Question d'origine :
Devant effectuer un travail sur Gargantua de François Rabelais, je souhaiterais apporter quelques précisions sur l'accueil qui lui fut réservée à sa sortie, pouvez vous me dirigez vers des ouvrages me dirigeant vers ce sujet ?
Réponse du Guichet
gds_ctp
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 22/09/2014 à 15h46
Bonjour,
Veuillez accepter nos excuses pour le retard dans notre réponse : une mauvaise manipulation électronique a poussé Gargantua dans un recoin…
Un livre clé pour votre recherche semble être celui de Marcel De Grève, La réception de Rabelais en Europe du XVIe au XVIIIe siècle, études réunies par Claude De Grève et Jean Céard, Paris, Champion, 2009, 303p.
La recension de Nicolas Le Cadet précise que « les quatre premiers articles font le point sur la réception chez les contemporains français de Rabelais. Marcel De Grève distingue trois étapes :
« Dans un premier temps, la valeur profonde de Pantagruel, publié en 1532 chez Claude Nourry – spécialisé dans l’édition de romans de chevalerie et de contes populaires – ne semble pas perçue par les censeurs de la Sorbonne, qui se contentent de stigmatiser son obscénité, ni par le public lettré, déçu des facéties d’un humaniste de renom. Il faut attendre la parution de Gargantua (1534 ou 1535) pour que soit pleinement reconnue la présence d’une « sustantificque mouelle ». Non seulement les Livres rabelaisiens ne sont plus considérés comme de simples bouffonneries mais, dans un climat de répression religieuse grandissante – l’affaire des placards date précisément de 1534 –, ils deviennent même fort suspects. C’est ce qui explique le troublant silence des contemporains qui ne font désormais plus allusion à des livres jugés compromettants. Enfin, dans un troisième temps, à partir de la condamnation du Chinonais par Calvin dans le De Scandalis (1550), les Livres rabelaisiens sont dépouillés de leur contenu hérétique et n’inquiètent plus autant l’orthodoxie catholique. L’existence d’un « plus hault sens » commence alors à être contestée. Après le « Rabelais savant et humaniste » puis le « Rabelais hérétique et réformateur », c’est l’heure du « Rabelais de légende ». L’image d’un moine buveur, goinfre et débauché se répand sous la plume du protestant Théodore de Bèze et du catholique Tahureau, avant d’être consacrée par la fameuse « epitafe de François Rabelais » écrite par Ronsard vers la fin de 1554. Pourtant, l’œuvre continue de fasciner des lecteurs de plus en plus nombreux et des imitateurs admiratifs, comme Tabourot, dont les Bigarrures (1588) témoignent d’une parfaite imprégnation des idées et du langage de Rabelais. »
Il semble que le petit Bordas (collection L’œuvre au clair), sur Gargantua, de Gérard Milhe-Poutingon aborde la question de la réception, non moins sans doute que le petit 128 du même auteur sur Rabelais.
Bonnes recherches,
Veuillez accepter nos excuses pour le retard dans notre réponse : une mauvaise manipulation électronique a poussé Gargantua dans un recoin…
Un livre clé pour votre recherche semble être celui de Marcel De Grève, La réception de Rabelais en Europe du XVIe au XVIIIe siècle, études réunies par Claude De Grève et Jean Céard, Paris, Champion, 2009, 303p.
La recension de Nicolas Le Cadet précise que « les quatre premiers articles font le point sur la réception chez les contemporains français de Rabelais. Marcel De Grève distingue trois étapes :
« Dans un premier temps, la valeur profonde de Pantagruel, publié en 1532 chez Claude Nourry – spécialisé dans l’édition de romans de chevalerie et de contes populaires – ne semble pas perçue par les censeurs de la Sorbonne, qui se contentent de stigmatiser son obscénité, ni par le public lettré, déçu des facéties d’un humaniste de renom. Il faut attendre la parution de Gargantua (1534 ou 1535) pour que soit pleinement reconnue la présence d’une « sustantificque mouelle ». Non seulement les Livres rabelaisiens ne sont plus considérés comme de simples bouffonneries mais, dans un climat de répression religieuse grandissante – l’affaire des placards date précisément de 1534 –, ils deviennent même fort suspects. C’est ce qui explique le troublant silence des contemporains qui ne font désormais plus allusion à des livres jugés compromettants. Enfin, dans un troisième temps, à partir de la condamnation du Chinonais par Calvin dans le De Scandalis (1550), les Livres rabelaisiens sont dépouillés de leur contenu hérétique et n’inquiètent plus autant l’orthodoxie catholique. L’existence d’un « plus hault sens » commence alors à être contestée. Après le « Rabelais savant et humaniste » puis le « Rabelais hérétique et réformateur », c’est l’heure du « Rabelais de légende ». L’image d’un moine buveur, goinfre et débauché se répand sous la plume du protestant Théodore de Bèze et du catholique Tahureau, avant d’être consacrée par la fameuse « epitafe de François Rabelais » écrite par Ronsard vers la fin de 1554. Pourtant, l’œuvre continue de fasciner des lecteurs de plus en plus nombreux et des imitateurs admiratifs, comme Tabourot, dont les Bigarrures (1588) témoignent d’une parfaite imprégnation des idées et du langage de Rabelais. »
Il semble que le petit Bordas (collection L’œuvre au clair), sur Gargantua, de Gérard Milhe-Poutingon aborde la question de la réception, non moins sans doute que le petit 128 du même auteur sur Rabelais.
Bonnes recherches,
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