Question d'origine :
Je vous remercie de votre réponse si fournie. Mais une question continue à me "tarauder". La lune s'éloigne de la terre dit-on or elle lui sert dit-on aussi de balancier. On avance que sans elle la terre serait une boule folle. Est-ce vrai ? Les conséquences seraient-elles celles que l'on avance ?
Simone11
Réponse du Guichet
gds_se
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/09/2014 à 11h58
Bonjour,
Comment avons-nous pu oublier la Lune, notre cher satellite !
« Mond-galileo-farbig » par NASA/JPL — (image link). Sous licence Public domain via Wikimedia Commons
Depuis la Terre, nous voyons toujours la même face de la Lune parce que la Lune tourne sur elle-même à la même vitesse qu’elle tourne autour de la Terre.
Les zones lumineuses de la Lune sont connues comme les Hautes Terres (Highlands). La face cachée, appelée maria (mers en latin), est un bassin d’impact qui était recouvert de lave entre 4.2 et 1.2 milliards d’années de ça. Ces zones lumineuses et sombres sont composées de roches de différentes compositions et de différents âges, ce qui prouverait que la croûte primaire se serait cristallisée depuis un océan de magma lunaire. Les cratères eux-mêmes, qui ont été préservé pendant des milliards d’années, fournissent un historique des impacts entre la Lune et les autres corps célestes de notre propre système solaire.
La théorie principale quant à l’origine de la Lune est qu’un corps céleste de la taille de Mars est entré en collision avec la Terre il y a approximativement 4.5 milliards d’années et que les débris provenant autant de la Terre que du corps céleste se sont agrégés pour former notre satellite naturel. La Lune nouvellement formée était en état de fusion. En 100 millions d’années, la majorité de l’« océan de magma » global était cristallisé, avec des roches moins denses qui flottaient à la surface et qui ont finalement constitué la croûte lunaire. […]
(Source : About the Moon / NASA)
« Ssc2005-01b » par Courtesy NASA/JPL-Caltech/T. Pyle (SSC/Caltech) — Spitzer Space Telescope. Sous licence Public domain via Wikimedia Commons
En effet, la Lune a un grand impact sur la Terre. L’un des plus connus est celui sur les marées :
C’est Newton qui donnera la première explication satisfaisante du phénomène des marées. A la fin du VXIIe siècle, ce mathématicien et astronome anglais avait compris que la Terre retenait la Lune sur son orbite grâce à une force d’attraction universelle, la même force qui fait tomber un objet sur la Terre. C’est cette force d’attraction universelle ou force de gravitation qui est la cause des marées. […]
C’est exactement la même chose dans le cas du système Terre-Lune : la Terre et la Lune tournent autour de leur centre de masse commun ; les parties de la Terre plus proches de la Lune sont davantage attirées et ont tendance à tomber plus vite vers la Lune que les parties les plus éloignées, ce qui déforme la Terre. La Lune subit elle aussi des effets de marée de la part de la Terre.
(Source : La Lune à portée de main : phases, éclipses, marées / Pierre Causeret, Jean-Luc Fouquet et Liliane Sarrazin-Vilas)
Le phénomène de marée (AFP)
Mais la Lune interagit de bien d’autres manières avec la Terre :
• En stabilisant l’inclinaison de l’axe de la Terre : en gardant cet axe relativement stable, la Lune permet une stabilisation du climat et de l’alternance des saisons
• En servant de bouclier contre les météores.
(Source : Moonrise : the surprisingly diverse array of moons in our solar system / Hubble Science Briefring : Bonnie Meinke, PhD)
Stabiliser la Terre
L’orientation de l’axe de rotation de la Terre est la cause de l’alternance annuelle des saisons dans notre climat […]
L’obliquité de la Terre - l’angle que son axe de rotation forme avec la perpendiculaire de son plan orbital, est aujourd’hui de seulement 23.5 degrés, mais cela suffit à apporter l’été et l’hiver dans l’hémisphère nord ou sud - est inclinée plus ou moins loin du soleil.
Une variation de l’obliquité de la Terre même aussi petite que 1.3 degrés, au alentour d’une valeur de 23.3 degrés, pourrait contribuer, ou déclencher, à un nouvel âge glaciaire.
Les conditions climatiques d’une Terre avec une Lune moins grande seraient bien plus maussades.
