Question d'origine :
Bonjour,
à l'occasion du centenaire du début de la Première Guerre Mondiale, de nombreux documentaires nous présentent la vie quotidienne dans les tranchées, voire des images de bataille.
Ses images sont-elles bien d'époque ? Par qui ont-elles été tournées ? De véritables batailles ont-elles réellement été filmées à cette époque ? Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 14/11/2014 à 15h00
Bonjour,
Compte tenu des handicaps techniques liés a la prise de vue photographique en 14-18, et surtout de l’immense danger du champ de bataille, nous ne disposons que de très peu d’images des combats. Pour compenser ce manque, pendant mais aussi après la guerre, on procéda à diverses reconstitutions plus ou moins fidèles à la réalité.
(cf. site des musées nationaux, à la page « l’histoire par l’image : Reconstituer la guerre de 14 »)
Le site de l’ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) ajoute :
Les images de tranchées, presque exclusivement filmées du côté français, abondent dans les films de la SCA-SPCA. Le montage présenté […], réalisé à partir de ces documents d’archives, a choisi de ne montrer que des moments de calme, propices à la prises de vue voire à lamise en scène : l’approvisionnement, les repas, la toilette, la lessive, l’entretien des armes, un exercice d’assaut et d’alerte aux gaz.
Quant aux cameramen :
La collection sur la Première Guerre mondiale conservée par l’ECPAD est issue du travail de prise de vue effectué par la section photographique (SPA) et la section cinématographique de l’armée (SCA). Créées en mai 1915, ces deux sections se voient assigner un objectif : combattre la propagande allemande par l’image. Les ministères de la Guerre, des Affaires Etrangères et de l’Instruction Publique et des Beaux-arts s’associent pour fournir les moyens humains et matériels nécessaires à la réalisation des images et à leur diffusion en France et à l’étranger. En mai 1917, les deux sections sont réunies au sein d’une seule et même unité baptisée Section Photographique et Cinématographique de l’Armée (SPCA). Commandée par le sous-lieutenant Pierre Marcel Levi, l’unité est dissoute en juillet 1919.
[…]
Constituée de près de 110.000 clichés et de plus de 2.000 films, la collection Première Guerre mondiale témoigne des combats menés par les troupes françaises et alliées sur terre, dans les airs et sur les mers. Les sujets proposés par les opérateurs militaires traitent à la fois des opérations sur le front occidental et sur le front d’Orient, offrant un regard complet sur la vie des combattants présents de l’Yser aux Vosges. Les grandes batailles de la guerre trouvent une place prépondérante, avec pour symboles Verdun, la Somme ou le Chemin des Dames. Ce fonds dévoile les moyens mis en oeuvres par chaque belligérant à travers le développement de l’artillerie, de l’aviation et des chars. Les personnalités de la guerre sont mises à l’honneur au même titre que les populations civiles présentes dans les grandes villes et les campagnes.
(cf. Archives - Le fonds Première Guerre mondiale)
Hormis, les indications données sur ces sites, les ouvrages suivants confirment les informations :
- Une guerre qui n’en finit pas sous la direction de Christophe Gauthier, David Lescot et Laurent Véray :
« un réalisme cinématographique »
Comme l’a souligné Laurent Veray, la Première Guerre mondiale a montré l’incapacité du cinématographe à enregistrer les batailles en direct et c’est le cinéma de fiction qui, après guerre, a permis de rendre au plus près le « réel » des combats.
- Dictionnaire de la grande guerre sous la direction de Jean-Yves Le Naour :
La grande guerre fut sans doute la premiere guerre filmée, même si le combat réel au front resta, pour des raisons aussi bien idéologiques que techniques, hors champ. Le cinéma était tout à la fois un instrument de propagande et de transfiguration de la guerre, et un moyen d’évasion.
- Le cinéma et la guerre de 14-18 de Patrick Brion :
la quasi-totalité des scènes prétendument de guerre sont en fait des reconstitutions. Filmées avec de vrais soldats, parfois sur des lieux de combats ou plus souvent encore sur des terrains d’entraînement, elles sont là pour « rendre l’ambiance » en évacuant le vrai danger. Au passage, la « guerre des images » prend pas mal de liberté avec la vérité – des pratiques qui interrogent l’historien sur la fabrication de « vrais-faux », y compris par des démocraties.
- la grande guerre au cinéma : de la gloire à la mémoire de Laurent Véray :
pour des raisons à la fois techniques et de sécurité, on ne filmait pas sur la ligne de feu. On ne voit donc rien des combats, ou seulement des bombardements et des explosions lointaines, des canons qui tirent, la gamme des armes utilisées. Les images les plus courantes concernent les coulisses de la guerre : les transports de troupes, les défilés, les visites de généraux ou de personnalités politiques sur le front, la vie quotidienne des soldats dans les tranchées et les cantonnements de repos.
