Question d'origine :
Quelle est la différence entre CADIS, CORDEILLATS et SERGES, tissus vendus jadis par les colporteurs ?
De quelles régions provenaient-ils ?
Merci.
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 08/09/2014 à 12h10
Bonjour,
Le Lexique des fils et des étoffes définit ainsi :
Cadis : « Etoffe de laine à grains, tondue et apprêtée à chaud » ; utilisée pour la confection de manteaux et capes)
Serge : « tissu sergé de laine sec et serré » ; utilisé pour la confection de pantalons, jupes, costumes et tailleurs
Serge royale : « Tissu de lin et laine à surface lisse » ; habillement
La serge en effet est le résultat d’un tissage particulier, le sergé : « armure présentant en diagonale des côtes et des sillons de largeurs variées » ; « l’armure » désignant le « mode de liage ou de croisement des fils », chaîne et trame. Le sergé peut s'appliquer à d'autres fibres, coton, soie...
L’ouvrage sur Les Textiles précise dans son chapitre « armure » qu’il existe 3 armures de base : « toile », « sergé », « satin » et leurs dérivés. Il offre par ailleurs des photographies de tous les tissus présentés. La serge peut don être fabriquée dans n’importe quelle région d’industrie textile.
Lecordeillat est désigné dans les archives anciennes comme « un drap grossier de mauvaise qualité » (Wikipedia), soit, comme tous les draps, un « tissu résistant en laine ayant subi l’opération de foulonnage conférant de grandes qualités de protection thermique » pour l’habilement d’hiver (Lexique des fils et étoffes).
Somme toute, il s’agit de trois étoffes de laine, des tissus solides destinés aux vêtements de travail, ce qui correspond bien à la clientèle des colporteurs. Le cadis semble pouvoir être fabriqué n’importe où de manière artisanale à partir de la laine des moutons. Les bretons l’auraient porté longtemps et les tisseurs de Montauban fabriqué encore jusqu’à la fin du XIXe siècle (Wikipedia).
On trouve trace de cordeillats fabriqués dans l’Aude, à Paris, dans les Basses Pyrénées avec de la laine d’Espagne, en Béarn, mais aussi dans l’Est.
Quant à la serge, elle est utilisée dans le roman de Zola, Au Bonheur des dames pour couvrir la nuit les comptoirs du magasin ou pour le vêtement des cuisinières :
« - Que désire madame?
Elle voulait une robe pas chère, solide pourtant. Liénard, dans le but d’épargner ses bras, ce qui était son unique souci, manoeuvra pour lui faire prendre une des étoffes déjà dépliées sur le comptoir. Il y avait là des cachemires, des serges, des vigognes, et il lui jurait qu’il n’existait rien de meilleur, on n’en voyait pas la fin. Mais aucun ne semblait la satisfaire. Elle avait avisé, dans une case, un escot bleuâtre. Alors, il finit par se décider, il descendit l’escot, qu’elle jugea trop rude. Ensuite, ce furent une cheviotte, des diagonales, des grisailles, toutes les variétés de la laine, qu’elle eut la curiosité de toucher, pour le plaisir, décidée au fond à prendre n’importe quoi. Le jeune homme dut ainsi déménager les cases les plus hautes; ses épaules craquaient, le comptoir avait disparu sous le grain soyeux des cachemires et des popelines, sous le poil rêche des cheviottes, sous le duvet pelucheux des vigognes. Tous les tissus et toutes les teintes y passaient.
Même, sans avoir la moindre envie d’en acheter, elle se fit montrer de la grenadine et de la gaze de Chambéry. Puis, quand elle en eut assez :
- Oh! mon Dieu! la première est encore la meilleure. C’est pour ma cuisinière... Oui, la serge à petit pointillé, celle à deux francs. »
Bonne journée !
Le Lexique des fils et des étoffes définit ainsi :
La serge en effet est le résultat d’un tissage particulier, le sergé : « armure présentant en diagonale des côtes et des sillons de largeurs variées » ; « l’armure » désignant le « mode de liage ou de croisement des fils », chaîne et trame. Le sergé peut s'appliquer à d'autres fibres, coton, soie...
L’ouvrage sur Les Textiles précise dans son chapitre « armure » qu’il existe 3 armures de base : « toile », « sergé », « satin » et leurs dérivés. Il offre par ailleurs des photographies de tous les tissus présentés. La serge peut don être fabriquée dans n’importe quelle région d’industrie textile.
Le
Somme toute, il s’agit de trois étoffes de laine, des tissus solides destinés aux vêtements de travail, ce qui correspond bien à la clientèle des colporteurs. Le cadis semble pouvoir être fabriqué n’importe où de manière artisanale à partir de la laine des moutons. Les bretons l’auraient porté longtemps et les tisseurs de Montauban fabriqué encore jusqu’à la fin du XIXe siècle (Wikipedia).
On trouve trace de cordeillats fabriqués dans l’Aude, à Paris, dans les Basses Pyrénées avec de la laine d’Espagne, en Béarn, mais aussi dans l’Est.
Quant à la serge, elle est utilisée dans le roman de Zola, Au Bonheur des dames pour couvrir la nuit les comptoirs du magasin ou pour le vêtement des cuisinières :
« - Que désire madame?
Elle voulait une robe pas chère, solide pourtant. Liénard, dans le but d’épargner ses bras, ce qui était son unique souci, manoeuvra pour lui faire prendre une des étoffes déjà dépliées sur le comptoir. Il y avait là des cachemires, des serges, des vigognes, et il lui jurait qu’il n’existait rien de meilleur, on n’en voyait pas la fin. Mais aucun ne semblait la satisfaire. Elle avait avisé, dans une case, un escot bleuâtre. Alors, il finit par se décider, il descendit l’escot, qu’elle jugea trop rude. Ensuite, ce furent une cheviotte, des diagonales, des grisailles, toutes les variétés de la laine, qu’elle eut la curiosité de toucher, pour le plaisir, décidée au fond à prendre n’importe quoi. Le jeune homme dut ainsi déménager les cases les plus hautes; ses épaules craquaient, le comptoir avait disparu sous le grain soyeux des cachemires et des popelines, sous le poil rêche des cheviottes, sous le duvet pelucheux des vigognes. Tous les tissus et toutes les teintes y passaient.
Même, sans avoir la moindre envie d’en acheter, elle se fit montrer de la grenadine et de la gaze de Chambéry. Puis, quand elle en eut assez :
- Oh! mon Dieu! la première est encore la meilleure. C’est pour ma cuisinière... Oui, la serge à petit pointillé, celle à deux francs. »
Bonne journée !
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