Question d'origine :
Pourquoi sommes-nous plus extravertis et plus ouverts aux autres le soir qu'en journée ? Existe-t-il un lien avec la lumière du Soleil ou une autre raison scientifique ?
Merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 16/01/2015 à 11h11
Bonjour,
Si notre organisme est bien soumis à un rythme biologique qui influence notre comportement sur l'ensemble de la journée, votre affirmation selon laquelle nous serions plus "désinhibés" le soir, tiendrait davantage, d'après nos recherches, à des facteurs environnementaux et psychologiques.
Le fonctionnement de l’organisme est soumis à un rythme biologique, calé sur un cycle d’une journée de 24 heures. Ce rythme régule la plupart de nos fonctions biologiques et comportementales. Sa dérégulation entraîne des troubles du sommeil et d’importantes perturbations physiologiques. La chronobiologie est l’étude de ces rythmes et des conséquences de leur perturbation. C’est aussi l’étude des mécanismes biologiques impliqués, et celle des approches cliniques découlant de cette connaissance.
Des fonctions de l’organisme aussi diverses que le système veille/sommeil, la température corporelle, la pression artérielle, la production d’hormones, la fréquence cardiaque, mais aussi les capacités cognitives, l’humeur ou encore la mémoire sont régulées par le rythme circadien (circa : « proche de », dien : « un jour »), un cycle d’une durée de 24 heures.
Plus généralement, les données de la recherche scientifique montrent que presque toutes les fonctions biologiques sont soumises à ce rythme.
[...]
La mélatonine, synchronisateur sous influence lumineuse
La mélatonine est une hormone dont la sécrétion est typiquement circadienne.Sa production augmente en fin de journée peu avant le coucher, contribuant à l’endormissement. Elle atteint son pic de sécrétion entre deux et quatre heures du matin. Ensuite, sa concentration ne cesse de chuter pour devenir quasiment nulle au petit matin, un peu après le réveil.
Le rythme de sécrétion de cette hormone est contrôlé par l’horloge interne, car il est identique chez des individus maintenus en pleine obscurité sans variation de la luminosité. De fait, la mélatonine est utilisée comme marqueur biologique de l’heure interne.
Néanmoins, la luminosité extérieure peut stimuler ou diminuer sa production. La lumière perçue par la rétine est transmise directement aux noyaux suprachiasmatiques qui relaient l'information jusqu’à une petite glande, l’épiphyse ou glande pinéale, qui secrète la mélatonine.L’exposition à la lumière le soir retarde la production de mélatonine, et donc l’endormissement. Une exposition lumineuse le matin va au contraire avancer l’horloge. Ce phénomène permet, en particulier, de s’adapter aux changements d’heure et aux décalages horaires.
source : Inserm
Voir aussi : Le cerveaux à tous les niveaux
L'étude de notre rythme circadien tendrait donc à laisser penser qu'à l'arrivée de la nuit, notre corps a besoin de sommeil et pencherait naturellement vers l'endormissement. Néanmoins, en présence de lumière, même artificielle, ce processus est bloqué. La production de mélatonine et donc l'endormissement sont retardés.
Il est également vrai que la nuit a une influence, plus psychologique, sur certains. La fin de journée est souvent propice aux retrouvailles, au traditionnel apéritif en famille, entre amis, voisins, collègues, ... et à la fête. Voici ce qu'en pensent deux psychologues interrogés par le magazine Psychologies :
Elle est à la fois mystérieuse et chargée d’une certaine magie. La nuit attire, intrigue, fait parfois peur. De l’enfant qui vérifie sous son lit que le loup garou ne s’y cache pas, à l’adulte qui continue de s’émerveiller devant les étoiles, en passant par l’adolescent qui veille de plus en plus tard, nous ressentons tous une certaine fascination pour cette période à part. Ce moment où le temps semble ralentir sa course tandis que les ombres enveloppent peu à peu le monde. Où l’agitation du jour laisse la place au calme et au silence. Ce moment aussi où les contraires se rencontrent et se mêlent : la tranquillité du sommeil et les rêves des uns côtoyant l’euphorie de la fête, le travail, la création artistique, et les angoisses des autres.
[...]
«Ce qui fascine dans la nuit, c’est ce à quoi on l’associe : à l’interdit, à la transgression, au plaisir proscrit, à la débauche, à la mort… », ajoute Jean-Pierre Winter. Dans l’imaginaire collectif, la nuit est une sorte de temps de l’envers où structures et temps semblent disparaître. Elle devient le lieu de tous les possibles et de tous les interdits : celui de l’affaissement des barrières sociales, de la jouissance des amants, des actions illégales des criminels…
« C’est le pouvoir éventuel de faire des choses sans être vu ou reconnu, ce sentiment d’une certaine impunité. On s’autorise des choses que l’on n’ose pas dans la journée. Cet espace qui s’ouvre engendre du désir. Mais c’est aussi l’ouverture vers quelque chose d’inconnu, qui peut être angoissant », renchérit la psychiatre Sylvie Royant-Parola. La nuit fait la part belle à l’interprétation. Désirs, fantasmes et peurs s’y expriment plus facilement que le jour. « Et quoi de plus excitant que de se faire peur ! La nuit, on fuit nos terreurs et en même temps on joue avec : croiser un passant, ça peut être rencontrer un loup garou, un amour… », analyse le psychanalyste Bernard-Elie Torgemen.
source : Pourquoi la nuit fascine
Nous vous laissons consulter cet article dans son intégralité.