L’attraction gravitationnelle de notre grande Lune agit comme une ancre, limitant les variations de l’axe de rotation de la Terre et gardant le climat relativement stable. Sans la Lune, l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre varierait de façon chaotique entre 0 et 85 degrés. De telles amplitudes dans l’obliquité de la Terre seraient à l’origine de changements dramatiques du climat. Avec une obliquité de 0 degré, il n’y aurait pas de variation saisonnière de l’ensoleillement sur Terre. A 85 degrés, l’axe de la Terre serait complètement inversé. Les tropiques se trouveraient alors piégés dans les neiges d’un hiver glacial permanent […].
(Source : The Moon : stepping stone to the planets / NASA’s Cosmos)
« Obliquite plan ecliptique » par derivative work: Daelomin53 (talk)AxialTiltObliquity.png: Dna-webmaster — AxialTiltObliquity.png. Sous licence Creative Commons Attribution 3.0 via Wikimedia Commons
Toutefois, cette théorie commence à être remise en question :
En 1993, Jacques Laskar et ses collègues publiaient dans le journal Nature un article qui allait quelque peu refroidir des adeptes de Seti. Selon leurs calculs, en l’absence de la Lune, l’axe de la Terre (son inclinaison par rapport à son plan orbital) varierait de façon tellement forte et chaotique que les oscillations du climat en résultant seraient peu favorables au développement de la vie. Des années plus tard, le chercheur trouvait même la présence du chaos au niveau de certaines orbites du Système solaire. […]
Mais aujourd’hui, un groupe de chercheurs vient de publier un nouvel article intitulé Obliquity variations of a moonless Earth, qui remet en question cette conclusion et qui devrait rassurer ceux qui pensent que Carl Sagan avait raison de croire qu’il serait un jour donné à l’humanité de rencontrer son équivalent dans la Voie lactée.
L’axe de rotation de la Terre est aujourd’hui incliné de 23° environ par rapport à son orbite mais l’article de Jacques Laskar avait montré qu'en l’absence de la Lune, il pouvait varier chaotiquement entre 0° et 85 °. Toutefois, l’échelle de temps et la probabilité associées à ces variations n’étaient pas clairement établies. Dans l’article publié aujourd’hui par Jack Lissauer et ses collègues, les résultats de simulations numériques conduites sur une période équivalente à 4 milliards d’années du Système solaire donnent maintenant une perspective différente.
Une stabilité sur des centaines de millions d'années
Tout d’abord, il semblerait que les variations restent comprises entre 10° et 50° ce qui, tout en n’étant pas négligeable, implique des changements de climat moins violents. Surtout, les chercheurs ont constaté que pendant des périodes aussi longues que 500 millions d’années, l'inclinaison de l’axe de la Terre sans Lune restait comprise entre 17° et 32° et même entre 20° et 25° pendant des centaines de millions d’années. Ils ont découvert aussi que l’amplitude de ces variations n’était pas la même selon que la Terre tournait sur elle-même dans le sens contraire, ou non, à celui de sa révolution autour du Soleil. Une rotation rétrograde est ainsi plus stable et il en serait fortement de même si la période de rotation de la Terre était inférieure à 12 h.
(Source : Exobiologie : la Lune ne serait pas nécessaire pour stabiliser la Terre)
Sur cette question, voir aussi : Our large Moon does not stabilize Earth’s axis / Davis Waltham
Nous voyons donc que la Lune a une grande influence sur la Terre.
Il est vrai également que la Lune s’éloigne de notre planète, de quelques centimètres chaque années.
(Source : Earth’s moon FAQ / NASA)
Dans cette vidéo du Space Lab , Lucianne Walkowicz, astrophysicienne, vous explique pourquoi la Lune s’éloigne de la Terre (à 1:51):
La force gravitationnelle de la Lune sur la Terre (à l’origine du phénomène des marées) et le mouvement des marées ralentit continuellement la rotation de la Terre, ce qui fait gagner de l’énergie à la Lune. Ce gain d’énergie entraîne l’orbite de la Lune au large de la Terre.
Pour finir, que se passera-t-il pour la Terre si la Lune n’interagit plus avec elle ?
Là encore, les scientifiques ne sont pas tous d’accord. Nous l’avons déjà vu pour l’axe de rotation de la Terre : si la Lune a bien une influence dans sa stabilité, les conséquences seraient désastreuses pour la planète ; dans le cas contraire, il est possible que la vie puisse continuer à se développer sur Terre.