A lire également :
- Une guerre des images, ]1914-1918 France-Allemagne de Benjamin Gilles et Arndt Weinrich.
- Les faux qui font l'histoire (1999), article de Laurent Veray.
Compte tenu des handicaps techniques liés a la prise de vue photographique en 14-18, et surtout de l’immense danger du champ de bataille, nous ne disposons que de très peu d’images des combats. Pour compenser ce manque, pendant mais aussi après la guerre, on procéda à diverses reconstitutions plus ou moins fidèles à la réalité.
(cf. site des musées nationaux, à la page « l’histoire par l’image : Reconstituer la guerre de 14 »)
Le site de l’ECPAD (Etablissement de Communication et de Production Audiovisuelle de la Défense) ajoute :
Les images de tranchées, presque exclusivement filmées du côté français, abondent dans les films de la SCA-SPCA. Le montage présenté […], réalisé à partir de ces documents d’archives, a choisi de ne montrer que des moments de calme, propices à la prises de vue voire à la
Quant aux cameramen :
La collection sur la Première Guerre mondiale conservée par l’ECPAD est issue du travail de prise de vue effectué par la section photographique (SPA) et la section cinématographique de l’armée (SCA). Créées en mai 1915, ces deux sections se voient assigner un objectif : combattre la propagande allemande par l’image. Les ministères de la Guerre, des Affaires Etrangères et de l’Instruction Publique et des Beaux-arts s’associent pour fournir les moyens humains et matériels nécessaires à la réalisation des images et à leur diffusion en France et à l’étranger. En mai 1917, les deux sections sont réunies au sein d’une seule et même unité baptisée Section Photographique et Cinématographique de l’Armée (SPCA). Commandée par le sous-lieutenant Pierre Marcel Levi, l’unité est dissoute en juillet 1919.
[…]
Constituée de près de 110.000 clichés et de plus de 2.000 films, la collection Première Guerre mondiale témoigne des combats menés par les troupes françaises et alliées sur terre, dans les airs et sur les mers. Les sujets proposés par les opérateurs militaires traitent à la fois des opérations sur le front occidental et sur le front d’Orient, offrant un regard complet sur la vie des combattants présents de l’Yser aux Vosges. Les grandes batailles de la guerre trouvent une place prépondérante, avec pour symboles Verdun, la Somme ou le Chemin des Dames. Ce fonds dévoile les moyens mis en oeuvres par chaque belligérant à travers le développement de l’artillerie, de l’aviation et des chars. Les personnalités de la guerre sont mises à l’honneur au même titre que les populations civiles présentes dans les grandes villes et les campagnes.
(cf. Archives - Le fonds Première Guerre mondiale)
Hormis, les indications données sur ces sites, les ouvrages suivants confirment les informations :
- Une guerre qui n’en finit pas sous la direction de Christophe Gauthier, David Lescot et Laurent Véray :
« un réalisme cinématographique »
Comme l’a souligné Laurent Veray, la Première Guerre mondiale a montré l’incapacité du cinématographe à enregistrer les batailles en direct et c’est le cinéma de fiction qui, après guerre, a permis de rendre au plus près le « réel » des combats.
- Dictionnaire de la grande guerre sous la direction de Jean-Yves Le Naour :
La grande guerre fut sans doute la premiere guerre filmée, même si le combat réel au front resta, pour des raisons aussi bien idéologiques que techniques, hors champ. Le cinéma était tout à la fois un instrument de propagande et de transfiguration de la guerre, et un moyen d’évasion.
- Le cinéma et la guerre de 14-18 de Patrick Brion :
la quasi-totalité des scènes prétendument de guerre sont en fait des reconstitutions. Filmées avec de vrais soldats, parfois sur des lieux de combats ou plus souvent encore sur des terrains d’entraînement, elles sont là pour « rendre l’ambiance » en évacuant le vrai danger. Au passage, la « guerre des images » prend pas mal de liberté avec la vérité – des pratiques qui interrogent l’historien sur la fabrication de « vrais-faux », y compris par des démocraties.
- la grande guerre au cinéma : de la gloire à la mémoire de Laurent Véray :
pour des raisons à la fois techniques et de sécurité, on ne filmait pas sur la ligne de feu. On ne voit donc rien des combats, ou seulement des bombardements et des explosions lointaines, des canons qui tirent, la gamme des armes utilisées. Les images les plus courantes concernent les coulisses de la guerre : les transports de troupes, les défilés, les visites de généraux ou de personnalités politiques sur le front, la vie quotidienne des soldats dans les tranchées et les cantonnements de repos.
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- Une guerre des images, ]1914-1918 France-Allemagne de Benjamin Gilles et Arndt Weinrich.
- Les faux qui font l'histoire (1999), article de Laurent Veray.
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