fait divers de la femme coupée en morceau
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 13/11/2014 à 14h28
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Question d'origine :
En faisant quelques recherches sur le bateau-morgue de Lyon, je suis tombée sur une photographie intitulée "Arrivée à la morgue de la femme coupée en morceaux". Pouvez-vous m'en dire plus sur ce fait divers?
merci!
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 14/11/2014 à 10h03
Vous parlez probablement de cette
L'affaire de la Femme coupée en morceaux est couverte par
Le 19 février 1901, Benoit Bon, passeur au bac à traille sur le Rhône (en face des abattoirs de Perrache, reliant la Presqu’Ile aux quartiers de la Vitriolerie et de la Mouche) découvre la partie gauche d’un buste de femme, alors qu’il se promenait le long du Rhône pour se réchauffer entre deux passages. Le commissaire de police, M. Gratta, fait acheminer le demi-tronc à la Morgue. Le juge Benoist est en charge de l'affaire. La conclusion des premières expertises du docteur Boyer est que les incisions ne correspondent pas à un travail médical (une première hypothèse était que le corps venait de la Faculté de médecine) et que la mort remonte à trois jours. L’assassinat aurait donc eu lieu entre le samedi et le dimanche précédent. Le 23 février, on retrouve vers le cours Suchet une cuisse et une jambe appartenant au même corps. Le docteur Boyer peut alors estimer que la victime mesurait 1,55 m, de forte corpulence et brune. D’autres débris humains sont découverts à Saint-Romain-en-Gal à une trentaine de kilomètres en aval de Lyon. Les recherches se poursuivent avec l’aide des mariniers et le 24 (?) février, entre les abattoirs et le pont de la Mulatière, on retrouve la partie droite du buste et la tête de la victime.
A partir du lundi 25 février, la tête de la victime est exposée à la Morgue dans l’espoir qu’elle soit reconnue. Vous trouverez dans
L’affaire est suivie ensuite dans la modeste rubrique "Chronique locale", avec le bulletin météo du jour, les conseils pour soigner les rhumes et bronchites... tout au long du mois de mars 1901. Le docteur Boyer constate à l’autopsie que la victime a été assommée et poignardée avant d’être dépecée. Le juge Benoist suit diverses pistes, à Lons-le-Saunier, à Voiron en Isère, mais ne trouve aucune piste sérieuse. On arrête inutilement à la Guillotière un « jeune Kabyle, âgé d’une vingtaine d’années, ancien convoyeur de la campagne de Madagascar et médaillé », dénoncé par sa logeuse qui l’a vu en possession de vêtements de femme.
Le 16 mars, l’autopsie est terminée. Le docteur Boyer décide de faire monter le squelette afin qu’il prenne place au musée de M. le Professeur Lacassagne, aux côtés de ceux des victimes de Richette (ou Richetto, qui sera jugé le 25 juin 1901 pour le meurtre et le dépeçage de deux veuves).
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Le 28 mars, le juge Benoist et le docteur Lacassagne se rendent au musée Crassé et expriment à M. Crassé leur plus grande satisfaction pour l’exactitude avec laquelle la Femme coupée en morceaux est représentée…
Le musée Crassé, qui dans les années 1890 exposait des tableaux vivants comme l’assassinat de Marat par Charlotte Corday, se trouvait cours du Midi (actuellement cours de Verdun, dans le 2e arrondissement).
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