Scenario 2: what if our Moon suddenly vanished? (Que se passerait-il si notre Lune disparaissait ?)
Supposons que la Lune disparaisse demain ? Nous et tous les autres organismes sur Terre aurions de sérieux problèmes […]
Tout d’abord, les températures changeraient considérablement. La fonte des océans conduiraient à des catastrophes sans précédent : les Pays-Bas se retrouveraient entièrement sous l’eau. Nous perdrions également l’alternance des saisons avec plusieurs conséquences négatives sur l’agriculture, ce qui engendrerait un problème de nourriture important.
(Source : Life whitout the Moon : a scientific speculation / Science in School)
L’article If We Had No Moon vous donnera plus de details sur les effets désastreux de la disparition de la Lune.
D’autres scientifiques pensent, quant à eux, qu’il serait possible de survivre sans Lune :
De nouvelles simulations ont montré que, même sans la Lune, l’inclinaison de l’axe de la Terre – connu come l’obliquité – ne pourrait varier que de 10 degrés. L’influence des autres planètes pourrait garder une Terre sans Lune stable.
(Source : Moonless Earth Could Potentially Still Support Life, Study Finds / Space.com)
Comme nous vous le disions dans notre précédente réponse, il est difficile de prévoir ce qui se passera dans plusieurs milliards d’années et il n’est pas sûr que nous ne puissions pas survivre (si nous sommes toujours là !) à la disparition de la Lune.
Nous sommes en l’an 2113. L’humanité a passé les 100 dernières années à stocker des têtes nucléaires. Et pas qu’un peu – 600 milliards des plus grandes, des plus grosses, des plus mortelles têtes nucléaires qu’on a pu construire. Quelque chose comme la bombe russe Tsar Bomba (la plus grosse bombe nucléaire qui ait jamais explosé) mais bon en 600 milliards de fois pire.
Pourquoi ? Parce que nous avons décidé de faire exploser la Lune et que pour ce faire nous avons besoin de l’équivalent de 30 milles milliards de mégatonnes de TNT. […]
Comme les fragments de la Lune sont trop petits pour s’agréger ensemble, ils ont commencé à se disperser. Tout d’abord, un grand nombre d’entre eux sont tombés sur Terre, dans une pluie de roches lunaires fondues. Des villes sont détruites, des pays rayés de la carte et nous commençons à nous demander si faire exploser la Lune était une aussi brillante idée.
Les morceaux de Lune restants sont entrés en orbite autour du monde, formant un anneau autour de notre planète. Mais, comme pour l’anneau de Saturne, ça ne reste pas juste là. Episodiquement, pour le reste de la vie de la Terre, des météorites se sépareront de l’anneau et heurteront la surface de la Terre. Nous somme maintenant sous un bombardement constant de la part d’une Lune vengeresse.
« Hey, regardez ce fabuleux anneau autour de la Terre ! Oubliez les impacts quotidiens de météorites. »
[…] Avez-vous remarqué que la Lune est couverte de cratères ? Eh bien, c’est parce qu’elle est frappée par les météorites, protégeant la Terre de toutes sortes de roches qui se trouvent sur notre chemin. Avec l’annihilation de la Lune, nous sommes devenus encore plus vulnérable à ces cailloux de l’espace.
Bien sûr, un des effets les plus notables de la Lune est (ou était) les marées. Sans Lune, les océans sont devenus beaucoup plus calme. Le Soleil a toujours un effet sur eux (les marées solaires), donc les surfeurs ne sont pas complètement dénués de vagues. Mais les océans sont devenus plus sereins.
Ceci a un effet terrible sur la vie sur Terre. […]
La perte de la Lune a un effet direct sur l’orbite et la rotation de la Terre. Sans la Lune, pour nous stabiliser, la Terre a commencé à chanceler de plus en plus, jetant les saisons dans le trouble et changeant notre orbite autour du Soleil d’une elliptique légère à une elliptique massive. Nous nageons actuellement autour du soleil dans une orbite sauvage, instable et fluctuante.
Comme le monde regrette sa décision malavisée de détruire la Lune, il est déjà trop tard pour faire quoi que ce soit. Si l’humanité survit aux bombardements constants des restes de la Lune et des autres cailloux de l’espace, à l’éradication de plusieurs espèces sur la surface du globe et aux changements de saisons potentiellement catastrophiques alors peut être qu’exploser la Lune n’était pas une si mauvaise idée.
