Piliers de portail de la montée Nicolas de Lange
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 27/06/2014 à 11h55
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Question d'origine :
Bonjour cher Guichet,
Juste à coté de l'entrée du Parc des Hauteurs, montée Nicolas de Lange il y a un portail encadré par deux colonnes aux chapiteaux sculptés très usés et surmonté par un bloc de pierre où est sculpté un visage de profil.
Je pense qu'il s'agit d'un ré-emploi d’éléments plus anciens que le portail lui même mais sait-on d'où proviennent ces éléments ? Et qui serait représenté par l'homme dont le profil surmonte le portail ?
Merci.
PralinePhoto portail montée Nicolas de Lange
Réponse du Guichet

Bonjour,
Sur les plans du quartier à la fin du XIXe, on constate que la parcelle appartient à la famille Gay, qui laissé son nom dans l'Histoire locale pour avoir cédé le terrain où allait s’élever la tour métallique de Fourvière. Nous avons cherché des vues d’époque de la tour, espérant qu’on y apercevrait le mur du numéro 12 attenant, mais sans succès.
Sur cette page consacrée à la tour métallique, on peut lire que le numéro 12 est situé au niveau de la propriété l’Angélique.
À l'origine, se trouve depuis 1860 sur le sommet de la colline de Fourvière, sur un terrain appartenant à Pierre Gay, un observatoire sous forme de pavillon chinois, sur la propriété « l'Angélique », étant construite 12 montée des anges (anciennement « montée gratte cul ») devenue montée Nicolas de Lange. Il s'y trouve le restaurant Gay. On peut accéder à l'ensemble en gravissant la colline de Fourvière par le passage Gay… en échange de 5 centimes de francs, sur le trajet duquel on peut admirer diverses sculpture gallo romaines, et notamment à l'entrée un chien de garde avec inscription cave canem (prends garde au chien).
Nous n’avons pu confirmer au cours de nos recherches que c’était bien le cas, mais si le numéro 12 correspond effectivement à l’emplacement de l’ancienne « Angélique », voilà en tout cas ce que nous en apprends le Maynard :
On l'appela plus tard montée de Lange du nom, sans doute, du président de Lange, dont les propriétés s’étendaient sur cette partie de l’ancienne ville, et qui y possédait une maison célèbre dans les annales lyonnaises, dite maison de l'Angélique. Quelques érudits ont pensé que cette maison, bâtie sur les restes du palais d’Antonin, pourrait aussi avoir été le château de Bussy, ou de Bucy, dont il est question dans des actes de l’an 1004, sous Adhémar, abbé de Saint-Just, et Bouchard, archevêque de Lyon.
Pour en revenir à votre question, des vestiges romains furent découverts au moment de l’élévation de la tour : il est question en particulier des restes de deux colonnes : ces restes ont-ils pu être utilisés sur la nouvelle façade du 12 qui appartenait à l’époque au propriétaire du terrain ?
In Carte archéologique de la gaule – Lyon :
Montée Nicolas de Lange
Au moment de la construction de 1a tour métallique, encore présente au sommet de la montée, à remplacement de l'ancien pavillon Gay, ont été repérés des vestiges antiques : un tronçon de Voie dont il ne reste que quelques dalles, plusieurs branches d’un égout pavé de briques, deux squelettes, une salle mosaïquée, un réservoir rectangulaire enduit au tuileau qui aurait fonctionné avec l’aqueduc du Gier, des restes de colonnes et divers fragments architecturaux : A. Steyert, 1895, t. I, p. 123 et 262 ; - C. Germain de Montauzan, 1912, p. 21-22; - A. Audin, 1956b (3e éd. 1964), p. 64 ; - H. Stem, 1967b, n° 40, p. 40
Comme nous l’apprend plus loin le même ouvrage, le médaillon est quant à lui identifié :
Réemployé dans 1e portail de la maison du n° 12, montée Nicolas de Lange, un relief rectangulaire en marbre blanc (haut 50 cm) représente une sphinge, de profil à gauche, la patte avant droite levée. Monument funéraire, entre la fin du I° et le II° siècle apr. J.-C. : Notice abrégée du Nouvel Espérandieu, 2006, n° 268, pl. 101.
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