Question d'origine :
Bonjour !
Je viens d'écouter l'émission "Rendez-vous avec X" (France Inter) du samedi 26 avril 2014. Il y fait allusion à différents aspects de la Suisse pendant la Seconde Guerre Mondiale et je voudrais en savoir un petit peu plus... Pourriez-vous m'aider ?
A 4 mn 37 de podcast, il est fait état d'une tentative de putsch militaire en Suisse au début de la deuxième guerre mondiale.
Il y est fait allusion (à 6 mn 09) d'un homme (je n'arrive pas à déterminer l'orthographe de son nom). Existe-t-il une biographie de ce personnage ?
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/05/2014 à 12h39
Bonjour,
Concernant le "putsch" perpétré par les officiers suisses en 1940 : il s'agit d'une « conjuration » de plusieurs officiers, décidés à refuser tout ordre éventuel de capitulation en cas d’invasion allemande.
Voici ce qu'indique Historisches Lexikon der Schweiz à propos de cette "Ligue des officiers " :
Réagissant à l'abattement que la défaite de la France avait provoqué dans la population suisse et aux énigmatiques sous-entendus de l'allocution radiophonique tenue le 25 juin 1940 par le président de la Confédération, Marcel Pilet-Golaz, les capitaines Alfred Ernst, Hans Hausamann et Max Waibel, auxquels se joignit August R. Lindt, décidèrent de fonder une ligue secrète d'officiers. Son objectif était d'amener l'armée à poursuivre le combat même si son commandement et le Conseil fédéral capitulaient. La réunion constituante eut lieu le 21 juillet à Lucerne et s'acheva par la signature d'un manifeste exigeant la résistance armée à tout prix et le renouveau de la Suisse. Il était prévu de faire transmettre ce mot d'ordre par des personnes de confiance dans toutes les formations de l'armée. Mais l'inobservation du secret ne tarda pas à provoquer l'arrestation des conjurés. A la demande de la justice militaire, ils s'en sortirent avec des peines disciplinaires, en considération des motifs de conscience honorables qui les avaient incités à préparer une éventuelle mutinerie. Le général Guisan déclara que leurs motifs étaient irréprochables, mais qu'ils auraient dû agir ouvertement.
Le document intitulé Face à la guerre écrit par Jean-Jacques Langendorf et Pierre Streit aborde également le sujet en pages 258 et 259.
A lire aussi :
- Le changement politique après la défaite française de 1940 par Daniel Bourgeois.
- Une autre Suisse 1940-1944 / Jean Pierre Richardot
- Histoire du mouvement communiste suisse : du XIXe siècle à 1943 / André Rauber
Quant au géographe espionSándor Radó , le Historisches Lexikon der Schweiz en propose une courte biographie :
Sándor Radó
5.11.1899 à Budapest, décès 20.8.1981 à Budapest, sans confession, Hongrois.
Fils d'un commerçant et d'une couturière en lingerie. ∞ 1923 Helene Jansen, de Francfort-sur-le-Main. Beau-frère de Hermann Scherchen.
Entré au parti communiste hongrois en 1918, R. fut soldat de l'Armée rouge.
A la chute de la République des Conseils (1919), il s'enfuit à Vienne, puis s'installa en Allemagne (1922). Diplôme de géographie à Leipzig en 1924. Il se réfugia à Paris en 1933 et entra au service de renseignements de l'Armée rouge en 1935. Installé à Genève en 1936, il fonda l'agence de presse Geopress.
En 1938, il devint chef des services secrets soviétiques en Suisse.
Membre du réseau de résistanceOrchestre rouge , R. transmit, sous le pseudonyme de Dora et Albert, des plans secrets de l'état-major allemand à partir de trois émetteurs radio soviétiques situés à Genève et Lausanne. L'entreprise ayant été découverte en 1943, il se fit oublier et s'enfuit en France en septembre 1944. En 1947, il fut condamné par contumace à trois ans de prison et quinze ans d'interdiction d'entrée en Suisse. Disparu dans un camp de travail soviétique en 1948, R. fut libéré en 1955 à la faveur de la déstalinisation et rentra en Hongrie, où il travailla comme cartographe.
Il a écrit Sous le pseudonyme "Dora" : Dora Jelenti....
