Question d'origine :
Bonjour,
pouvez-vous donner quelques éléments sur le respect de l'architecture du Vieux-Lyon dans la rénovation de l'hôtel Saint-Paul ? Le public se méprend souvent, et pense qu'il s'agit d'une façade ultra-moderne.
Merci !
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 10/01/2015 à 10h46
Bonjour,
La revue La Renaissance du Vieux Lyon : le journal propose, en février 2007, un dossier intitulé "L’Hôtel Saint-Paul : un blanc troublant" dont voici quelques passages :
L’hôtel Saint-Paul est situé dans le Vieux-Lyon, 6 rue Lainerie, entre la place du Change et la gare Saint-Paul. Le tracé irrégulier de la rue, « à redents », est le résultat des transformations urbaines. Grâce aux Nommées (dénombrement des biens meubles et immeubles possédés par les habitants de Lyon), conservées aux Archives Municipales de Lyon (AML), il a été possible de retracer l’histoire de cet immeuble, dont l’origine semble remonter à 1406, avec mention de la famille Guerrier. …Au XVIe siècle, la façade donnant sur la rue Lainerie devait présenter les caractéristiques des bâtiments de Lyon : présence de fenêtres à meneaux et traverses, équipées de verres à réseaux de plomb losangé ; enduits aux couches claires (blancs, gris clair) …
Au XVIIe siècle, les verres à réseaux de plomb ont été remplacés par des fenêtres à petits carreaux puis, au XVIIIe siècle, par des fenêtres à grands carreaux, après suppression des meneaux et des traverses en pierre. Les châssis des fenêtres, en place avant la restauration actuelle, datent du début du XXe siècle et sont équipées de volets extérieurs métalliques…Un permis de construire datant de 1913 a été retrouvé aux Archives Municipales de Lyon. On y lit : ...il s’agit d’un ensemble de travail de remaniement important pour transformer l’immeuble en hôtel à l’occasion de l’exposition de 1914…le rapport du projet indique : …y compris d’une demande de surélever d’un étage en montant 1m80 de plus par la façade…Au cours des travaux de 1913, un 4e étage est réalisé, en parpaing de mâchefer, que recouvre l’enduit et son appareillage incisé.
Il faut noter que l’hôtel Saint-Paul est le seul hôtel deux étoiles du quartier. C’est donc un lieu d’accueil important pour la vie de ce quartier. Au commencement de l’étude, la demande des propriétaires est simplement de changer les châssis de fenêtre afin d’améliorer l’esthétique de la façade et d’assurer une bonne isolation acoustique des chambres…
La restauration est soutenue par une étude approfondie de l’édifice [en 2003, par Nicolas Detry, architecte du Patrimoine, Agence Detry et Lévy] et adaptée à un budget de travaux limité. Recherches historiques [par Caroline Fayolle, historienne de l’art et de l’architecture] en archives, analyse architecturale et urbaine, sondages stratigraphiques, état de conservation, analyse des proportions, sont la base du projet…
Nous serons ici plus proches d’une démarche de « restauration critique » telle que la définit un de ses plus brillants théoriciens, Renato Bonelli. Voici ce que nous décidons :
- les parties les plus significatives d’un point de vue architectural et historique seront conservées et mises en valeur à travers des opérations de nettoyage, de consolidation, de restauration, de restitution d’éléments disparus…
- les parties « sans qualité », voire néfastes, seront déposées afin de libérer la façade et de permettre un vrai travail de restauration.
Pour une question de confort intérieur et par respect pour la typologie ancienne, les nouvelles fenêtres, réalisées en chêne, ont été équipés de volets intérieurs en bois. Ceux-ci sont peints dans le même ton que les châssis, un gris vert, qui s’inscrit dans la gamme de teinte des double-vitrages.
Vous pourrez lire l’intégralité du dossier en vous rendant à la Bibliothèque de la Part-Dieu, au service de la documentation régionale (4ème étage).
Autres sources consultées :
- Guide de Lyon : Fourvière (Saint-Just, Saint-Irénée), Vieux-Lyon (Saint-Georges, Saint-Jean, Saint-Paul), collection Découvrir la ville autrement par André Pelletier,
- Le Vieux-Lyon de Pierre Faure-Brac,
- Vieux Lyon : guide pratique par Anne-Marie Niveau.
