montrent que 12 000 ans avant notre ère, seule la robe baie est présente chez les chevaux sauvages, associée au gène dun, ou gène sauvage, qui se caractérise par la présence d'une raie de mulet et de zébrures sur les membres. À l'holocène, la robe noire fait son apparition (et par conséquent avec elle la robe souris, qui est une robe noire affectée du gène dun). Elle concerne environ un quart des chevaux sauvages. Les robes se diversifient sous l'influence de l'homme, en effet les guerriers préfèrent les chevaux colorés aux animaux ternes d'après une étude sur l’ADN ancien. À l'âge du bronze apparaissent des chevaux gris et pie sabino et tobiano, robes qui auraient été éliminées à l'état sauvage par la sélection naturelle. Un autre trait caractéristique de la domestication est la présence de marques blanches sur la tête et les membres, à l'instar d'autres espèces animales domestiquées.
Source : Wikipedia
Sur le site de l’académie de la Dombes, vous trouverez un article très intéressant sur l’histoire du cheval, de ses origines (60 millions d’années, avant l’apparition de l’homme Homo erectus) jusqu’à nos jours.
Concernant le
En France, l’organisation de l’élevage des chevaux et la création de registres de races, ou stud books, ne date que de la fin du XIXe siècle.
(source : Wikipedia)
Mais la véritable origine du stud book se trouve au Royaume-Uni. Le General Stud Book semble remonter à 1791, date de la publication de Introduction to a General Stud Book, par James Weatherby. Le succès de cette première tentative fut tel que dès 1793 les publications s’enchaînèrent.
130 races de chevaux Jessica Bunjes
L'encyclopédie du cheval et du poney, Agnès Galletier
Le grand livre du cheval : l'élevage, le dressage, les soins, les races, l'équipement et la compétition, Elwyn Hartley Edwards
Les peuples cavaliers, Françoise Aubin, Philippe Barbié de Préaudeau, Jean-Noël François...
Une civilisation du cheval : les usages de l'équidé de la steppe à la taïga, Carole Ferret
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