Un ouvrage lui est consacré mais à lire avec précaution d'après les auteurs de sa fiche Wikipédia :
Les Secrets d'un espion soviétique / Alexander Foote - Éditions de la paix, 1951 - 221 pages
Deux articles :
- Sándor Radó, géographe et agent de renseignement / Guillaume Bourgeois - Hérodote 2011/1 (n° 140)
- Sándor Radó 1899-1981- La géographie, Numéro 56 - Société de géographie, 1982
A voir aussi :
- Les Grands espions de la Seconde Guerre mondiale . 02 / [sous la dir. de] Albert Demazière
- Services de renseignements et grands espions / Gérard Le Marec
Bonne journée.
Concernant le "putsch" perpétré par les officiers suisses en 1940 : il s'agit d'une « conjuration » de plusieurs officiers, décidés à refuser tout ordre éventuel de capitulation en cas d’invasion allemande.
Voici ce qu'indique Historisches Lexikon der Schweiz à propos de cette "
Réagissant à l'abattement que la défaite de la France avait provoqué dans la population suisse et aux énigmatiques sous-entendus de l'allocution radiophonique tenue le 25 juin 1940 par le président de la Confédération, Marcel Pilet-Golaz, les capitaines Alfred Ernst, Hans Hausamann et Max Waibel, auxquels se joignit August R. Lindt, décidèrent de fonder une ligue secrète d'officiers. Son objectif était d'amener l'armée à poursuivre le combat même si son commandement et le Conseil fédéral capitulaient. La réunion constituante eut lieu le 21 juillet à Lucerne et s'acheva par la signature d'un manifeste exigeant la résistance armée à tout prix et le renouveau de la Suisse. Il était prévu de faire transmettre ce mot d'ordre par des personnes de confiance dans toutes les formations de l'armée. Mais l'inobservation du secret ne tarda pas à provoquer l'arrestation des conjurés. A la demande de la justice militaire, ils s'en sortirent avec des peines disciplinaires, en considération des motifs de conscience honorables qui les avaient incités à préparer une éventuelle mutinerie. Le général Guisan déclara que leurs motifs étaient irréprochables, mais qu'ils auraient dû agir ouvertement.
Le document intitulé Face à la guerre écrit par Jean-Jacques Langendorf et Pierre Streit aborde également le sujet en pages 258 et 259.
A lire aussi :
- Le changement politique après la défaite française de 1940 par Daniel Bourgeois.
- Une autre Suisse 1940-1944 / Jean Pierre Richardot
- Histoire du mouvement communiste suisse : du XIXe siècle à 1943 / André Rauber
Quant au géographe espion
5.11.1899 à Budapest, décès 20.8.1981 à Budapest, sans confession, Hongrois.
Fils d'un commerçant et d'une couturière en lingerie. ∞ 1923 Helene Jansen, de Francfort-sur-le-Main. Beau-frère de Hermann Scherchen.
Entré au parti communiste hongrois en 1918, R. fut soldat de l'Armée rouge.
A la chute de la République des Conseils (1919), il s'enfuit à Vienne, puis s'installa en Allemagne (1922). Diplôme de géographie à Leipzig en 1924. Il se réfugia à Paris en 1933 et entra au service de renseignements de l'Armée rouge en 1935. Installé à Genève en 1936, il fonda l'agence de presse Geopress.
En 1938, il devint chef des services secrets soviétiques en Suisse.
Membre du réseau de résistance
Il a écrit Sous le pseudonyme "Dora" : Dora Jelenti....
Un ouvrage lui est consacré mais à lire avec précaution d'après les auteurs de sa fiche Wikipédia :
Les Secrets d'un espion soviétique / Alexander Foote - Éditions de la paix, 1951 - 221 pages
Deux articles :
- Sándor Radó, géographe et agent de renseignement / Guillaume Bourgeois - Hérodote 2011/1 (n° 140)
- Sándor Radó 1899-1981- La géographie, Numéro 56 - Société de géographie, 1982
A voir aussi :
- Les Grands espions de la Seconde Guerre mondiale . 02 / [sous la dir. de] Albert Demazière
- Services de renseignements et grands espions / Gérard Le Marec
Bonne journée.
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