Bonne journée.
Si notre organisme est bien soumis à un rythme biologique qui influence notre comportement sur l'ensemble de la journée, votre affirmation selon laquelle nous serions plus "désinhibés" le soir, tiendrait davantage, d'après nos recherches, à des facteurs environnementaux et psychologiques.
Le fonctionnement de l’organisme est soumis à un rythme biologique, calé sur un cycle d’une journée de 24 heures. Ce rythme régule la plupart de nos fonctions biologiques et comportementales. Sa dérégulation entraîne des troubles du sommeil et d’importantes perturbations physiologiques. La chronobiologie est l’étude de ces rythmes et des conséquences de leur perturbation. C’est aussi l’étude des mécanismes biologiques impliqués, et celle des approches cliniques découlant de cette connaissance.
Des fonctions de l’organisme aussi diverses que le système veille/sommeil, la température corporelle, la pression artérielle, la production d’hormones, la fréquence cardiaque, mais aussi les capacités cognitives, l’humeur ou encore la mémoire sont régulées par le rythme circadien (circa : « proche de », dien : « un jour »), un cycle d’une durée de 24 heures.
Plus généralement, les données de la recherche scientifique montrent que presque toutes les fonctions biologiques sont soumises à ce rythme.
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La mélatonine est une hormone dont la sécrétion est typiquement circadienne.
Le rythme de sécrétion de cette hormone est contrôlé par l’horloge interne, car il est identique chez des individus maintenus en pleine obscurité sans variation de la luminosité. De fait, la mélatonine est utilisée comme marqueur biologique de l’heure interne.
Néanmoins, la luminosité extérieure peut stimuler ou diminuer sa production. La lumière perçue par la rétine est transmise directement aux noyaux suprachiasmatiques qui relaient l'information jusqu’à une petite glande, l’épiphyse ou glande pinéale, qui secrète la mélatonine.
source : Inserm
Voir aussi : Le cerveaux à tous les niveaux
L'étude de notre rythme circadien tendrait donc à laisser penser qu'à l'arrivée de la nuit, notre corps a besoin de sommeil et pencherait naturellement vers l'endormissement. Néanmoins, en présence de lumière, même artificielle, ce processus est bloqué. La production de mélatonine et donc l'endormissement sont retardés.
Il est également vrai que la nuit a une influence, plus psychologique, sur certains. La fin de journée est souvent propice aux retrouvailles, au traditionnel apéritif en famille, entre amis, voisins, collègues, ... et à la fête. Voici ce qu'en pensent deux psychologues interrogés par le magazine Psychologies :
Elle est à la fois mystérieuse et chargée d’une certaine magie. La nuit attire, intrigue, fait parfois peur. De l’enfant qui vérifie sous son lit que le loup garou ne s’y cache pas, à l’adulte qui continue de s’émerveiller devant les étoiles, en passant par l’adolescent qui veille de plus en plus tard, nous ressentons tous une certaine fascination pour cette période à part. Ce moment où le temps semble ralentir sa course tandis que les ombres enveloppent peu à peu le monde. Où l’agitation du jour laisse la place au calme et au silence. Ce moment aussi où les contraires se rencontrent et se mêlent : la tranquillité du sommeil et les rêves des uns côtoyant l’euphorie de la fête, le travail, la création artistique, et les angoisses des autres.
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« C’est le pouvoir éventuel de faire des choses sans être vu ou reconnu, ce sentiment d’une certaine impunité. On s’autorise des choses que l’on n’ose pas dans la journée. Cet espace qui s’ouvre engendre du désir. Mais c’est aussi l’ouverture vers quelque chose d’inconnu, qui peut être angoissant », renchérit la psychiatre Sylvie Royant-Parola. La nuit fait la part belle à l’interprétation. Désirs, fantasmes et peurs s’y expriment plus facilement que le jour. « Et quoi de plus excitant que de se faire peur ! La nuit, on fuit nos terreurs et en même temps on joue avec : croiser un passant, ça peut être rencontrer un loup garou, un amour… », analyse le psychanalyste Bernard-Elie Torgemen.
source : Pourquoi la nuit fascine
Nous vous laissons consulter cet article dans son intégralité.
Bonne journée.
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