Sinon, nous aurions sûrement été averti de cela. Pourquoi ne pas nous débarrasser du Soleil à la place ?
(Source : What would happen if we blew up the Moon? / Space Answers)
Comment avons-nous pu oublier la Lune, notre cher satellite !
« Mond-galileo-farbig » par NASA/JPL — (image link). Sous licence Public domain via Wikimedia Commons
Depuis la Terre, nous voyons toujours la même face de la Lune parce que la Lune tourne sur elle-même à la même vitesse qu’elle tourne autour de la Terre.
Les zones lumineuses de la Lune sont connues comme les Hautes Terres (Highlands). La face cachée, appelée maria (mers en latin), est un bassin d’impact qui était recouvert de lave entre 4.2 et 1.2 milliards d’années de ça. Ces zones lumineuses et sombres sont composées de roches de différentes compositions et de différents âges, ce qui prouverait que la croûte primaire se serait cristallisée depuis un océan de magma lunaire. Les cratères eux-mêmes, qui ont été préservé pendant des milliards d’années, fournissent un historique des impacts entre la Lune et les autres corps célestes de notre propre système solaire.
La théorie principale quant à l’origine de la Lune est qu’un corps céleste de la taille de Mars est entré en collision avec la Terre il y a approximativement 4.5 milliards d’années et que les débris provenant autant de la Terre que du corps céleste se sont agrégés pour former notre satellite naturel. La Lune nouvellement formée était en état de fusion. En 100 millions d’années, la majorité de l’« océan de magma » global était cristallisé, avec des roches moins denses qui flottaient à la surface et qui ont finalement constitué la croûte lunaire. […]
(Source : About the Moon / NASA)
« Ssc2005-01b » par Courtesy NASA/JPL-Caltech/T. Pyle (SSC/Caltech) — Spitzer Space Telescope. Sous licence Public domain via Wikimedia Commons
En effet, la Lune a un grand impact sur la Terre. L’un des plus connus est celui sur les marées :
C’est Newton qui donnera la première explication satisfaisante du phénomène des marées. A la fin du VXIIe siècle, ce mathématicien et astronome anglais avait compris que la Terre retenait la Lune sur son orbite grâce à une force d’attraction universelle, la même force qui fait tomber un objet sur la Terre. C’est cette force d’attraction universelle ou force de gravitation qui est la cause des marées. […]
C’est exactement la même chose dans le cas du système Terre-Lune : la Terre et la Lune tournent autour de leur centre de masse commun ; les parties de la Terre plus proches de la Lune sont davantage attirées et ont tendance à tomber plus vite vers la Lune que les parties les plus éloignées, ce qui déforme la Terre. La Lune subit elle aussi des effets de marée de la part de la Terre.
(Source : La Lune à portée de main : phases, éclipses, marées / Pierre Causeret, Jean-Luc Fouquet et Liliane Sarrazin-Vilas)
Le phénomène de marée (AFP)
Mais la Lune interagit de bien d’autres manières avec la Terre :
• En stabilisant l’inclinaison de l’axe de la Terre : en gardant cet axe relativement stable, la Lune permet une stabilisation du climat et de l’alternance des saisons
• En servant de bouclier contre les météores.
(Source : Moonrise : the surprisingly diverse array of moons in our solar system / Hubble Science Briefring : Bonnie Meinke, PhD)
L’orientation de l’axe de rotation de la Terre est la cause de l’alternance annuelle des saisons dans notre climat […]
L’obliquité de la Terre - l’angle que son axe de rotation forme avec la perpendiculaire de son plan orbital, est aujourd’hui de seulement 23.5 degrés, mais cela suffit à apporter l’été et l’hiver dans l’hémisphère nord ou sud - est inclinée plus ou moins loin du soleil.
Une variation de l’obliquité de la Terre même aussi petite que 1.3 degrés, au alentour d’une valeur de 23.3 degrés, pourrait contribuer, ou déclencher, à un nouvel âge glaciaire.
Les conditions climatiques d’une Terre avec une Lune moins grande seraient bien plus maussades.