La revue La Renaissance du Vieux Lyon : le journal propose, en février 2007, un dossier intitulé "L’Hôtel Saint-Paul : un blanc troublant" dont voici quelques passages :
L’hôtel Saint-Paul est situé dans le Vieux-Lyon, 6 rue Lainerie, entre la place du Change et la gare Saint-Paul. Le tracé irrégulier de la rue, « à redents », est le résultat des transformations urbaines. Grâce aux Nommées (dénombrement des biens meubles et immeubles possédés par les habitants de Lyon), conservées aux Archives Municipales de Lyon (AML), il a été possible de retracer l’histoire de cet immeuble, dont l’origine semble remonter à 1406, avec mention de la famille Guerrier. …Au XVIe siècle, la façade donnant sur la rue Lainerie devait présenter les caractéristiques des bâtiments de Lyon : présence de fenêtres à meneaux et traverses, équipées de verres à réseaux de plomb losangé ; enduits aux couches claires (blancs, gris clair) …
Au XVIIe siècle, les verres à réseaux de plomb ont été remplacés par des fenêtres à petits carreaux puis, au XVIIIe siècle, par des fenêtres à grands carreaux, après suppression des meneaux et des traverses en pierre. Les châssis des fenêtres, en place avant la restauration actuelle, datent du début du XXe siècle et sont équipées de volets extérieurs métalliques…Un permis de construire datant de 1913 a été retrouvé aux Archives Municipales de Lyon. On y lit : ...il s’agit d’un ensemble de travail de remaniement important pour transformer l’immeuble en hôtel à l’occasion de l’exposition de 1914…le rapport du projet indique : …y compris d’une demande de surélever d’un étage en montant 1m80 de plus par la façade…Au cours des travaux de 1913, un 4e étage est réalisé, en parpaing de mâchefer, que recouvre l’enduit et son appareillage incisé.
Il faut noter que l’hôtel Saint-Paul est le seul hôtel deux étoiles du quartier. C’est donc un lieu d’accueil important pour la vie de ce quartier. Au commencement de l’étude, la demande des propriétaires est simplement de changer les châssis de fenêtre afin d’améliorer l’esthétique de la façade et d’assurer une bonne isolation acoustique des chambres…
La restauration est soutenue par une étude approfondie de l’édifice [en 2003, par Nicolas Detry, architecte du Patrimoine, Agence Detry et Lévy] et adaptée à un budget de travaux limité. Recherches historiques [par Caroline Fayolle, historienne de l’art et de l’architecture] en archives, analyse architecturale et urbaine, sondages stratigraphiques, état de conservation, analyse des proportions, sont la base du projet…
Nous serons ici plus proches d’une démarche de « restauration critique » telle que la définit un de ses plus brillants théoriciens, Renato Bonelli. Voici ce que nous décidons :
- les parties les plus significatives d’un point de vue architectural et historique seront conservées et mises en valeur à travers des opérations de nettoyage, de consolidation, de restauration, de restitution d’éléments disparus…
- les parties « sans qualité », voire néfastes, seront déposées afin de libérer la façade et de permettre un vrai travail de restauration.
Pour une question de confort intérieur et par respect pour la typologie ancienne, les nouvelles fenêtres, réalisées en chêne, ont été équipés de volets intérieurs en bois. Ceux-ci sont peints dans le même ton que les châssis, un gris vert, qui s’inscrit dans la gamme de teinte des double-vitrages.
Vous pourrez lire l’intégralité du dossier en vous rendant à la Bibliothèque de la Part-Dieu, au service de la documentation régionale (4ème étage).
Autres sources consultées :
- Guide de Lyon : Fourvière (Saint-Just, Saint-Irénée), Vieux-Lyon (Saint-Georges, Saint-Jean, Saint-Paul), collection Découvrir la ville autrement par André Pelletier,
- Le Vieux-Lyon de Pierre Faure-Brac,
- Vieux Lyon : guide pratique par Anne-Marie Niveau.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter