Société des Journaux Quotidiens et Périodiques
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 10/08/2014 à 21h03
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Question d'origine :
Bonjour, dans Le Gil Blas de 1912 j'ai lu un article qui indique que ce journal est exploité par « La Société des Journaux Quotidiens et Périodiques. » Je retrouve dans plusieurs périodiques cette société. Quel était son rôle ? Cette société était-elle propriétaire des différents journaux qu'elle exploitait ? A-t-elle créé des titres ?
Merci pour votre réponse
Réponse du Guichet
gds_et
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/08/2014 à 10h05
Bonjour,
Nous n’avons trouvé aucune information sur la « Société des Journaux Quotidiens et Périodiques », en revanche nous avons trouvé que le Gil Blas fut racheté en 1911 par les frères Merzbach :
En 1911, alors qu’il ne tirait plus qu’à 5000 exemplaires, il fut racheté par le jeune Pierre Mortier avec la commandite des frères Georges et Paul Merzbach, banquiers ; le journal, qui servit alors des intérêts mal connus, était nettement caillautiste.
(Histoire générale de la presse française, tome 3, p.315)
On ne trouve que des informations lacunaires sur ces derniers propriétaires du journal : dans Aux sources de l'industrie du cinéma: Le modèle Pathé - 1905-1908, par Laurent Le Forestier, on apprend que les frères Merzbach sont aussi actionnaires de Pathé.
Dans un article paru dans le n°64 du 4/03/1920 de l’Action Française, Léon Daudet déclare que Joseph Caillaux et l’Allemagne subventionnent quatre journaux parisiens à la veille de la première guerre mondiale : Le Courrier Européen (Paix-Séailles), le Gil Blas (Merzbach-Rosenberg), l’Eclair (Judet et Lanken), le Bonnet Rouge (Almereyda). Il mentionne aussi le Journal d’Henri Letellier.
Mais il ne semble pas pour autant que ces journaux étaient exploités par la même société, d’après les éclaircissements que nous trouvons dans l’Histoire générale de la presse française sur ces journaux et les subvention de Caillaux et de l'Allemagne :
Le Bonnet Rouge
Séparé de Gustave Hervé, et après un court passage au Courrier Européen de Paix-Séailles, Almereyda (pseudonyme d’Eugène Vigo) lança avec Eugène Merle le Bonnet Rouge, hebdomadaire, le 22 novembre 1913, qui se voulait révolutionnaire mais qui semble avoir vécu de divers chantages. Lorsque Joseph Caillaux eut besoin en 1914 d’un journal pour défendre sa personne et la cause de sa femme, le Bonnet rouge devint, le 23 mars, quotidien du soir. Caillaux lui fournit alors 40000F et, en juillet, Almereyda mobilisa, à cent sous par jour, quelques hommes de main pour faire la claque au procès de Mme Caillaux. Mais cette feuille n’avait, semble-t-il, qu’un tirage faible, malgré le grand nombre de signatures de députés et de conseillers municipaux de Paris qui illustraient ses tribunes libres. Elle allait prendre pendant la guerre une importance considérable.
[…]
Le 30 avril 1916, Emile-Joseph Duval devint administrateur et écrivit alors quasi quotidiennement un billet sous la signature de M. Badin : il subvint aussi dès lors aux besoins de la trésorerie du Bonnet rouge, grâce à des fonds qu’il allait chercher en Suisse et qui lui étaient fournis, à l’instigation de Romberg, l’ambassadeur allemand à Berne, par Marx, banquier à Mannheim. La personnalité et les mobiles de la trahison de Duval ne furent jamais clairement saisis lors du procès, mais les archives allemandes permettent d’en reconstituer les étapes. Cette pénétration de l’argent allemand dans la presse française (le Journal, l’Eclair, le Bonnet rouge et certains autres) furent le résultat d’une politique systématique. Il n’en reste pas moins que les effets de ces tentatives sur l’opinion publique ne semblent pas avoir été notables et les Allemands eurent affaire plus souvent à des escrocs qu’à des complices. Les services français ne paraissent pas avoir tenté d’opération équivalente dans la presse des empires centraux.
Le Bonnet rouge était un organe dont les Allemands pouvaient penser qu’il serait possible de l’influencer pour que son pacifisme tourne franchement au défaitisme. Dans tous les cas, les dénonciations continuelles de Daudet et de Hervé, les attaques au parlement contre « la canaille du Bonnet rouge » forcèrent Ribot à ordonner l’ouverture d’une information. Le 3 juillet 1917 Duval fut arrêté ; le 17 juillet, le Bonnet rouge fut suspendu et ne reparut plus.