L’attraction gravitationnelle de notre grande Lune agit comme une ancre, limitant les variations de l’axe de rotation de la Terre et gardant le climat relativement stable. Sans la Lune, l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre varierait de façon chaotique entre 0 et 85 degrés. De telles amplitudes dans l’obliquité de la Terre seraient à l’origine de changements dramatiques du climat. Avec une obliquité de 0 degré, il n’y aurait pas de variation saisonnière de l’ensoleillement sur Terre. A 85 degrés, l’axe de la Terre serait complètement inversé. Les tropiques se trouveraient alors piégés dans les neiges d’un hiver glacial permanent […].
(Source : The Moon : stepping stone to the planets / NASA’s Cosmos)
« Obliquite plan ecliptique » par derivative work: Daelomin53 (talk)AxialTiltObliquity.png: Dna-webmaster — AxialTiltObliquity.png. Sous licence Creative Commons Attribution 3.0 via Wikimedia Commons
Toutefois, cette théorie commence à être remise en question :
En 1993, Jacques Laskar et ses collègues publiaient dans le journal Nature un article qui allait quelque peu refroidir des adeptes de Seti. Selon leurs calculs, en l’absence de la Lune, l’axe de la Terre (son inclinaison par rapport à son plan orbital) varierait de façon tellement forte et chaotique que les oscillations du climat en résultant seraient peu favorables au développement de la vie. Des années plus tard, le chercheur trouvait même la présence du chaos au niveau de certaines orbites du Système solaire. […]
Mais aujourd’hui, un groupe de chercheurs vient de publier un nouvel article intitulé Obliquity variations of a moonless Earth, qui remet en question cette conclusion et qui devrait rassurer ceux qui pensent que Carl Sagan avait raison de croire qu’il serait un jour donné à l’humanité de rencontrer son équivalent dans la Voie lactée.
L’axe de rotation de la Terre est aujourd’hui incliné de 23° environ par rapport à son orbite mais l’article de Jacques Laskar avait montré qu'en l’absence de la Lune, il pouvait varier chaotiquement entre 0° et 85 °. Toutefois, l’échelle de temps et la probabilité associées à ces variations n’étaient pas clairement établies. Dans l’article publié aujourd’hui par Jack Lissauer et ses collègues, les résultats de simulations numériques conduites sur une période équivalente à 4 milliards d’années du Système solaire donnent maintenant une perspective différente.
Tout d’abord, il semblerait que les variations restent comprises entre 10° et 50° ce qui, tout en n’étant pas négligeable, implique des changements de climat moins violents. Surtout, les chercheurs ont constaté que pendant des périodes aussi longues que 500 millions d’années, l'inclinaison de l’axe de la Terre sans Lune restait comprise entre 17° et 32° et même entre 20° et 25° pendant des centaines de millions d’années. Ils ont découvert aussi que l’amplitude de ces variations n’était pas la même selon que la Terre tournait sur elle-même dans le sens contraire, ou non, à celui de sa révolution autour du Soleil. Une rotation rétrograde est ainsi plus stable et il en serait fortement de même si la période de rotation de la Terre était inférieure à 12 h.
(Source : Exobiologie : la Lune ne serait pas nécessaire pour stabiliser la Terre)
Sur cette question, voir aussi : Our large Moon does not stabilize Earth’s axis / Davis Waltham
Nous voyons donc que la Lune a une grande influence sur la Terre.
Il est vrai également que la Lune s’éloigne de notre planète, de quelques centimètres chaque années.
(Source : Earth’s moon FAQ / NASA)
Dans cette vidéo du Space Lab , Lucianne Walkowicz, astrophysicienne, vous explique pourquoi la Lune s’éloigne de la Terre (à 1:51):
La force gravitationnelle de la Lune sur la Terre (à l’origine du phénomène des marées) et le mouvement des marées ralentit continuellement la rotation de la Terre, ce qui fait gagner de l’énergie à la Lune. Ce gain d’énergie entraîne l’orbite de la Lune au large de la Terre.
Pour finir, que se passera-t-il pour la Terre si la Lune n’interagit plus avec elle ?
Là encore, les scientifiques ne sont pas tous d’accord. Nous l’avons déjà vu pour l’axe de rotation de la Terre : si la Lune a bien une influence dans sa stabilité, les conséquences seraient désastreuses pour la planète ; dans le cas contraire, il est possible que la vie puisse continuer à se développer sur Terre.
Supposons que la Lune disparaisse demain ? Nous et tous les autres organismes sur Terre aurions de sérieux problèmes […]
Tout d’abord, les températures changeraient considérablement. La fonte des océans conduiraient à des catastrophes sans précédent : les Pays-Bas se retrouveraient entièrement sous l’eau. Nous perdrions également l’alternance des saisons avec plusieurs conséquences négatives sur l’agriculture, ce qui engendrerait un problème de nourriture important.
(Source : Life whitout the Moon : a scientific speculation / Science in School)
L’article If We Had No Moon vous donnera plus de details sur les effets désastreux de la disparition de la Lune.
D’autres scientifiques pensent, quant à eux, qu’il serait possible de survivre sans Lune :
De nouvelles simulations ont montré que, même sans la Lune, l’inclinaison de l’axe de la Terre – connu come l’obliquité – ne pourrait varier que de 10 degrés. L’influence des autres planètes pourrait garder une Terre sans Lune stable.
(Source : Moonless Earth Could Potentially Still Support Life, Study Finds / Space.com)
Comme nous vous le disions dans notre précédente réponse, il est difficile de prévoir ce qui se passera dans plusieurs milliards d’années et il n’est pas sûr que nous ne puissions pas survivre (si nous sommes toujours là !) à la disparition de la Lune.
Nous sommes en l’an 2113. L’humanité a passé les 100 dernières années à stocker des têtes nucléaires. Et pas qu’un peu – 600 milliards des plus grandes, des plus grosses, des plus mortelles têtes nucléaires qu’on a pu construire. Quelque chose comme la bombe russe Tsar Bomba (la plus grosse bombe nucléaire qui ait jamais explosé) mais bon en 600 milliards de fois pire.
Pourquoi ? Parce que nous avons décidé de faire exploser la Lune et que pour ce faire nous avons besoin de l’équivalent de 30 milles milliards de mégatonnes de TNT. […]
Comme les fragments de la Lune sont trop petits pour s’agréger ensemble, ils ont commencé à se disperser. Tout d’abord, un grand nombre d’entre eux sont tombés sur Terre, dans une pluie de roches lunaires fondues. Des villes sont détruites, des pays rayés de la carte et nous commençons à nous demander si faire exploser la Lune était une aussi brillante idée.
Les morceaux de Lune restants sont entrés en orbite autour du monde, formant un anneau autour de notre planète. Mais, comme pour l’anneau de Saturne, ça ne reste pas juste là. Episodiquement, pour le reste de la vie de la Terre, des météorites se sépareront de l’anneau et heurteront la surface de la Terre. Nous somme maintenant sous un bombardement constant de la part d’une Lune vengeresse.
« Hey, regardez ce fabuleux anneau autour de la Terre ! Oubliez les impacts quotidiens de météorites. »
[…] Avez-vous remarqué que la Lune est couverte de cratères ? Eh bien, c’est parce qu’elle est frappée par les météorites, protégeant la Terre de toutes sortes de roches qui se trouvent sur notre chemin. Avec l’annihilation de la Lune, nous sommes devenus encore plus vulnérable à ces cailloux de l’espace.
Bien sûr, un des effets les plus notables de la Lune est (ou était) les marées. Sans Lune, les océans sont devenus beaucoup plus calme. Le Soleil a toujours un effet sur eux (les marées solaires), donc les surfeurs ne sont pas complètement dénués de vagues. Mais les océans sont devenus plus sereins.
Ceci a un effet terrible sur la vie sur Terre. […]
La perte de la Lune a un effet direct sur l’orbite et la rotation de la Terre. Sans la Lune, pour nous stabiliser, la Terre a commencé à chanceler de plus en plus, jetant les saisons dans le trouble et changeant notre orbite autour du Soleil d’une elliptique légère à une elliptique massive. Nous nageons actuellement autour du soleil dans une orbite sauvage, instable et fluctuante.
Comme le monde regrette sa décision malavisée de détruire la Lune, il est déjà trop tard pour faire quoi que ce soit. Si l’humanité survit aux bombardements constants des restes de la Lune et des autres cailloux de l’espace, à l’éradication de plusieurs espèces sur la surface du globe et aux changements de saisons potentiellement catastrophiques alors peut être qu’exploser la Lune n’était pas une si mauvaise idée.
Sinon, nous aurions sûrement été averti de cela. Pourquoi ne pas nous débarrasser du Soleil à la place ?
(Source : What would happen if we blew up the Moon? / Space Answers)
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