Nous sommes désolés de ne pouvoir vous renseigner davantage.
Bonne journée.
Nous n’avons trouvé aucune information sur la « Société des Journaux Quotidiens et Périodiques », en revanche nous avons trouvé que le Gil Blas fut racheté en 1911 par les frères Merzbach :
En 1911, alors qu’il ne tirait plus qu’à 5000 exemplaires, il fut racheté par le jeune Pierre Mortier avec la commandite des frères Georges et Paul Merzbach, banquiers ; le journal, qui servit alors des intérêts mal connus, était nettement caillautiste.
(Histoire générale de la presse française, tome 3, p.315)
On ne trouve que des informations lacunaires sur ces derniers propriétaires du journal : dans Aux sources de l'industrie du cinéma: Le modèle Pathé - 1905-1908, par Laurent Le Forestier, on apprend que les frères Merzbach sont aussi actionnaires de Pathé.
Dans un article paru dans le n°64 du 4/03/1920 de l’Action Française, Léon Daudet déclare que Joseph Caillaux et l’Allemagne subventionnent quatre journaux parisiens à la veille de la première guerre mondiale : Le Courrier Européen (Paix-Séailles), le Gil Blas (Merzbach-Rosenberg), l’Eclair (Judet et Lanken), le Bonnet Rouge (Almereyda). Il mentionne aussi le Journal d’Henri Letellier.
Mais il ne semble pas pour autant que ces journaux étaient exploités par la même société, d’après les éclaircissements que nous trouvons dans l’Histoire générale de la presse française sur ces journaux et les subvention de Caillaux et de l'Allemagne :
Le Bonnet Rouge
Séparé de Gustave Hervé, et après un court passage au Courrier Européen de Paix-Séailles, Almereyda (pseudonyme d’Eugène Vigo) lança avec Eugène Merle le Bonnet Rouge, hebdomadaire, le 22 novembre 1913, qui se voulait révolutionnaire mais qui semble avoir vécu de divers chantages. Lorsque Joseph Caillaux eut besoin en 1914 d’un journal pour défendre sa personne et la cause de sa femme, le Bonnet rouge devint, le 23 mars, quotidien du soir. Caillaux lui fournit alors 40000F et, en juillet, Almereyda mobilisa, à cent sous par jour, quelques hommes de main pour faire la claque au procès de Mme Caillaux. Mais cette feuille n’avait, semble-t-il, qu’un tirage faible, malgré le grand nombre de signatures de députés et de conseillers municipaux de Paris qui illustraient ses tribunes libres. Elle allait prendre pendant la guerre une importance considérable.
[…]
Le 30 avril 1916, Emile-Joseph Duval devint administrateur et écrivit alors quasi quotidiennement un billet sous la signature de M. Badin : il subvint aussi dès lors aux besoins de la trésorerie du Bonnet rouge, grâce à des fonds qu’il allait chercher en Suisse et qui lui étaient fournis, à l’instigation de Romberg, l’ambassadeur allemand à Berne, par Marx, banquier à Mannheim. La personnalité et les mobiles de la trahison de Duval ne furent jamais clairement saisis lors du procès, mais les archives allemandes permettent d’en reconstituer les étapes. Cette pénétration de l’argent allemand dans la presse française (le Journal, l’Eclair, le Bonnet rouge et certains autres) furent le résultat d’une politique systématique. Il n’en reste pas moins que les effets de ces tentatives sur l’opinion publique ne semblent pas avoir été notables et les Allemands eurent affaire plus souvent à des escrocs qu’à des complices. Les services français ne paraissent pas avoir tenté d’opération équivalente dans la presse des empires centraux.
Le Bonnet rouge était un organe dont les Allemands pouvaient penser qu’il serait possible de l’influencer pour que son pacifisme tourne franchement au défaitisme. Dans tous les cas, les dénonciations continuelles de Daudet et de Hervé, les attaques au parlement contre « la canaille du Bonnet rouge » forcèrent Ribot à ordonner l’ouverture d’une information. Le 3 juillet 1917 Duval fut arrêté ; le 17 juillet, le Bonnet rouge fut suspendu et ne reparut plus.
Nous sommes désolés de ne pouvoir vous renseigner davantage.
Bonne journée.
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